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Un cinéaste tibétain, hospitalisé après sa détention

juillet 7, 2016 13:14, Last Updated: juillet 8, 2016 12:31
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La détention et le mauvais traitement d’un cinéaste tibétain primé suite à un litige au sujet de ses bagages à l’aéroport, ont poussé ses collègues à rendre public l’affaire.

Le 25 juin dernier, Pema Tseden a été détenu à l’aéroport Jiabao Cao de Xining alors qu’il essayait de récupérer son sac à dos qu’il avait oublié sur un chariot.

Le personnel de l’aéroport ne lui a pas permis de retourner dans la salle où il avait laissé ses affaires et lorsque M. Tseden a essayé de les persuader de le laisser passer, les agents de la sécurité de l’aéroport l’ont rapidement menotté. Il a été interrogé pendant toute la nuit et placé en détention pendant cinq jours pour avoir « troublé l’ordre social ».

Tseden, qui met l’accent dans son travail sur la préservation de la culture tibétaine, était sur son chemin vers Xining, capitale de la province du Qinghai au sud-ouest de la Chine, pour promouvoir son dernier film « Tharlo ». Ce film est l’adaptation de son propre roman éponyme dépeignant les dommages apportés par la modernisation à la vie rurale traditionnelle tibétaine. Il a remporté le prix du Cheval d’or, le prix du meilleur film chinois, pour la meilleure adaptation de 2015.

Le réalisateur Pema Tseden a remporté le prix du Cheval d’or pour la meilleure adaptation, le 21 novembre 2015. (Xu Jidong / Epoch Times)

Les mauvais traitements de M. Tseden en prison ont suscité beaucoup de colère après que Sina Weibo, l’équivalent chinois de Twitter, ait publié des photos montrant que ses poignets portaient les traces des menottes. La police a déclaré qu’elles résultaient de son refus de coopérer.

Le 27 juin, Pema Tseden a été admis à l’hôpital après qu’il se soit plaint de douleurs dans la poitrine, d’hypertension artérielle et d’autres problèmes de santé.

L’arrestation de M. Tseden a été annoncée trois jours plus tard. Elle n’est devenue publiquement connue que lorsque son ingénieur de son l’a annoncée sur Sina Weibo encore trois jours plus tard. De nombreux réalisateurs chinois bien connus, y compris Jia Zhangke, ont depuis fait part de leur inquiétude sur leurs pages de Sina Weibo.

Keke, un ami de Pema Tseden qui lui a rendu visite en prison, a confié à Sina Entertainment qu’ils n’avaient pas largement parlé de cet incident de peur d’être accusé de « semer le trouble ».

« À part quelques-uns qui sont au courant de l’incident, nous ne l’avons pas divulgué à qui que ce soit, redoutant que cette affaire ne prenne un aspect plus important et que sa nature ne change », a expliqué Keke, faisant allusion aux craintes que les autorités ne donnent un aspect politique à ce cas.

Beaucoup de proches amis de Pema Tseden qui travaillent dans l’industrie cinématographique ont mis en doute l’explication officielle de sa détention.

« C’est un cinéaste très courtois et toujours souriant », a annoncé pour le magazine économique Caixin Hao Jian, son professeur de l’Académie cinématographie de Pékin. « Il ne lève jamais la voix quand il  parle », a précisé Hao Jian. Dan Zhengjia, rédacteur en chef du magazine en langue tibétaine Zhangqiaer  a déclaré que Pema Tseden était « très modeste » et « discret ».

Tsering Woeser, écrivain tibétain très connu, a décrit ce qui est arrivé à M. Tseden comme une autre version de « Tharlo », son roman qui a été réalisé en film. « Les gens comme vous, qui savent de quoi il s’agit, mais ne font pas ce qu’on leur dit, c’est exactement vous que nous visons », a écrit Tsering sur Twitter, en se référant à la police.

La Guilde des réalisateurs chinois a publié une déclaration exprimant une « vive préoccupation » au sujet de l’incident. « Nous appelons les services concernés de répondre rapidement aux préoccupations de la société et de rendre publics tous les détails, y compris les actions des forces entreprises par la police », a déclaré la Guilde dans un communiqué.

La questions tibétaine est très « sensible » pour le régime chinois, qui gouverne cette région d’une main de fer et qui, selon les Tibétains, supprime la culture indigène. Par exemple, les autorités ont récemment émis une interdiction complète de l’icône pop Lady Gaga après qu’elle ait rencontré le 26 juin dernier le guide spirituel tibétain, le Dalaï Lama. Ses apparitions à la radio et la télévision ont été censurées et les produits portant son nom ont été retirés des ventes en ligne.

Version anglaise : Tibetan Filmmaker Is Hospitalized After Abuse in Detention

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