Des agriculteurs s’en sont pris à plusieurs permanences de députés ayant voté la motion de censure, jeudi soir en Nouvelle-Aquitaine, et d’autres actions similaires sont attendues vendredi pour protester contre une vacance de gouvernement « inadmissible ».
« Quand ils ne font pas avancer les dossiers dans le bon sens, on est capables d’aller montrer les dents et c’est ce qu’on va faire », a déclaré vendredi à un correspondant de l’AFP Ludovic Beyrand, agriculteur et trésorier de la FDSEA (antenne départementale de la FNSEA) de Haute-Vienne, avant une action contre des permanences de députés du Nouveau Front populaire à Limoges.
La chute du gouvernement reporte la concrétisation des promesses qui ont été faites aux agriculteurs.
« On avait obtenu quelques concessions du Premier ministre l’autre jour, on avait des promesses (…) Maintenant, à qui on va avoir affaire. Quand ? comment ? On ne sait pas », a déploré l’agriculteur.
En Charente-Maritime, les permanences de trois députés – Fabrice Barusseau (NFP) à Saintes, Benoît Biteau (Verts-NFP) à Rochefort et Pascal Markowsky (RN) à Royan –, ont été vandalisées, selon la préfecture, qui évoque « des déversements de déchets, l’inscription de tags et l’utilisation de mousse expansive pour sceller l’entrée des locaux ».
Estimant « légitime » que les agriculteurs expriment leur « désespoir », le préfet Brice Blondel rappelle dans un communiqué qu’« aucun élu (…) ne doit être inquiété en raison de ses opinions ».
Tout le travail fait jusqu’à présent « foutu en l’air »
« On s’est attaqués aux députés qui ont voté la motion de censure et qui foutent en l’air tout le travail fait jusqu’à présent pour les agriculteurs », a précisé à l’AFP Cédric Tranquard, président de la FDSEA de Charente-Maritime. « RN, NFP… On ne fait pas de traitement de différence, on ne fait pas de politique, nous », a-t-il ajouté.
L’élu RN Pascal Markowsky, dont la permanence « a été la cible d’un déversement de purin », a dit sur X comprendre « la détresse des agriculteurs, confrontés à des difficultés sans précédent » et entendre « leur désespoir ».
La section départementale de LFI a, elle, dénoncé un « climat délétère de défiance envers les élus », déplorant la « complaisance des autorités (…) face à ces agissements répétés ».
Dans les Deux-Sèvres, la permanence de la députée écologiste Delphine Batho a été murée dans la nuit. Contactée, elle n’a pas souhaité faire de commentaire.
Mercredi soir, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, le syndicat majoritaire, avait demandé aux représentants de son syndicat d’aller à la rencontre de leurs députés « pour leur demander comment ils entendent faire sortir les textes dont nous avons besoin ».
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