L’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin est décédé le 30 novembre. Nous allons dans le présent article analyser le legs de ce chef d’État et la manière dont il a remodelé la Chine et le Parti communiste chinois (PCC).
Jiang Zemin a accédé au pouvoir peu après le massacre de la place Tiananmen en 1989. Avant l’incident du 4 juin, des centaines de milliers de manifestants s’étaient rassemblés pour appeler à la démocratie et réclamer des réformes politiques. Le Politburo, l’organe décisionnel suprême du PCC, était divisé sur la manière de gérer le mouvement étudiant. Zhao Ziyang, alors secrétaire général du PCC, souhaitait résoudre les protestations par le dialogue dans le respect de l’État de droit. Dans le même temps, Deng Xiaoping et Li Peng estimaient qu’ils devaient réprimer les manifestants par la force. Jiang Zemin s’est rangé du côté de Deng Xiaoping. Nous savons tous que des milliers d’étudiants et d’habitants de Pékin ont finalement été tués par des chars et des mitrailleuses. Jiang Zemin est celui à qui tous ces morts ont profité. Soutenant fermement ce massacre sanglant, il est ensuite devenu le secrétaire général du PCC (de 1993 à 2003).
Les transformations ont été nombreuses sous son mandat. Nous allons nous focaliser sur deux de ces héritages affectant encore la Chine et le PCC aujourd’hui.
La corruption
Le premier legs de Jiang Zemin est la corruption. Avant le massacre de Tiananmen, la plupart des Chinois croyaient encore au communisme, pensaient que le PCC œuvrait pour le bien du peuple. Mais le massacre ainsi que l’effondrement du bloc soviétique ont prouvé que les dirigeants communistes ne se soucient pas du peuple, mais uniquement d’eux-mêmes.
Deng Xiaoping a décidé de poursuivre sa politique de réforme et d’ouverture afin que le peuple chinois puisse s’enrichir, il a à cet effet relayé l’idéologie au second plan. Le PCC n’étant plus contraint par une idéologie, Jiang Zemin s’est attelé corrompre les membres du Parti par l’argent et le pouvoir. En retour, ces fonctionnaires défendaient ses intérêts, car le régime pouvait garantir leur pouvoir. Tout le monde étant avili, il est rapidement devenu difficile de défier Jiang Zemin, au risque d’être accusé de malversations.
Aucun des successeurs de Jiang Zemin, ni Hu Jintao ni Xi Jinping, n’a jamais pu nettoyer la corruption laissée par Jiang Zemin. Malgré ses campagnes dites « anti-corruption », si Xi Jinping purgeait vraiment tous les fonctionnaires véreux, le PCC n’existerait plus. Xi Jinping n’a jamais fait qu’évacuer ses propres adversaires politiques.
La persécution du Falun Gong
Le deuxième héritage de Jiang Zemin est la persécution du Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa. Cette pratique spirituelle consiste en des enseignements moraux et des exercices de méditations quotidiens. De son introduction en Chine en 1992 à la fin des années 1990, cette pratique a attiré près de 100 millions de personnes.
Tout juste devenu le nouveau dictateur des Chinois, Jiang Zemin devait s’assurer qu’un groupe si important s’écartant de l’idéologie communiste soit éliminé. Il craignait également qu’on respecte le fondateur du Falun Gong plus que lui-même. En juillet 1999, il a donc initié la persécution du Falun Gong, diabolisant le mouvement grâce à l’énorme machine de propagande de l’État.
Le point essentiel est que les pratiquants de Falun Gong sont pacifiques et n’ont jamais violé aucune loi. Ils ne font qu’exercer la liberté de croyance, et celle-ci est inscrite dans la constitution chinoise. Lorsque la persécution a commencé, les pratiquants de Falun Gong ont opposé une résistance pacifique.
Dans toute société libre, il existe de nombreux outils pour faire valoir ses droits. On peut mettre à profit les médias, par exemple, pour réfuter une accusation sans fondement. On peut intenter un procès pour empêcher le gouvernement d’abuser de son pouvoir. On peut utiliser son vote pour choisir le gouvernement. On peut faire part de ses doléances auprès des élus. Mais pour persécuter le Falun Gong, Jiang Zemin a rasé les outils conçus pour faire respecter la justice. Cela a eu de graves conséquences.
Lorsque tous les moyens de maintenir la justice sont systématiquement supprimés, les groupes ciblés par des abus deviennent rapidement très nombreux. En voici un exemple. La Chine avait un bureau de pétition qui acceptait les revendications des citoyens. Ceux-ci avaient deux possibilités, soit ils envoyaient une lettre soit ils se présentaient en personne. Lorsque la persécution a commencé, les pratiquants du Falun Gong passaient par ce bureau pour communiquer avec le régime. En réponse, Jiang Zemin a décidé de les exclure du processus de pétition. Initialement, on pouvaient toujours remonter des réclamations touchant à d’autres sujets, comme les démolitions forcées de maisons. Mais peu à peu, les fonctionnaires corrompus du PCC ont étiqueté les pétitionnaires comme des pratiquants de Falun Gong, et le bureau a été fermé pour tout le monde.
Un autre exemple est celui des camps de concentration. Les pratiquants de Falun Gong peuvent être jetés dans des camps sans aucune possibilité de faire appel ou de demander la protection de la loi. Plus tard, les camps de concentration ont été utilisés pour persécuter les Ouïghours. Les pratiquants de Falun Gong ont été parmi les premières victimes des prélèvements forcés d’organes. Désormais, d’autres groupes les rejoignent.
Jiang Zemin a créé le « Bureau 610 » pour coordonner toutes les institutions, l’armée, la propagande, les renseignements, l’éducation, etc., afin de persécuter le Falun Gong, ce qui a profondément remodelé la structure organisationnelle du pays.
Il a également diabolisé les principes de vérité, de compassion et de tolérance sur lesquels reposent les enseignements du Falun Gong. Nous pouvons difficilement imaginer ce que devient une société défiant ces principes universels.
Alexis de Tocqueville a écrit : « L’Amérique est grande parce qu’elle est bonne, et si jamais l’Amérique cesse d’être bonne, elle cessera d’être grande. »
Si les Chinois croient aux principes contraires de la vérité, la compassion et la tolérance, la Chine restera-t-elle une grande nation ?
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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