Comprendre le changement démographique qui a conduit à la victoire de Trump

Le président élu Donald Trump a réussi à accroître considérablement son succès auprès des électeurs de la génération Z

Par Petr Svab
7 novembre 2024 10:38 Mis à jour: 7 novembre 2024 12:17

Le président élu Donald Trump a gagné le soutien de quasiment tous les groupes démographiques, mais le plus important est sans doute celui des électeurs de la génération Z, âgés de 18 à 29 ans.

Bien que la majorité des jeunes électeurs aient encore voté pour son adversaire démocrate, la vice-présidente Kamala Harris, Trump a réussi à accroître considérablement son succès auprès de cette tranche d’âges, recueillant 46 % de son vote contre 36 % en 2020, selon AP VoteCast, un sondage national réalisé par le National Opinion Research Center avant et le jour de l’élection.

Trump a également presque doublé son soutien parmi les électeurs noirs, recevant 15 % des voix contre 8 % en 2020, et a amélioré son score auprès des électeurs hispaniques (41 % contre 35 %). Ces groupes ne représentent respectivement que 3 % et 8 % du total des voix obtenues, tandis que les jeunes électeurs représentent 15 % de ses voix.

Harris a tenté de séduire les jeunes électeurs, notamment en accordant une interview au podcast « Call Her Daddy », qui se concentre sur les questions relatives aux jeunes femmes, notamment les relations et les conseils. Mais son approche n’a pas eu l’effet escompté.

Ce qui a galvanisé l’électorat dans son ensemble, c’est l’économie. Les jeunes n’ont pas été épargnés par les affres de l’inflation, voyant leurs revenus diminuer en termes réels depuis l’entrée en fonction de l’administration Biden-Harris.

Selon AP VoteCast, près de deux électeurs sur cinq ont identifié l’économie comme le problème le plus important du pays. Cette proportion était légèrement plus élevée en Géorgie, dans le Michigan, en Pennsylvanie et dans le Nevada.

Les préoccupations économiques ne peuvent pas facilement se comparer à celles de 2020, lorsque les électeurs étaient largement préoccupés par la pandémie de Covid-19 et les restrictions qui en découlaient.

Dans toutes les tranches d’âge, les électeurs estiment que Trump est plus à même de gérer l’économie, avec une marge de quatre à neuf points.

Cette année, Trump a mis en avant l’argument économique en proposant à plusieurs reprises de ne pas taxer les pourboires, les heures supplémentaires et la sécurité sociale. Si ce dernier point ne concerne peut-être pas les jeunes électeurs, les deux premiers pourraient facilement les concerner. Dans l’hôtellerie et la restauration, ceux qui travaille au pourboire ont généralement moins de 30 ans.

Il a également promis de faire baisser les prix à la consommation en augmentant la production d’énergie.

Une personne distribue de l’eau aux électeurs qui font la queue avant la fermeture des bureaux de vote à l’université d’État de l’Arizona à Tempe (Arizona), le 5 novembre 2024. Les jeunes électeurs ont représenté 15 % des votes du président élu Donald Trump. (Mario Tama/Getty Images)

Dans toutes les tranches d’âge, les électeurs considèrent que Trump est plus à même de gérer l’économie, avec une marge de 4 à 9 points.

Les sondages à la sortie des urnes montrent que la promesse de Trump de laisser les États se charger du droit à l’avortement l’a avantagé dans l’ensemble.

En revanche, Trump n’a pas progressé chez les électeurs qui ont fait des études supérieures, parmi lesquels il a obtenu 41 % des voix, tant aujourd’hui qu’en 2020. Il a également stagné parmi les femmes âgées de plus de 45 ans, obtenant 47 % de leurs votes. Il s’est légèrement amélioré parmi les femmes des banlieues, recueillant 41 % de leurs voix contre 40 % en 2020.

Chez les femmes âgées de 18 à 44 ans, cependant, Trump a gagné 6 points, passant de 37 % en 2020 à 43 % lors de cette élection. Voilà qui pourrait indiquer que l’accès à l’avortement, l’un des thèmes phares de la campagne de Harris, ne lui a pas permis de remporter la victoire.

Un partisan de Trump agite un drapeau géant devant la Maison Blanche le 6 novembre 2024. Le 6 novembre, l’ancien président Donald Trump a remporté une large victoire lors de l’élection présidentielle de 2024. (Daniel Slim/AFP via Getty Images)

Seuls 11 % des électeurs considèrent l’avortement comme la question la plus importante du pays.

Les sondages à la sortie des urnes semblent également indiquer que la promesse de Trump de laisser la question de l’avortement aux États et de ne pas soutenir des restrictions nationales lui a été bénéfique dans l’ensemble. Il a non seulement gagné du terrain parmi les personnes qui pensent que l’avortement devrait être illégal dans tous les cas ou dans la plupart des cas, mais il a aussi considérablement amélioré ses résultats chez ceux qui pensent que l’avortement devrait être légal dans la plupart des cas, recueillant 49 % de leurs votes contre 30 % il y a quatre ans, selon le NEP Exit Poll, réalisé par Edison Research.

Parmi ceux qui pensent que l’avortement devrait être légal dans tous les cas, il a fait 8 points de moins qu’en 2020.

Il a triomphé parmi les nouveaux électeurs, dont 56 % ont voté pour lui, contre 32 % il y a quatre ans.

Dans la classe moyenne inférieure, qui gagne entre 30.000 et 50.000 dollars par an, il a progressé de 10 points, mais a reculé de 11 points chez ceux qui gagnent entre 100.000 et 200.000 dollars.

Parmi les Hispaniques, c’est auprès des 18-29 ans, des 45-64 ans et des hommes qu’il a le plus progressé. Dans ces trois groupes, il a gagné 19 points par rapport à 2020. Chez les hommes, il a obtenu une majorité de 55 %.

Il a également progressé de 11 points auprès des pères de famille et des anciens combattants, où il a obtenu respectivement 60 % et 65 % des voix.

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