Comment nous sommes encouragés à glorifier le vol

Par Loretta Breuning
27 juin 2024 16:14 Mis à jour: 9 juillet 2024 01:00

J’ai récemment été choquée d’entendre un podcasteur encourager ouvertement le vol dans les magasins Whole Foods. Il a décrit son propre vol dans le magasin, et il semblait assez fier de son raisonnement éthique. Cet épisode du podcast le mieux classé a été enregistré en 2009, et il n’y a jamais eu de tollé public à son encontre. Au contraire, certaines publications ont applaudi le podcast et des célébrités se sont empressées d’y participer.

Mais j’ai pleuré. Mon père étant un petit commerçant constamment en proie au vol, ma colonne vertébrale se raidit lorsque le vol est célébré.

Vous ne remarquerez peut-être pas tous les messages encourageant le vol qui circulent dans notre culture, parce qu’ils sont toujours présentés dans un emballage éthique. Les voleurs sont toujours dépeints comme des parents qui essaient simplement de nourrir leurs enfants affamés. Les victimes de vol sont toujours considérées comme des gros bonnets avides. La comédie musicale de Broadway « Les Misérables » en est un parfait exemple.

La célébration des vols à la tire n’est qu’un petit pas vers l’encensement du pillage et du squat.

Une fois que les voleurs sont couverts de vertu, ceux qui veulent les punir peuvent être dépeints comme immoraux. Vous êtes le méchant si vous espérez que le vol soit puni.

Et si votre ordinateur portable est volé ?

Vous dites que le voleur devait avoir faim et vous lui pardonnez, parce que vous avez tellement peur de paraître immoral.

Le message favorable au vol est tellement omniprésent qu’un jeune qui grandit aujourd’hui pourrait ne jamais apprendre à respecter la propriété privée. Pire encore, il pourrait être amené à considérer le vol comme un acte vertueux.

Le préjudice causé par le vol est largement négligé. Nous sommes formés à considérer les conséquences comme insignifiantes, et à ignorer la situation dans son ensemble. Par exemple, lorsqu’un lampadaire est volé, des conséquences négatives sont infligées à tous les habitants de la rue et à tous ceux qui ne peuvent pas l’emprunter parce qu’elle n’est pas éclairée. Lorsqu’une voiture est volée, le préjudice englobe toutes les ressources gaspillées pour protéger les voitures. Lorsque le vol est davantage encouragé que l’acquisition de compétences professionnelles, c’est l’ensemble de l’économie qui en pâtit.

Personne ne mentionne les dégâts occasionnés parce que vous êtes accusé de prendre parti pour les gros bonnets si vous le faites. Examinons donc de plus près certains vols majeurs qui ont entraîné de lourdes conséquences.

En 1951, le gouvernement iranien a « nationalisé » son industrie pétrolière, ce qui signifie qu’il a volé toutes les infrastructures de forage et de raffinage à l’entreprise qui les avait construites. Le Mexique a fait de même en 1938, tout comme le Venezuela en 1975. De nombreux pays ont « nationalisé » des industries à la même époque, notamment des aciéries, des banques, des mines et des exploitations agricoles. Une justification vertueuse était toujours fournie.

Une fois que les gouvernements se sont emparés de ces actifs, la productivité s’est effondrée. La poule aux œufs d’or a été tuée, mais les hommes politiques étaient trop occupés à profiter des œufs d’or pillés pour s’en rendre compte. Les citoyens l’ont remarqué et en ont tiré la conclusion qui s’imposait : il est inutile d’investir dans des actifs productifs lorsqu’ils peuvent être volés en toute impunité. La seule façon de gagner sa vie, dans une culture favorable au vol, est donc de trouver ses propres œufs d’or à piller.

Peu de gens connaissent les nationalisations du milieu du XXe siècle. Elles ne sont pas mentionnées dans la vision à la mode de l’histoire, qui se contente de montrer des gentils affamés luttant contre des propriétaires assoiffés de biens productifs.

Selon Karl Marx, toute propriété est un vol. Sa théorie a permis de justifier moralement tout vol en présumant commodément que toute personne possédant quoi que ce soit l’a obtenu injustement. C’est là le cœur de la culture d’aujourd’hui, même si personne ne mentionne ouvertement Karl Marx.

Beaucoup de gens ne citent pas non plus celui qui a dit : « Tu ne convoiteras pas les biens de ton prochain ».

La culture d’aujourd’hui vous encourage à convoiter les biens de votre voisin. Elle vous apprend à en vouloir à tous ceux qui ont quelque chose que vous n’avez pas et à supposer qu’ils l’ont obtenu parce qu’ils ont une éthique inférieure à la vôtre. Votre éthique plus élevée vous autorise à vous emparer de tout ce que vous voyez lorsque vous en avez l’occasion. Ce message est subtilement intégré à nos divertissements, de sorte que vous l’absorbez sans vraiment vous en rendre compte.

J’ai envie de pleurer chaque fois que j’entends ce message. Je me demande comment nous pouvons réapprendre aux gens à voir les avantages de la propriété privée. Je pense écrire une comédie musicale à Broadway sur un boulanger qui ne peut pas nourrir ses enfants parce qu’on lui vole une grande partie de son pain. Mais je ne le fais pas, parce que j’ai peur que les gens pensent que le boulanger est une mauvaise personne.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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