SOCIéTé CHINE

Conclusion du rapport du département d’État américain: le régime chinois pratique et facilite la traite des êtres humains

août 11, 2022 22:49, Last Updated: août 12, 2022 3:53
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Le régime chinois pratique et facilite la traite des êtres humains, principalement en soumettant les minorités religieuses et ethniques aux travaux forcés, selon le dernier rapport du département d’État américain sur le trafic des personnes.

Les travaux forcés en Chine sont si répandus qu’ils constituent une « pratique ou une habitude gouvernementale », perpétrée par les responsables du Parti communiste chinois (PCC) à tous les échelons, indique le rapport.

Selon le rapport, certains citoyens chinois seraient aussi soumis à des travaux forcés dans le cadre de l’Initiative ceinture et route (ICR). Dans bien des chantiers à l’étranger, le régime a mis en place des procédés de recrutement et des conditions de travail douteux.

Au cours de la période examinée (avril 2021 à mars 2022), la Chine a présenté des taux élevés de travaux forcés, n’a pas respecté les normes minimales pour éliminer la traite des êtres humains. Enfin, elle n’a fourni aucun effort sérieux pour y remédier. Le pays se classe donc parmi les nations dont les scores sont les plus alarmants, explique le département d’État.

Des membres de la minorité musulmane ouïghoure présentent des photos de leurs proches détenus en Chine lors d’une conférence de presse à Istanbul, le 10 mai 2022. (Photo par OZAN KOSE/AFP via Getty Images)

Travaux forcés dans les camps

Les travaux forcés organisés par l’État ciblent principalement les Ouïghours et les autres minorités musulmanes ou turques de la région chinoise du Xinjiang, selon le rapport. Tous ces abus participent d’une campagne du PCC de « détention de masse et d’endoctrinement politique ».

Parmi les victimes figurent les Tibétains, les chrétiens et les membres d’autres minorités ethniques et religieuses opprimées, comme les pratiquants de Falun Gong.

Le PCC « soumet et exploite les populations minoritaires aux travaux forcés dans des camps d’internement sous le prétexte de combattre l’extrémisme violent et d’autres fléaux sociaux », indique le rapport.

« Les autorités ont continué à amplifier l’étendue des crimes liés à la traite des êtres humains dans le pays et à l’étranger, notamment en commettant un génocide », ajoute le rapport.

Un tribunal populaire indépendant, connu sous le nom de « Tribunal ouïghour », a statué en décembre 2021 que le régime chinois commettait un génocide à l’encontre de l’ethnie musulmane du Xinjiang, avec une série d’actes répressifs comprenant l’internement massif, la séparation des familles, la stérilisation et les travaux forcés.

Les Nations unies estiment que plus d’un million d’Ouïghours ont été détenus dans des camps d’internement au Xinjiang.

Ces camps d’internement sont « conçus pour effacer les identités ethniques et religieuses sous prétexte de ‘déradicalisation’ », selon le département d’État.

Les détenus sont soumis aux travaux forcés dans les camps d’internement ou dans des usines proches ou lointaines. Les biens produits vont des vêtements aux produits électroniques, en passant par les masques faciaux, les composants automobiles et les décorations de Noël. La liste reste ouverte.

Avec des réductions d’impôts et des subventions, l’État incite les entreprises nationales à ouvrir des usines à proximité des camps, ainsi qu’à accueillir des détenus transférés d’autres provinces, indique le rapport.

L’État alloue aussi des fonds aux autorités locales qui aménagent des camps de travaux forcés, elles reçoivent des subventions « pour chaque détenu contraint de travailler dans ces sites pour une fraction du salaire minimum ou sans aucune compensation ».

Les responsables locaux sont également encouragés à respecter les quotas de détention pour que le système continue à fonctionner. Ils y parviennent en procédant à des arrestations arbitraires et en accusant les citoyens de fausses infractions pénales ou de violations administratives (comme la violation des règles sur les naissances, par exemple). Toutes ces informations sont extraites des documents officiels du régime, précise le département d’État.

Travaux forcés sans internement

Certains sont contraints aux travaux forcés par des menaces d’internement. Ils sont transférés vers des sites de production dans d’autres provinces dans le cadre de programmes de « lutte contre la pauvreté ».

La Chine « aurait placé 2,6 millions de membres de communautés minoritaires dans des emplois agricoles et manufacturiers au Xinjiang et dans tout le pays dans le cadre d’initiatives de ‘main‑d’œuvre excédentaire’ et de ‘transfert de main‑d’œuvre’ financées par l’État et comportant des indicateurs manifestes de travail forcé ».

« Le gouvernement a transporté au moins 80.000 de ces personnes vers d’autres provinces pour y effectuer des travaux forcés sous couvert de programmes de réduction de la pauvreté et d’aide industrielle. »

Ouvriers en train de démonter un panneau du Forum « Initiative ceinture et route » à Pékin, le 27 avril 2019. (Greg Baker/AFP via Getty Images)

Traite des personnes liée à l’Initiative Ceinture et Route

Selon le rapport, il semble que le régime chinois se moque des réseaux de recrutements, des conditions de travail et des contrats concernant les projets faisant partie de l’Initiative ceinture et route (ICR). Par conséquent, les Chinois sont trompés, ils partent travailler à l’étranger et se retrouvent soumis à des travaux forcés et d’autres abus.

Dans le cadre de l’Initiative ceinture et route (le grand outil de son expansion mondiale), le PCC débloque des prêts énormes pour les pays en développement afin qu’ils se dotent d’infrastructures. Les banques d’État chinoises accordent des prêts tels à ces pays qu’ils s’exposent au risque d’être accablés par des niveaux d’endettement insoutenables, selon les observateurs. L’argent de ces prêts va vers des entreprises chinoises afin qu’elles construisent les infrastructures : des routes, des ports, des centrales électriques, des mines, des réseaux de télécommunications, des banques, etc. Ces projets ostentatoires font partie de ce qu’on appelle désormais la diplomatie de la dette. Ces prêts, globalement alloués à des pays insolvables, les obligent à rembourser la Chine en biens ou en terre.

Selon le département d’État, les citoyens chinois recrutés dans les chantiers de l’ICR à l’étranger sont victimes de travaux forcés. Les projets sont totalement ou partiellement financés par Pékin auquel se joignent des entreprises chinoises ou des ressortissants chinois.

Les Chinois et « les ressortissants des pays d’accueil employés dans certains projets de construction, opérations minières et usines dans des pays d’Afrique, d’Europe, du Moyen‑Orient, d’Asie, du Pacifique, d’Amérique latine et des Caraïbes sont victimes d’un recrutement trompeur et sont réduits à l’asservissement, de saisies ou de retenues arbitraires sur salaire, d’irrégularités contractuelles, de confiscation de documents de voyage et d’identité, d’heures supplémentaires forcées et de pénalités de démission ».

Tel a été le cas de Li Wei et Mao Chen, deux citoyens chinois recrutés pour un projet rural de l’ICR en Indonésie, qui comprenaient les vols, le logement, la nourriture et le salaire. Cependant, une fois arrivés à la fonderie, leurs passeports ont été saisis et ils ont été soumis à des travaux forcés. Ils travaillaient 16 heures par jour sans salaire, selon le rapport. Ils étaient logés dans de petits locaux, surveillés par des gardes armés.

Un sous‑traitant a ensuite repris leurs contrats, mais leurs conditions de travail n’ont pas changé. Si M. Li s’est échappé de l’établissement, M. Mao est toujours soumis aux travaux forcés.

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