Comment Internet encourage les mauvais comportements, en particulier chez les femmes

Par John Mac Ghlionn
28 juin 2023 14:26 Mis à jour: 11 août 2023 16:56

On appelle cela « ghoster quelqu’un », et cela consiste à mettre fin à une relation de manière soudaine, sans aucune explication, et en coupant toute forme de communication avec la personne (de l’anglais « ghost », fantôme)

Même les analystes de SOCi, Inc, une entreprise marketing, parlent du ghosting dans le rapport qu’ils ont récemment publié. Ils décrivent les nombreuses façons dont les enseignes « ghostent » leurs clients et comment cette pratique coûte selon eux des milliards de dollars au pays. Selon eux, les commerçants « ghostent » aujourd’hui plus de « la moitié des clients en ligne qui donnent un avis, posent des questions ou laissent des commentaires », ce qui se traduirait par une perte annuelle assez stupéfiante de 2,4 milliards de dollars pour l’industrie du commerce de détail du pays.

Mais en dehors du monde des affaires, le ghosting est coûteux à d’autres égards car il cause de réels dommages psychologiques. Il est intéressant de noter que les femmes sont beaucoup plus susceptibles – 150 % de plus, pour être précis – de « ghoster » que les hommes. Le « ghosting » peut être considéré comme une forme d’agression relationnelle ou d’agression alternative, une manière insidieuse et manipulatrice d’infliger de la douleur à un autre être humain. Le ghosting est une pratique destructrice qui laisse les victimes désemparées et bouleversées.

D’un point de vue émotionnel, comme le souligne la psychologue clinicienne Leigh W. Jerome, le fait d’avoir été ghosté déclenche des sentiments de vulnérabilité et des doutes sur soi-même. De plus, ajoute-t-elle, le ghosting affecte également les gens au niveau de leur physiologie, car leurs neurotransmetteurs s’en trouvent affectés alors que les blessures liées à l’abandon et au rejet sont activées. Le ghosting semble activer les mêmes voies neuronales que la douleur physique.

On pourrait penser que le ghosting est une pratique inoffensive, mais les résultats d’une étude menée par des universitaires européens et américains suggèrent le contraire. Selon eux, le ghosting est avant tout « une forme indirecte de rupture de relation ». La méthode est froide, abrupte et souvent brutale. Les chercheurs ont constaté que les personnes qui ont reconnu avoir ghosté quelqu’un dans le passé ont des scores de « machiavélisme » plus élevé que les autres, ce trait de personnalité qui entretient des rapports étroits avec la tromperie et la manipulation, et même la « psychopathie », soit un manque d’empathie et un comportement parfois impitoyable.

Outre le ghosting, la psychopathie joue également un rôle important dans la cyberintimidation, un problème qui s’aggrave d’année en année. Les femmes sont trois fois plus susceptibles d’être victimes de cyberintimidation que les hommes ; mais elles sont également plus susceptibles d’être les auteurs de cyberintimidation. Les exemples de cyberintimidation comprennent le harcèlement (en utilisant des chats de groupe pour cibler une personne spécifique, par exemple) et l’usurpation d’identité (en créant un faux compte, par exemple). Les effets de la cyberintimidation sont dévastateurs. Les victimes courent un risque accru de développer une anxiété sociale, d’avoir des pensées suicidaires et d’adopter des comportements suicidaires. Le nombre de suicides chez les adolescents est en augmentation et la cyberintimidation joue un rôle important dans l’aggravation de cette situation.

Certains analystes considèrent que le fait de traquer une personne sur Internet, afin de suivre ses faits et gestes, est une forme de cyberintimidation. Selon le psychologue Arash Emamzadeh, bien que de nombreux hommes se livrent à ce genre de pratique – un autre problème grave en augmentation -, ce sont surtout les femmes qui traquent d’autres utilisateurs sur internet, par exemple un amoureux « actuel, ancien ou potentiel ».

De plus en plus de femmes commettent des actes de cybercriminalité, tels que le phishing, le vol d’identité, la fraude sur internet et la sextorsion, une forme de chantage dans laquelle une personne menace de partager une image ou une vidéo obscène d’un individu qui refuse de céder à ses exigences.

Que se passe-t-il ? Pourquoi tant de femmes commettent-elles tant d’actes froids et vindicatifs ?

A notre époque, comme je l’ai déjà montré, la frontière entre les hommes et les femmes est devenue de plus en plus floue. Il en va de même pour la ligne qui sépare les comportements traditionnellement masculins des comportements traditionnellement féminins. Aujourd’hui, les femmes sont tout aussi susceptibles que les hommes de souffrir d’alcoolisme et d’être lourdement tatouées. Elles sont tout aussi susceptibles de souffrir d’addiction aux jeux vidéo que les hommes. Les femmes sont plus susceptibles d’être les auteurs de violences entre partenaires intimes qu’elles ne l’étaient il y a une vingtaine d’années. Aujourd’hui, fait assez incroyable, un tiers des victimes de violences domestiques au Royaume-Uni sont des hommes. Les femmes sont aujourd’hui plus susceptibles que les hommes de tromper leur partenaire romantique.

Ce n’était pas le cas auparavant. Si l’on ajoute à toutes ces tendances la nature anonyme et impersonnelle des environnements en ligne (l’ « effet de désinhibition en ligne »), on commence à comprendre pourquoi un nombre croissant de femmes commettent des actes immoraux, voire criminels. Bien que les hommes soient beaucoup plus susceptibles de commettre des actes d’agression physique visible, les femmes sont plus enclines à se livrer aux formes d’agression relationnelle mentionnées plus haut. Très souvent, cela implique l’utilisation d’un ensemble de tactiques sournoises pour détruire la réputation d’une personne (commérages, mise en ligne de contenus nuisibles, etc.).

À bien des égards, internet est une chance. Sans lui, vous ne pourriez pas lire cet article. Mais parallèlement, c’est aussi un fléau.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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