Comores : les passeurs ont délibérément coulé l’embarcation, un survivant témoigne

Par Epoch Times avec AFP
5 novembre 2024 11:44 Mis à jour: 5 novembre 2024 11:45

Le naufrage d’une embarcation entre l’archipel des Comores et l’île française de Mayotte, faisant au moins 25 morts, a été provoqué par les passeurs qui ont coulé le bateau avant de prendre la fuite, a affirmé mardi un survivant.

Le bateau, qui transportait une trentaine de migrants, a coulé dans la nuit de vendredi à samedi. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), seules cinq personnes ont survécu, a-t-elle dit lundi. Parmi elles, figure un jeune Comorien de 19 ans voulant retourner à Mayotte après en avoir été expulsé en mai, qui dit avoir eu la vie sauve parce qu’il sait nager.

« À bord du bateau, nous étions une trentaine. Nous avons quitté Maraharé, à Anjouan, aux alentours de 19h. Vers 22h, les trafiquants ont fait entrer l’eau dans la coque sciemment en ouvrant le bouchon », a-t-il déclaré à l’AFP par téléphone depuis l’île comorienne d’Anjouan. Ce jeune homme qui a requis l’anonymat a été mis en contact avec l’AFP par l’intermédiaire de l’OIM. Selon lui, seules quatre personnes ont survécu.

« Le moteur de l’embarcation était éteint, les trafiquants ont dit que le moteur était en panne et ils ont refusé d’appeler à l’aide. Le bateau était en train de couler quand il a été retourné par une grosse vague », a-t-il ajouté. Selon lui, « les trafiquants sont partis sur une autre vedette, nous laissant pour morts ».

« J’ai pu me maintenir à flot »

« Par chance, je sais nager, j’ai donc pu me maintenir à flot. Et j’ai pu aider deux autres personnes à s’accrocher à la coque. C’est le lendemain que des pêcheurs nous ont repérés », a poursuivi le jeune homme. « J’aimerais qu’ils soient retrouvés et jugés parce qu’à cause d’eux, beaucoup de personnes sont mortes », a-t-il ajouté.

Selon Fatima Ahamada, la porte-parole du gouvernement comorien, « les autorités sont en train de collecter des informations pour comprendre ce qui s’est passé. Une enquête formelle sera diligentée et nous espérons tirer au clair cette tragédie », a-t-elle déclaré. Le procureur de Mutsamudu, aux Comores, a indiqué à l’AFP qu’« une enquête est déjà ouverte ».

Le bras de mer de 70 km séparant l’archipel des Comores de Mayotte, devenu un département français en 2011, est une route migratoire particulièrement meurtrière.

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