Cinq ans après la mort de six collégiens dans la collision de leur car scolaire avec un train à Millas (Pyrénées-Orientales), le procès de la conductrice va s’ouvrir lundi à Marseille. Seule prévenue, elle maintient que le passage à niveau était ouvert.
Nadine Oliveira, 53 ans, sera présente à l’audience, qui doit débuter à 10h30, a assuré son avocat, Jean Codognès, à l’AFP: « Ce sera une épreuve. Elle va donner sa version des faits. Sa position n’a pas changé depuis le début. Elle dit que les barrières étaient levées et d’autres témoins le disent ».
Mais « elle est détruite, elle est plus que traumatisée par cet accident », avait-il ajouté avant ce procès où sa cliente se retrouvera dès mardi face au récit des enfants blessés qui ont accepté de témoigner.
Pour l’instant, 123 parties civiles se sont constituées dans ce « procès hors-norme ». Mais d’autres pourraient se manifester lundi, selon Olivier Leurent, président du tribunal judiciaire de Marseille, qui dispose d’un pôle spécialisé pour enquêter et juger les accidents collectifs dans le Sud-Est de la France.
Le 14 décembre 2017, peu après 16h00, la violente collision entre cet autocar de ramassage scolaire transportant 23 enfants depuis le collège de Millas et un train express régional (TER) à un passage à niveau avait fait six morts et 17 blessés, dont huit très grièvement. Sous le choc, le car avait été coupé en deux.
Les circonstances du drame encore floues
Les expertises techniques menées durant l’instruction concluent que la conductrice, qui avait l’habitude de ce trajet, a forcé « la demi-barrière fermée dudit passage à niveau alors qu’un train express régional arrivait ».
Pour les enquêteurs, « l’hypothèse la plus probable, sur le plan technique » est bien « celle d’un passage à niveau fermé au moment de l’accident », même si les témoignages attestant de l’inverse, dont ceux de certains enfants, « sont majoritaires ».
Cette question et la configuration des lieux seront des points centraux lors des débats, prévus pour durer trois semaines devant le tribunal correctionnel de Marseille, dans une salle spéciale pouvant accueillir 400 personnes.
« Certains de mes clients regrettent qu’il n’y ait que Madame Oliveira devant le tribunal, estimant que d’autres circonstances ont pu favoriser la survenue de l’accident », a expliqué Me Marie Mescam, avocate de 37 parties civiles, dont sept enfants.
Pour les parties civiles qui auraient des difficultés à se déplacer, le procès sera également retransmis au palais des congrès de Perpignan.
A l’issue du procès, le jugement devrait être mis en délibéré et rendu avant Noël.
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