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Cinq choses à savoir sur Antoine de Saint-Exupéry

juillet 29, 2024 8:20, Last Updated: juillet 29, 2024 8:56
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Il y a 80 ans, le 31 juillet 1944, Antoine de Saint-Exupéry s’abîmait au large de Marseille pendant une reconnaissance aérienne pour les Alliés. Voici cinq choses à savoir sur l’aviateur-écrivain mort pour la France. 

Avant de devenir une légende de l’Aéropostale, Saint-Exupéry se cherche : échec à l’école navale, dilettantisme aux Beaux-Arts… Le souvenir illuminé d’un baptême de l’air à 12 ans, le pousse à accomplir sa conscription en 1921 dans un régiment d’aviation à Strasbourg.

En 1926, il est engagé par la Latécoère (future Aéropostale). Chargé de transporter le courrier de Toulouse au Sénégal, il rejoint en 1929 Jean Mermoz en Amérique du Sud pour développer l’Aéropostale jusqu’en Patagonie. Dans Vol de nuit (1931), prix Femina et immense succès, il raconte ses années en Argentine.

Distrait et indiscipliné, il oublie de faire le plein, de verrouiller une porte qui se détache en plein vol… On le surnomme Pique la Lune. En 1935, il s’écrase dans le désert pendant un raid Paris-Saïgon : « Je me suis retrouvé (…) pris dans les sables comme dans une glu et j’ai cru en mourir », raconte-t-il dans Terre des Hommes (1939). Après trois jours d’errance sans eau, il est sauvé par des Bédouins.

Dès 1932, il travaille pour Marianne, Paris-Soir et l’Intransigeant : il voyage au Vietnam, en Russie, en Espagne. Cet humaniste en rentre bouleversé en 1936 : « Les hommes ne se respectent plus les uns les autres. On se fusille comme on déboise ». Pour Paris-Soir, il retourne à Madrid et y rencontre Kessel, Hemingway, Dos Passos.

Ses réflexions politiques et philosophiques, consignées dans des calepins, seront éditées dans Carnets (1953). En Allemagne, il constate la montée du nazisme. Après les accords de Munich en 1938, il prédit l’imminence de la guerre.

Consuelo, la rose

Devenu chef de l’Aéropostale argentine, il rencontre Consuelo Suncin fin 1930 à Buenos Aires. Belle et excentrique, cette veuve salvadorienne passionnée de peinture a vécu en Californie, au Mexique et à Paris avec l’avant-garde littéraire. Ils se marient le 21 avril 1931. Leur correspondance dévoile quatorze années d’une relation intense compliquée d’infidélités. Consuelo songe à divorcer. Après la débâcle de 1940, Saint-Exupéry s’exile à New York : il veut convaincre les Américains de rentrer en guerre.

Tiraillé entre ses maîtresses et Consuelo restée en France, frustré de ne pouvoir combattre et en complet décalage avec les expatriés, il va mal. Fin 1941, Consuelo le rejoint. Le Petit Prince naîtra l’été 1942 dans leur maison de Long Island. « Sa fleur c’était moi. Lui, c’était le Petit Prince. Il avait une fleur à soigner, une fleur qui craignait les courants d’air », raconte-t-elle en 1964. « Cette rose toussait beaucoup et le tourmentait alors il s’enfuyait avec des oiseaux migrateurs – c’était quand il partait pour ses grands voyages et que je restais à m’angoisser ».

Le Petit Prince sort en 1943

Depuis des années, Saint-Exupéry porte ce « petit bonhomme dans le cœur » : commandé par son éditeur américain, Le Petit Prince sort en 1943 en anglais et en français. Gallimard le publie en France à titre posthume en 1946. Devenu immédiatement un phénomène littéraire, ce conte écoulé à plus de 200 millions d’exemplaires, figure parmi le livres les plus vendus au monde et les plus traduits (571 langues), après la Bible.

Une semaine après la publication du Petit Prince, Saint-Exupéry retourne au front en Algérie. Malade, blessé lors de précédents accidents, on le juge trop vieux à 44 ans pour piloter les nouveaux engins rapides. Il s’entête : les Américains l’autorisent finalement à voler. Parti de Corse le 31 juillet 1944 pour une reconnaissance en Savoie, le commandant ne rentrera jamais de mission. Déclaré « mort pour la France », sa disparition reste longtemps un mystère.

En 1998, un pêcheur retrouve une gourmette au nom de « Saint-Ex ». En 2003, des morceaux de carlingue avec le numéro de série de son avion sont retrouvés au large de Marseille. En 2008, un Allemand affirme avoir abattu l’avion. Très affecté, Horst Rippert confiait avoir « espéré que ce ne soit pas lui », car, « dans notre jeunesse nous l’avions tous lu, on adorait ses bouquins ».

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