Généralement, parmi les jeunes de par le monde, rien n’est plus commun que de vouloir devenir riche et à l’aise dans sa vie professionnelle. Dans bien des pays, il existe diverses opportunités, mais ce n’est pas le cas en Chine, où nombreux sont ceux qui abandonnent l’idée de faire carrière pour choisir un mode de vie passif en se limitant à satisfaire leurs besoins vitaux – une tendance sociale connue sous le nom de « tangping », littéralement « rester allongé ».
Un homme de 23 ans, témoignant sous le pseudonyme de Jiang, raconte ses tribulations à la recherche d’une vie parfaite, acceptant des emplois comme travailleur migrant et abandonnant progressivement ses projets. « Si vous êtes blessé ou handicapé, l’argent ne signifie rien et tout va à l’hôpital », témoigne-t-il pour Epoch Times Chine.
Jiang a été blessé par une barre d’acier projetée par une machine qui a perforé son abdomen dans une usine où il travaillait au début de l’été. « Alors que j’étais allongé à l’hôpital après l’accident, je me suis demandé : ‘Quel est le sens de la vie ?' ».
Il vit maintenant dans son village natal, dans la province montagneuse du Sichuan, et ne s’est toujours pas remis complètement de sa blessure. Il travaille désormais aux champs, sur une parcelle qui appartient à sa famille, et au soin du bétail. « Maintenant, de retour à la campagne, je vis dans mon humble ferme. Je n’ai pas besoin de voiture », dit Jiang. « Je n’ai pas de femme, mais je ne dois rien à la banque ni à personne. Je n’ai pas de soucis pour le moment. »
Tous les amis de Jiang ont quitté le village, beaucoup en tant que travailleurs migrants, d’autres en suivant des ambitions chimériques similaires à celles qu’il entretenait autrefois. Il raconte ce qui l’a poussé à quitter son village à l’âge de 16 ans, et le désarroi dans lequel il s’est finalement trouvé avant de revenir chez lui.
Au lycée, son professeur l’oriente vers une usine de transformation locale. L’emploi est de courte durée. Il continue à travailler à temps partiel près de son village durant deux ans, jusqu’au jour où son père est blessé. Avec leurs revenus limités, la famille de Jiang ne peut pas faire grand-chose et son père reste handicapé à vie.
Il devient l’unique source de revenus de la famille. Bien que celle-ci survive facilement grâce aux récoltes annuelles, Jiang a besoin d’argent pour acheter une voiture et une maison, le minimum requis pour trouver une femme.
Jiang migre alors vers le Guangdong à la recherche d’un emploi. Comme la majorité, il se fait exploiter, ses journées sont trop longues, les règles trop strictes et les conditions de travail sont dangereuses.
Jiang explique qu’il avait déjà travaillé en usine dans sa province et dans le Guangdong, trouvant du travail par le biais d’agences de recrutement qui l’affectaient ici où là.
Cependant, selon Jiang, de telles agences escroquent les demandeurs d’emploi : « Par exemple, elles acceptent presque toutes vos conditions. »
« Cinq dollars de l’heure ? D’accord, disent-elles… mais lorsque vous commencez à travailler, on vous explique que vous recevrez l’argent après avoir un certain nombre d’heures. Alors vous effectuez ces heures. Mais ensuite, elles trouvent de nouvelles excuses. »
Jiang affirme que les paiements ne correspondent jamais à ce qui était convenu. Dans une usine d’assemblage électronique, on lui avait promis une rémunération comprise entre 400 € et 533 € par mois. Or, après trois mois de travail, il ne perçoit que 335 €.
« J’ai perdu toute ma motivation dès le début, le sentiment d’être un jeune homme face à ces agences obscures bien rôdées », déplore Jiang. Il ajoute que ces agences prospèrent grâce à la naïveté des jeunes travailleurs.
Les journées sont généralement réparties en plage de douze heures, selon Jiang : de 8 heures à 20 heures, et vice-versa. Les pauses toilette sont limitées, les agressions verbales des superviseurs sont courantes, et la cantine sert de la « nourriture pour animaux », selon les termes de Jiang.
« En raison des longues heures de travail, mes mains tremblaient tout le temps », confie Jiang. « Mes mains n’étaient pas capables de tenir un bol de riz ou des baguettes. »
Jiang avoue avoir vu ses amis travailler dur pour obtenir un permis de résidence locale, puis payer des hypothèques élevées pour des maisons dans lesquelles ils avaient à peine le temps de vivre parce qu’ils passaient tout leur temps à travailler. Il a vu des sans-abri – jeunes et vieux, enfants, couples mariés – camper sous les passerelles, dans les stations de bus et devant les magasins fermés la nuit.
Il a également vu des enfants de riches responsables du Parti communiste chinois exhiber leurs villas, leurs véhicules de luxe, leurs montres de marque et organiser de grandes fêtes.
« