Beaucoup d’hommes acceptent l’idée que le taux de testostérone diminue inévitablement avec l’âge. Cependant, de nouvelles données scientifiques montrent que les maladies liées au mode de vie, plutôt que l’âge, sont souvent les véritables responsables de cette baisse.
Les niveaux de testostérone ont connu une tendance étonnante à la baisse au cours des dernières décennies. Le régime alimentaire standard est un désert nutritionnel. La pollution de l’environnement et les microplastiques font des ravages sur nos niveaux d’hormones avec leurs produits chimiques perturbateurs endocriniens. L’obésité, de nombreux médicaments et notre mode de vie sédentaire nuisent également à la production de testostérone. Lorsque tant d’aspects de notre mode de vie peuvent potentiellement saboter les niveaux de testostérone — et par extension, une bonne santé — il devient fondamental pour le bien-être d’un homme de comprendre comment préserver et augmenter les niveaux de cette hormone vitale.
Dans une étude publiée en mars 2023 dans The Journal of Sexual Medicine, des chercheurs ont examiné 625 hommes âgés en moyenne de 65 ans, pour déterminer comment le vieillissement affecte la testostérone. Ils ont découvert qu’en tenant compte des comorbidités, l’âge seul n’était pas « associé de manière significative à la baisse de la testostérone ». Les comorbidités, notamment l’anémie, le diabète, l’insuffisance cardiaque, l’obésité, les maladies artérielles périphériques et les accidents vasculaires cérébraux, se sont avérées beaucoup plus importantes pour prédire la baisse de la testostérone au fil du temps.
Comment fonctionne la testostérone ?
La testostérone est la principale hormone sexuelle qui régit la santé des hommes. Elle a des effets directs sur la croissance musculaire, la production de globules rouges dans la moelle osseuse, la fonction de reproduction et le comportement.
Le Dr Tro Kalayjian, directeur médical de son propre cabinet national spécialisé dans la perte de poids, a expliqué que la testostérone est fabriquée dans nos mitochondries, en particulier dans les cellules de Leydig présentes dans les testicules. Il a également précisé que le cholestérol — très décrié par la science nutritionnelle dominante — est en fait l’élément de base des hormones sexuelles.
La définition exacte d’un taux de testostérone sain est sujette à débat. Selon les lignes directrices publiées en 2018 par l’American Urological Association, 300 nanogrammes par décilitre constituent un « seuil raisonnable » pour diagnostiquer un faible taux de testostérone. Le niveau 300 est une norme couramment utilisée, comme on le voit dans les publications sur la santé destinées à un public large.
Toutefois, M. Kalayjian estime qu’une fourchette saine se situe entre 500 et 700.
« Un homme d’une trentaine d’années pourrait avoir un taux de testostérone de 300, considéré comme normal d’après nos valeurs de laboratoire [modernes]. Ce n’est absolument pas acceptable », a-t-il indiqué à Epoch Times. « La fourchette repose sur un graphique statistique de notre population, mais nous avons une population malade depuis 70 ans ».
Baisse de la testostérone
Dans une étude publiée en 2007 dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, des chercheurs ont suivi un groupe de 1532 hommes américains âgés de 45 à 79 ans pendant près de vingt ans afin de déterminer s’il existait un déclin de la testostérone indépendant de l’âge dans la population masculine. En d’autres termes, ils voulaient déterminer si un homme de 65 ans en 1987 avait le même niveau de testostérone que des hommes du même âge en 2004. Ils ont recueilli des données de base de 1987 à 1989 et ont effectué deux périodes de suivi en 1995-97 et 2002-04.
Ils ont constaté une baisse moyenne d’environ 1% par an. Pour un homme hypothétique de 65 ans en 1987 comparé à un homme similaire de 65 ans en 2004, cela représente une baisse d’environ 17%.
