Comores : deux femmes emprisonnées pour avoir voulu se marier

Par Epoch Times
9 juin 2024 16:35 Mis à jour: 10 juin 2024 09:42

Deux femmes ont été emprisonnées samedi aux Comores pour avoir demandé à se marier, ce qui selon la justice constitue « des faits contraires aux bonnes mœurs et contre nature ».

Elles risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende 600 euros.

« Elles ont été présentées au parquet ce 8 juin pour des faits unanimement considérés comme étant contraires aux bonnes mœurs et contre-nature », selon un communiqué du procureur de la République, Ali Mohamed Djounaid.

Ces deux habitantes de ce petit archipel de 870.000 habitants, très majoritairement musulmans, ont été soupçonnées d’avoir demandé la semaine dernière à un juge religieux de les marier.

« Elles habitent ensemble depuis presque deux ans »

« L’enquête n’a pas établi qu’elles s’étaient présentées à un prédicateur de leur localité pour lui demander de les unir dans les liens du mariage », admet toutefois le procureur dans son communiqué.

En revanche, « il est bien établi que ces deux jeunes filles entretenaient une relation amoureuse entre elles et qu’elles habitent ensemble depuis presque deux ans », précise-t-il.

« C’est plutôt un homme qui aurait dit au prédicateur que ces femmes avaient l’intention de se présenter devant lui pour qu’il les marie, c’est un peu une suite de ce qui s’est passé dernièrement à Mayotte », a clarifié M. Djounaid, interrogé au téléphone.

L’homosexualité punie de la peine de mort dans certains pays d’Afrique

Une Franco-Comorienne et une Réunionnaise, Anisha et Florence se sont mariées civilement le 25 mai à Mamoudzou dans le département de Mayotte, rapporte franceinfo. Le mariage a provoqué une onde de choc toujours très vive aux Comores : des autorités religieuses se sont rendues dans le village d’origine d’Anisha, au nord de la grande Comore, et  « son beau-père a dû demander pardon en public. Sa mère, en pleurs dans une vidéo, a dénoncé cette union. Un adjoint du grand Mufti a condamné un “comportement odieux” », selon franceinfo.

Si les homosexuels risquent de six mois à deux ans de prison et 600 euros d’amende, dans la réalité cet article du code pénal n’est pas appliqué, commente la chaîne d’information. Par contre dans beaucoup de pays africains, la justice est beaucoup plus sévère, allant même jusqu’à la peine de mort – comme dans l’Ouganda ou au Zimbabwe.

Mayotte, dont la souveraineté est toujours revendiquée par les autorités comoriennes, est distante de 70 kilomètres de cet archipel.

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