L’Arménie, où des élections législatives anticipées censées renforcer le pouvoir du Premier ministre réformateur Nikol Pachinian ont lieu dimanche, est une ancienne république soviétique dont l’importante diaspora est très représentée dans la culture et le sport. La région qui comprend l’Arménie actuelle est une terre biblique. Selon la Genèse, l’arche de Noé est d’ailleurs venue s’échouer sur le mont Ararat, sommet mythique arménien situé aujourd’hui en Turquie.
L’Arménie est considérée comme la première nation au monde à avoir adopté le christianisme comme religion d’État en 301, soit douze ans avant l’Empire Romain. L’histoire de l’Eglise apostolique, qui a rompu avec Rome au concile de Chalcédoine en 451, est intimement mêlée à celle des Arméniens et à leur lutte séculaire pour préserver leur identité de la domination arabe, turque, perse ou russe.
De son histoire tumultueuse, l’Arménie a hérité d’un patrimoine architectural foisonnant: monastères byzantins, églises troglodytes, vestiges archéologiques… Plusieurs sites culturels ou naturels sont aujourd’hui classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.
Depuis des décennies, l’Arménie et la Turquie s’opposent sur la question des massacres d’Arméniens perpétrés par les forces ottomanes entre 1915 et 1917, qu’Ankara refuse de reconnaître comme un génocide. Erevan estime que 1,5 million d’Arméniens ont été tués de manière systématique pendant les dernières années de l’Empire ottoman. Mais la Turquie invoque une guerre civile en Anatolie doublée d’une famine, dans laquelle de 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs seraient morts.
De nombreux Parlements étrangers, notamment en France, en Russie et en Allemagne, ont reconnu le génocide. La Turquie et l’Arménie ont signé en 2009 les protocoles dits de Zurich pour normaliser leurs relations et ouvrir leurs frontières, mais ces accords, jamais ratifiés, ont été désavoués par Erevan en mars 2018.
Une institution culturelle arménienne hors du commun, le Musée Matenadaran, renferme le trésor national: une vaste collection de manuscrits anciens qui portent sur quasiment toutes les sphères de la culture et des sciences arméniennes des siècles passés. Cette collection, l’une des plus riches au monde, a été incluse en 1997 au registre international « Mémoire du monde » de l’Unesco.
Elle comprend plus de 17.000 manuscrits et livres ainsi que 30.000 autres documents relevant des domaines comme la théologie, la philosophie, l’histoire, la médecine, la littérature, l’histoire de l’art et la cosmographie, en arménien et en plusieurs autres langues. L’un des symboles de l’identité nationale arménienne est le duduk, un instrument musical à anche double ressemblant à un hautbois. Ses racines remontent à l’époque du roi Tigran le Grand (95-55 av. J.-C.).
Fabriqué en bois d’abricotier, le duduk arménien se distingue par une sonorité très douce. C’est un attribut incontournable des fêtes traditionnelles arméniennes, des célébrations de mariages et d’anniversaires. En 2005, l’Unesco a placé « le duduk et sa musique » sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.
La star mondiale de la téléréalité Kim Kardashian, le chanteur Charles Aznavour, l’actrice hollywoodienne Cher ou encore les champions du monde français de football Youri Djorkaeff et Alain Boghossian… Tous ont en commun des origines arméniennes.
Forte de huit à dix millions de personnes selon les estimations, contre trois millions d’habitants en Arménie, la diaspora arménienne, très représentée dans la culture et le sport, s’est constituée essentiellement à la suite des massacres de 1915. La plus nombreuse se trouve en Russie (1,5 million), devant les Etats-Unis (1,3 million) et la France (400.000).
D.C avec AFP
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