Une étude ultérieure, publiée en 2020 dans European Urology Focus, a effectué une analyse similaire sur les données d’une enquête menée auprès de 4045 hommes âgés de 15 à 40 ans entre 1999 et 2016 aux États-Unis. Ils ont constaté une baisse d’environ 25% des niveaux moyens de testostérone entre 1999-00 et 2015-16.
Les deux études ont tenté de contrôler des facteurs tels que les comorbidités, l’alimentation et le mode de vie. Dans l’ensemble, les données scientifiques ne sont pas encore claires quant à l’explication de cette forte diminution au fil du temps, mais il y a quelques spéculations. L’étude réalisée en 2007 a exploré l’idée d’une toxicité environnementale pouvant contribuer à ce déclin. L’étude de 2020 a montré une association entre un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé et des niveaux de testostérone plus faibles, notant que l’IMC a également augmenté chez les hommes au fil du temps.
Les facteurs environnementaux apparaissent comme une source potentielle de baisse de la testostérone au niveau de la population. Une étude publiée dans la revue Ecotoxicology and Environmental Safety en 2023 a montré que les nanoparticules de plastique induisent un stress oxydatif dans les cellules de souris et diminuent la sécrétion de testostérone. Enfin, une étude publiée en 2010 dans le Saudi Medical Journal montre qu’une exposition prolongée de 60 minutes par jour au rayonnement d’un téléphone portable fait baisser le taux de testostérone chez les rats.
Ces résultats contrastent fortement avec ceux d’une population d’hommes unique en son genre. En examinant le rôle du rythme circadien et des changements saisonniers chez les hommes de la campagne bolivienne, les chercheurs ont découvert « l’absence d’un déclin [de la testostérone] lié à l’âge », dans une étude publiée en 2009 dans l’American Journal of Human Biology. Ils avancent l’hypothèse que le système reproducteur masculin pourrait s’adapter différemment dans un tel environnement rural, qui comprend des hivers rigoureux et un travail physique intense.
Au niveau individuel, les symptômes d’un déficit en testostérone peuvent inclure une baisse de la libido, une perte d’énergie, un brouillard cérébral, l’ostéoporose, l’incapacité à gagner de la masse musculaire et la dépression. Pour diagnostiquer un déficit en testostérone, le Dr Kalayjian préconise de prendre en compte à la fois les taux de testostérone mesurés et les symptômes cliniques.
« La testostérone est un indicateur important dans la qualité de vie des hommes. Si vous voulez vraiment savoir si un homme souffre, vérifiez son taux de testostérone », a-t-il déclaré.
Revenir en arrière
Malgré la tendance générale observée dans la population, les hommes peuvent choisir de ne pas être un point statistique dans la trajectoire descendante de l’ère moderne.
Dans son cabinet médical, qui compte trois coachs en santé, deux entraîneurs personnels et un conseiller en santé mentale, M. Kalayjian a constaté que les niveaux de testostérone — et le bien-être en général — augmentaient chez les hommes qui modifiaient leur alimentation, leur niveau d’activité physique et leur sommeil en fonction de leur mode de vie.
« Ils reviennent à la normale et se sentent comme une fontaine de jouvence. Leur vie sexuelle est rétablie. Ils sont capables de reprendre du muscle. C’est très important », a-t-il déclaré.
M. Kalayjian souligne qu’il a même vu des patients âgés de plus de 60 ans doubler, voire tripler, leur taux de testostérone.
Pour diagnostiquer le problème, le Dr Kalayjian adopte une double approche. Tout d’abord, il s’attaque à des pathologies telles que le syndrome métabolique, le diabète et l’obésité, qui ont toutes des effets dévastateurs sur la testostérone. Une étude publiée en 2010 dans The Journal of Sexual Medicine montre par exemple que les personnes atteintes du syndrome métabolique présentent des taux de testostérone nettement inférieurs.
Ensuite, il détermine s’il y a une carence en cholestérol — l’élément constitutif de la testostérone — ou en graisses saturées, qui favorisent une production optimale d’hormones.
« La consommation de cholestérol, qui est le précurseur de la production de testostérone, a également diminué d’une décennie à l’autre », a-t-il ajouté.
