Comment observer « la comète du siècle » visible en France métropolitaine ?

Par Epoch Times avec AFP
3 septembre 2024 10:03 Mis à jour: 12 octobre 2024 22:38

La comète Tsuchinshan-ATLAS devrait être visible à l’oeil nu en France métropolitaine dès ce vendredi 11 octobre, après un périple entamé il y a des millions d’années.

Cette comète, un petit corps de roche et de glace, a été détectée en janvier 2023 par l’observatoire chinois de la Montagne pourpre (Tsuchinshan), ce qui lui vaut la première moitié de son nom. Elle doit la deuxième à la confirmation de son existence par un télescope du programme sud-africain ATLAS.

Depuis, pour les astronomes, qui aiment les nomenclatures plus rigoureuses, C/2023 A3 poursuit sa route vers le Soleil. L’étude de sa course est trop courte, « à peine une année de recul », pour savoir précisément le chemin qu’elle a suivi jusqu’ici, a expliqué en septembre à l’AFP Lucie Maquet, astronome à l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), situé au sein de l’Observatoire de Paris-PSL.

Elle suit une orbite « qui n’est pas fermée », avec des modèles laissant penser qu’elle a pu se trouver jusqu’à 400.000 fois la distance Terre-Soleil avant d’arriver jusqu’à nous.

Un voyage se comptant en millions d’années pour cette comète qui a probablement vu le jour dans le nuage d’Oort, un hypothétique et gigantesque assemblage de minuscules planètes et corps célestes, aux confins du système solaire.

Le diamètre de son noyau est évalué entre 20 et 40 kilomètres, contre 11 km pour la fameuse comète de Halley, selon le média 20minutes.

Ne pas se désintégrer en passant près du Soleil 

Elle a survécu à son passage près du Soleil le 27 septembre, d’après 20minutes.fr. C’est une étape périlleuse pour les comètes, car quand elles se rapprochent de notre étoile, la glace contenue dans leur noyau se sublime et laisse s’échapper une longue traîne de poussière, reflétant la lumière solaire.

Cette chevelure caractéristique, la coma, est aussi le signe que l’objet « dégaze ». Le risque était que ce dégazage soit trop important, signifiant la désintégration du visiteur imprudent. Cette catastrophe était jugée « possible » selon l’astronome, car l’assemblage de glace et de cailloux pouvait « très bien ne pas résister à la force de gravité du Soleil ». Mais C/2023 A3 semble dotée d’un noyau très massif, et « il y a de bonnes chances de penser qu’elle va survivre » à ce passage, prévoyait l’astronome début septembre.

Comment l’observer ?

Après avoir croisé au plus près du Soleil, elle va repasser près de la Terre. Jusqu’alors, il fallait être dans l’hémisphère Sud pour espérer la voir à l’œil nu, comme à Taha’a et Raiatea, en Polynésie, où elle avait été aperçue et prise en photo par des amateurs.

Selon le média Xplora, la comète sera visible en France métropolitaine dès ce vendredi 11 octobre. Pour l’observer il faut commencer par la localiser.

Pour cela :

« Regardez vers l’ouest.

Utilisez la queue de la Grande Ourse pour trouver dans son prolongement une étoile brillante, nommée Arcturus.

La comète sera située à gauche d’Arcturus, plus ou moins bas ».

« Si elle est suffisamment brillante, et si la météo le permet, ce sera dans les prochains jours un spectacle qu’on pourrait voir à l’œil nu, précise le chercheur Nicolas André (CNRS-Irap), professeur en science planétaire à l’Isae-SUPAERO de Toulouse à 20minutes. Or, des comètes qu’on peut voir à l’œil nu comme ça, il y en a une ou deux par siècle. La dernière, c’était la comète Hale-Bopp, en 1997. »

Pour la voir, « il suffira, conseille Nicolas André, d’attendre [prudemment] que le Soleil se couche sur l’horizon ouest. Et s’il est dégagé, on la verra d’abord basse sur l’horizon, puis au fur et à mesure des jours monter un petit peu dans le ciel. »

Mais plus elle s’éloignera du Soleil,  moins elle sera lumineuse. « Donc c’est vraiment dans les tout prochains jours qu’il faut l’observer », précise  le chercheur, ajoutant qu’on pourra ensuite l’observer « pendant une bonne semaine, avec des petites jumelles et des petits télescopes ». Plus tard, il faudra des instruments perfectionnés pour continuer à la voir.

Et ensuite ?

Quant à sa course future, elle est imprévisible. Son odyssée solaire ne sera pas sans conséquence sur son orbite, perturbée par la gravité des astres qu’elle aura croisés et par la cure d’amaigrissement infligée par le Soleil.

Les modèles utilisés prédisent, sans engagement aucun, qu’elle pourrait être « éjectée du système solaire, pour aller se perdre entre les étoiles », selon le bulletin de septembre de l’IMCCE.

Tout dépendra in fine des rencontres que C/2023 A3 fera pendant son trajet à travers le nuage d’Oort, d’ici quelques milliers d’années. Il suffirait, remarque Lucie Maquet, qu’elle y « rencontre un corps qui la dévie assez, pour qu’elle revienne faire un tour dans le système solaire ».

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