Il avait 95 ans et était entré dans la Résistance à l’âge de 15 ans. Claude André, dernier soldat de la France libre, est décédé chez lui dans le Calvados le 3 mars 2020.
« Tu es encore jeune mais si tu te sens capable de te débrouiller, échappe-toi de la zone occupée. Je te donnerai un peu d’argent », avait dit la mère de l’adolescent quand la seconde guerre mondiale a éclaté, rapporte le préfet du Calvados sur son site officiel, dans un article en hommage au résistant.
« La notion d’engagement était forte dans notre famille et ma mère m’a particulièrement motivé pour ne pas accepter la défaite et rejoindre la Grande-Bretagne », avait indiqué Claude André.
Né le 27 septembre 1924 à Caen, le jeune homme n’avait que 15 ans en 1939. Avec son vélo, sa première mission a été de collecter des informations sur la construction du mur de l’Atlantique, qu’il faisait remonter à André Michel, fondateur du réseau « Hector ». Ce dernier sera arrêté en 1941 puis exécuté.
Cela n’allait pas empêcher le jeune Caennais de continuer ses actions. Après s’être engagé dans la Marine nationale et s’être retrouvé mobilisé en Afrique du Nord, il décida d’aller rejoindre le général de Gaulle en Angleterre.
Pour cela, il s’est embarqué clandestinement sur un bateau des forces françaises libres à Alger, ce qui lui a valu d’être condamné à mort par le régime de Vichy, qui le considérait comme déserteur.
Tristesse et émotion.
Le @Prefet14 a appris la disparition de Claude ANDRÉ, grande figure du monde combattant, engagé au sein des #FNFL durant la #2GM.
Souriant, toujours volontaire pour transmettre son expérience, ses valeurs et celles de la France Libre aux jeunes générations. pic.twitter.com/FmMcxFgZAr— Préfet du Calvados (@Prefet14) March 4, 2020
Grâce à ses talents, il a assuré la protection de convois en escortant les navires marchands entre l’Angleterre et Terre-Neuve.
« Il a appris à avoir l’oreille pour repérer les sous-marins », explique au Parisien Jacqueline Baruffolo, vice-présidente de l’association Fidélité gaulliste de Basse-Normandie. Ainsi, en 1943, « il a détecté un bâtiment ennemi, que la corvette a pu torpiller avant qu’il ne fasse des dégâts ».
De retour à Caen en novembre 1944, Claude André a appris la mort de son frère et de son père pendant les bombardements.
Malgré ses actions héroïques, Claude André est resté discret pendant la majeure partie de sa vie. Ce n’est que dans les dernières années de sa vie qu’il a décidé de se raconter, d’apparaître dans des commémorations et de participer à des évènements en lien avec la jeunesse.
« J’espère que mon témoignage servira aux jeunes générations », avait indiqué modestement celui qui était titulaire de multiples médailles.
« Croiser le chemin et partager les valeurs de Claude André, l’un des derniers gaullistes historiques du Calvados, homme engagé, courageux et humaniste, a été pour nous tous un honneur et un privilège », reconnaît auprès de Ouest-France Franck Leconte, vice-président du comité Fidélité gaulliste de Basse-Normandie.
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