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Clermont-Ferrand : Licencié pour avoir refusé de serrer la main de collègues féminines, un chauffeur de bus gagne aux Prud’hommes

mars 29, 2019 15:12, Last Updated: mars 29, 2019 15:12
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En 2016, un conducteur des Transports en commun clermontois (T2C) était remercié au motif d’« actes répétés de discrimination » envers ses collègues féminines. Le conseil de prud’hommes a estimé qu’il s’agissait d’un licenciement abusif.

« Pour moi, c’est une victoire morale. Ils ont voulu me faire passer pour la bête horrible, mais la vérité est enfin rétablie. La vraie discrimination, c’est moi qui l’ai subie », a expliqué Brahim M. aux journalistes de La Montagne.

« Cette histoire a quand même pourri ma vie professionnelle. Je galère toujours pour retrouver un boulot stable », a-t-il ajouté.

Licencié en avril 2016 après 12 années passées à conduire les bus et les tramways de la T2C, Brahim M. avait déjà écopé d’une mise à pied de quinze jours à l’été 2015 pour avoir refusé de serrer la main de collègues féminines.

Si l’ancien chauffeur assume parfaitement le fait d’être musulman pratiquant, il a toujours assuré que son refus de serrer la main des membres de la gent féminine n’avait rien à voir avec ses croyances religieuses.

« C’est plus un blocage lié à ma culture, à mon éducation. Même ado, j’étais comme ça, le contact physique avec les femmes me mettait mal à l’aise. Ça ne m’empêche pas de leur dire bonjour, de leur parler, d’être avenant », confiait l’intéressé dans les colonnes de La Montagne en 2016.

Le 15 janvier dernier, le conseil de prud’hommes de Clermont-Ferrand a finalement considéré que le refus de Brahim M. de serrer la main de collègues féminines ne relevait pas de la discrimination comme le soutenait son employeur, la régie Epic T2C.

« De nombreux témoignages contredisent la thèse patronale »

Le jugement rendu par le conseil de prud’hommes stipule que la compagnie de transports en commun clermontoise n’a pas été à même d’apporter la preuve « de griefs suffisants justifiant la rupture du contrat de travail ».

Estimant que « l’acte discriminant reproché n’ [était] pas établi », la  juridiction a donc considéré que Brahim M. avait été victime d’un licenciement « sans cause réelle et sérieuse ».

« De nombreux témoignages de collègues de Brahim M. contredisent la thèse patronale. Les attestations, rédigées indifféremment par des hommes ou des femmes, relèvent le profond respect de ce salarié pour autrui », concluent les conseillers.

La régie de la T2C a été condamnée à verser 27 000 euros à son ancien employé.

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