Claude Allègre, ancien ministre de l’Éducation nationale, est décédé

Par Epoch Times avec AFP
4 janvier 2025 23:17 Mis à jour: 4 janvier 2025 23:23

Claude Allègre, géochimiste de renom et ancien ministre socialiste, est décédé samedi à 87 ans.

Personnage aux petites lunettes et à la silhouette ronde, doté d’un verbe haut de bateleur né, ce scientifique était une figure médiatique, connue du grand public depuis son passage au gouvernement entre 1997 et 2000.

« Dégraisser le mammouth »

Adhérent du PS depuis 1973, ami de longue date et conseiller de Lionel Jospin, il devient son ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie. Un ministre bien décidé à réformer.

Mais l’une de ses premières saillies, celle où il clame son ambition de « dégraisser le mammouth », lui met d’entrée les enseignants à dos. Une opposition qui ne cessera de grandir et l’obligera à rendre son portefeuille en mars 2000.

Claude Allègre, né le 31 mars 1937 d’un père professeur de biologie et d’une mère institutrice, digère mal ce départ contraint, s’en prenant alors au syndicat d’enseignants, le SNES, qualifié de « stalinien ».

Ce spécialiste des sciences de la Terre, ancien directeur de l’Institut physique du Globe de Paris (1976-1986) et président du conseil d’administration du Bureau de recherches géologiques et minières (1992-1997), continue par la suite de susciter des polémiques, politiques comme scientifiques.

Lionel Jospin, Laurent Fabius, Ségolène Royal… Ce socialiste déçu multiplie les invectives à l’attention de ses anciens camarades.

Avec Lionel Jospin, « ils étaient très proches, complices, ils avaient une relation assez fusionnelle » mais « ça s’est gâté quand mon père pensait mordicus qu’il fallait tenir face au syndicats » en 2000, souligne auprès de l’AFP son fils Laurent.

Une « profonde humanité »

En 2007, la rupture est consommée et celui que certains proches surnommaient Vulcano se tourne vers Nicolas Sarkozy, qu’il soutiendra de nouveau lors de la présidentielle en 2012.

« S’il s’est rallié à Sarkozy, c’est qu’il voyait qu’il y avait quelqu’un qui voulait vraiment changer les choses », souligne son fils. « Au fond il avait un côté naïf, il voulait changer la vie des gens. Il croyait en l’Homme et pensait qu’on pouvait le changer. »

« Claude Allègre avait le sens de l’État et l’amour des gens. Il avait le caractère bien trempé de ceux qui ont des convictions et le courage de les défendre. Mais il avait aussi cette sensibilité et cette profonde humanité qui le rendaient si attachant. Toute sa vie, il fut un homme libre, dans ses idées et dans ses engagements, comme dans ses amitiés. Je suis fier d’avoir été son ami », écrit Nicolas Sarkozy sur X à son propos.

En 2009, il est cité pour entrer au gouvernement, mais se voit privé d’un maroquin probablement en raison de ses prises de position controversées sur le changement climatique.

Le géochimiste, membre de l’Académie des sciences et bardé de reconnaissances françaises et internationales (médaille d’or du CNRS, prix Crafoord en 1986), remet en cause les conclusions  du Giec notamment dans son best-seller, L’imposture climatique, qui suscite un tollé.

Il lance sa fondation qui promeut l’innovation technologique et l’« écologie scientifique » avec le soutien de plusieurs prix Nobel, comme le physicien Albert Fert ou l’immunologiste Jules Hoffmann.

Claude Allègre ne craint pas non plus de défendre le nucléaire juste après l’accident de Fukushima en 2011, se disant « scandalisé par la propagande faite à partir » de cet événement.

En 2013, il est victime d’une crise cardiaque alors qu’il participe à un colloque scientifique au Chili.

Sur X, le Premier ministre François Bayrou a rendu hommage à « un esprit original, grand scientifique, homme de combats, qui ne craignait pas le “seul contre tous” ».

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