Comme une chute de dominos

8 juin 2015 17:49 Mis à jour: 25 octobre 2015 22:31

 

Édito – C’est à Damas que se concentrent maintenant les forces restantes de Bachar-Al-Assad, dans l’attente d’un assaut « final » par les troupes de Daech ou par les coalisés Al Nosra. Plus au Nord, à Kiev, on attend avec le même esprit de barricades le moment anticipé où la Russie, pendant l’été, déclenchera l’invasion de l’Est de l’Ukraine. À Athènes enfin, le tic-tac du compte-à-rebours de la faillite du pays sonne comme un tocsin dans toutes les rues. Trois capitales comme des dominos tremblants placés autour de l’Europe et qui attendent le moment prochain de chuter et d’enclencher une suite imprévisible d’autres chutes grandes ou petites, jusqu’à ce que, après beaucoup de bruit, beaucoup de pièces tombées, un nouvel état d’équilibre ne permette une construction nouvelle sur les ruines de tout ce qui aura chuté.

En Syrie, la prise de Damas par les troupes de Daech ou par quiconque d’autre, aura à moyen terme la même conséquence – l’effondrement d’un mur porteur de l’Islam chiite, l’affaiblissement de l’Iran et par là de l’équilibre des forces dans toute la région. Avec la Syrie alaouite disparaîtrait le rempart qui empêche le califat islamique de se porter jusqu’aux frontières de la Turquie. En plus de créer durablement un chaos comparable à celui de la Libye, cette chute de dominos nous promet un remodelage profond et sanglant de tout le Moyen-Orient vers un califat sunnite.

Plus au Nord, avec le même catastrophisme, hélas trop réaliste, des experts militaires de l’OTAN jugent élevée la probabilité que Vladimir Poutine déclenche pendant l’été une annexion de tout l’Est de l’Ukraine. Les troupes et armes lourdes se sont accumulées à la frontière ukrainienne ces dernières semaines, l’offensive sur Maryinka le 3 juin par les troupes indépendantistes servant de tour d’échauffement. La suite de la chute de dominos, vue par les Pays baltes, c’est une obligatoire réponse armée de l’OTAN qui provoquerait l’escalade du conflit et une offensive de la Russie contre les anciennes républiques soviétiques.

Dans ce scénario, les soucis grecs feraient presque sourire, et la faillite probable du pays de Platon, sa sortie de la zone euro et la panique boursière qui s’ensuivraient, créant de nouvelles faillites, de nouvelles paniques, sont des chutes de dominos presque bénignes en ce qu’elles coûteront plus de points de PIB que de vies humaines, créeront plus de trous dans le budget que de trous de bombe.

Mais ces trois exemples en une semaine, ces trois situations arrivant proches d’un point de cassure, frôlant la limite du déclenchement d’une grande chute de dominos, montrent la fragilité des équilibres qui font notre vie. Ils illustrent que si tout semble stable et serein sous notre ciel, des facteurs invisibles et complexes sont partout à l’œuvre – demain, sans que nous n’y comprenions ni n’en contrôlions rien, tout peut devenir chaos, panique, catastrophe. Marionnettes trop confiantes, sourdes aux messages, sous ce nouveau ciel que saura-t-on faire ? Quels principes décident finalement de la stabilité ou du délitement, quelle voie – politique ? morale ? – peut empêcher ces destructions que l’actualité nous promet ? Fouillons pour le savoir dans la sagesse que nous ont laissée les anciens. Nous y trouverons des réponses simples, si simples qu’elles pourraient être dites par des enfants. « Un enfant de cinq ans comprendrait cela ! Allez me chercher un enfant de cinq ans ! », aurait dit Groucho Marx.

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