Et, malgré les recommandations antérieures du courant dominant contre les graisses saturées, la science contemporaine brosse un tableau différent.
Une étude publiée en 2021 dans The Journal of Steroid Biochemistry and Molecular Biology a révélé que les régimes pauvres en graisses « semblent diminuer » les niveaux de testostérone chez les hommes. Dans une méta-analyse publiée en 2010 dans The American Journal of Clinical Nutrition et portant sur 21 études, les chercheurs n’ont trouvé « aucune preuve significative » permettant de conclure que les graisses saturées étaient associées à un risque accru de maladie cardiovasculaire ou de maladie coronarienne.
Dans cette optique, le Dr Kalayjian préconise de réduire les glucides dans l’alimentation, en particulier les glucides transformés, tout en augmentant la consommation de graisses et de protéines. Il recommande en particulier les aliments complets tels que la viande rouge, le poisson, le poulet, les œufs, le yaourt grec, les légumes à feuilles vertes et les avocats.
« Ces aliments sont tellement rassasiants qu’ils poussent généralement les gens à perdre du poids », a-t-il déclaré. « Dans ma clinique, le simple fait d’inverser le syndrome métabolique, le pré-diabète ou le diabète permet généralement de doubler la testostérone, qui passe de 200 à 300 à 400 à 600. »
Selon lui, il faut généralement trois à six mois pour commencer à observer une augmentation du taux de testostérone. À partir de ce moment-là, on peut utiliser la testostérone nouvellement élevée en la canalisant vers l’exercice physique. Toutefois, il a fait remarquer que le surentraînement peut également nuire à la testostérone, et il a donc préconisé une progression lente et régulière.
Outre l’alimentation et l’exercice physique, un sommeil sain est également essentiel à la production de testostérone. Une étude publiée en 2011 dans le Journal of the American Medical Association a montré que dormir moins de cinq heures par nuit peut faire baisser le taux de testostérone de 15%.
« Au fur et à mesure que la recherche progresse, la faible durée et la mauvaise qualité du sommeil sont de plus en plus reconnues comme des perturbateurs endocriniens », a déclaré Eve Van Cauter, chercheuse principale, à l’Université de médecine de Chicago.
Et, bien sûr, la gestion du stress est également essentielle au maintien de la santé hormonale. Si un stress de faible intensité peut avoir un effet positif sur la testostérone, il en va tout autrement du stress chronique. Une étude publiée en 2022 dans le Journal of Cellular and Molecular Medicine montre que le stress chronique endommage les mitochondries chez les rats, ce qui entraîne une baisse des niveaux de testostérone et une réduction du poids corporel.
Quand les changements de mode de vie ne suffisent pas
Le Dr Kalayjian note qu’il existe quelques cas où même des changements radicaux dans le mode de vie ne suffisent pas à assurer le bon fonctionnement de la testostérone.
Il a souligné qu’il se pourrait simplement que, chez certains hommes, la fonction des mitochondries diminue naturellement avec le temps. Certains hommes plus âgés qui contractent des infections virales telles que la rougeole ou les oreillons peuvent également présenter une diminution permanente de la production de testostérone. Enfin, une pléthore de médicaments largement prescrits, tels que les statines, la metformine, le finastéride et les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, peuvent nuire à la production de testostérone.
Pour ces hommes, le Dr Kalayjian suggère qu’un complément en testostérone peut être utile, « si vous avez suivi un régime, si vous avez dormi et si vous avez fait de l’exercice, si vous voulez obtenir ces 10% supplémentaires, et si vous voulez ressentir une vigueur que vous n’avez pas eue ». Cette approche comporte des effets secondaires, notamment un risque accru de cancer de la prostate.
Dans l’ensemble, M. Kalayjian rappelle qu’il faut toujours consulter son médecin pour savoir ce qui convient le mieux à son cas. Son mantra sur l’optimisation de la testostérone est le suivant : « Régime, mode de vie, contrôle des taux ».
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