Les combats font rage mercredi entre l’armée israélienne et l’organisation terroriste du Hamas dans le centre de la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien assiégé où la guerre est entrée dans son deuxième mois.
Israël a juré de « détruire le Hamas » en représailles à l’attaque terroriste menée sur son sol le 7 octobre, et pilonne depuis sans relâche le territoire de Gaza, malgré de multiples appels à une trêve.
Les soldats se trouvent désormais « au cœur » de la ville de Gaza, a déclaré mardi soir le ministre de la Défense Yoav Gallant, où se trouve, selon Israël, le « centre » du Hamas. « Gaza est la plus grande base terroriste jamais construite », a affirmé le ministre. Des images diffusées mercredi par l’armée israélienne montrent des chars et des bulldozers progressant dans les ruines fumantes de la bande de Gaza. Des soldats s’infiltrent dans les immeubles déchiquetés pendant que des explosions jaillissent du sol.
Dans la ville de Gaza, la partie la plus densément peuplée du territoire où des quartiers entiers sont transformés en champs de ruines, des habitants restés malgré tout attendent devant des citernes de pouvoir se ravitailler en eau, selon des images tournées par l’AFP. « Il n’y aura pas de trêve humanitaire sans le retour des otages », a répété le ministre israélien, malgré les appels pressants de l’ONU, d’ONG et de capitales étrangères à un cessez-le-feu ou à une pause dans les combats qui permettrait d’acheminer de l’aide d’urgence à la population privée d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments.
« Pauses et couloirs humanitaires »
L’idée d’un cessez-le-feu est aussi rejetée par les États-Unis, proches alliés d’Israël, qui préconisent plutôt des « pauses humanitaires ». Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont plaidé mercredi à Tokyo pour la mise en place de « pauses et couloirs humanitaires » à Gaza pour protéger les civils, tout en affirmant le droit d’Israël de « se défendre » contre l’organisation terroriste du Hamas.
Ces « pauses et couloirs » humanitaires, une terminologie moins forte qu’un cessez-le-feu ou une trêve, doivent permettre l’acheminement « urgent » de l’aide humanitaire sur le territoire palestinien, l’évacuation des civils menacés par les combats et la libération des otages détenus par le Hamas, selon la déclaration commune des ministres. Les chefs de la diplomatie du G7 ont par ailleurs exhorté l’Iran à ne pas soutenir le Hamas et le Hezbollah libanais, et à ne rien faire qui puisse « déstabiliser le Moyen-Orient ».
Les ministres ont reconnu le droit d’Israël de « se défendre dans le respect du droit international » après l’incursion sanglante et sans précédent du Hamas sur son territoire le 7 octobre, une attaque qu’ils ont condamnée « sans équivoque ». Mais ils ont aussi jugé « inacceptables » les violences commises par des colons israéliens extrémistes à l’encontre de Palestiniens en Cisjordanie.
En raison de l’ampleur des réactions, l’armée israélienne a prolongé le couloir d’évacuation d’une heure, jusqu’à 15h00 aujourd’hui, permettant ainsi à de nombreux autres habitants de Gaza de se déplacer vers le sud pour leur sécurité.
MSF déplore la mort d’un de ses employés
L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a déploré mardi soir la mort d’un de ses employés à Gaza, tué avec plusieurs de ses proches dans un bombardement israélien sur le camp de réfugiés de Chati le 6 novembre.
Mohammed Al Ahel, un technicien de laboratoire qui travaillait pour MSF depuis plus de deux ans, a été tué lors d’un bombardement sur le camp de réfugiés qui a entraîné l’effondrement de son bâtiment, tuant des dizaines de personnes, précise MSF dans un message sur son site internet.
« Nos demandes incessantes pour la mise en place d’un cessez-le-feu immédiat sont restées sans réponse et nous répétons que c’est le seul moyen pour éviter d’autres morts dans Gaza et permettre l’arrivée d’une aide humanitaire », ajoute MSF. Lors d’une conférence de presse mardi à Paris au siège de l’organisation, sa directrice Claire Magone avait déclaré que « la population est exsangue et les secouristes pratiquement impuissants. Face à l’hécatombe, un cessez-le-feu relève de l’urgence vitale. »
« Sauvez-nous »
Pour les 2,4 millions d’habitants de Gaza, le désespoir est intense après un mois de bombardements ininterrompus. « Arrêtez cette machine à détruire. Sauvez-nous », a imploré mardi Hicham Koulab, un déplacé palestinien, rattrapé par les bombardements à Rafah, dans le sud du territoire. Piégés dans leur territoire de 362 kilomètres carrés, les habitants de Gaza subissent depuis le 9 octobre un siège total imposé par Israël, qui a coupé les livraisons d’eau, d’électricité et de nourriture.
Le territoire, miné par la pauvreté, était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que l’organisation terroriste du Hamas y a pris le pouvoir en 2007. Dans le nord, « de nombreuses personnes cherchant désespérément de la nourriture se sont introduites dans les trois dernières boulangeries où il restait des stocks de farine de blé » mardi, selon l’Ocha, qui a dénombré 650 camions d’aide humanitaire entrés dans la bande de Gaza depuis le 21 octobre via l’Égypte.
Dans le sud, il faut « quatre à six heures d’attente en moyenne pour recevoir la moitié d’une portion de pain normale », a précisé l’Ocha, selon lequel quelque 600 personnes, détentrices de passeports étrangers, et 17 blessés ont été évacués mardi vers l’Égypte par le poste-frontière de Rafah. Dans la bande de Gaza, de fait coupée en deux, l’armée israélienne a multiplié les appels aux civils à quitter le nord, où les combats sont les plus intenses, pour se réfugier dans le sud où s’entassent des centaines de milliers de déplacés.
En Israël, la population s’est recueillie mardi dans le silence, la prière et les larmes en hommage aux victimes de l’attaque du 7 octobre qui a traumatisé le pays. « Les atrocités ont laissé une cicatrice terrible, des traumatismes au niveau personnel mais aussi au niveau national », a dit Asher Cohen, le président de l’université hébraïque de Jérusalem, dont plusieurs diplômés ont été tués.
« Il ne s’agira pas d’une occupation »
Alors qu’Israël s’est retiré unilatéralement de Gaza en 2005 après 38 ans d’occupation, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays prendrait, après la guerre, « pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité » dans le territoire pour empêcher un retour du Hamas. « Il ne s’agira pas d’une occupation », a toutefois précisé mardi le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a affirmé mercredi qu’Israël ne devait pas « réoccuper » Gaza. Le porte-parole de la Maison blanche John Kirby avait affirmé la veille qu’« il y a une chose sur laquelle il n’y a absolument pas de doute : le Hamas ne peut pas faire partie de l’équation ». Le porte-parole du Hamas, Abdel Latif al-Qanou, a déclaré sur Telegram que « ce que Kirby a dit sur l’avenir de Gaza après le Hamas est un fantasme. Notre peuple est en symbiose avec la résistance et lui seul décidera de son avenir. »
Alors que la communauté internationale craint une extension du conflit, M. Netanyahu a prévenu mardi que le Hezbollah libanais, allié du Hamas, ferait « l’erreur de sa vie » s’il entrait de plain-pied à la guerre. Les échanges de tirs sont quotidiens à la frontière israélo-libanaise, entre l’armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l’Iran. Le G7 a exhorté mercredi l’Iran à ne pas soutenir le Hamas et le Hezbollah, et à ne rien faire qui puisse « déstabiliser le Moyen-Orient ».
Les violences se multiplient également en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d’après l’Autorité palestinienne.
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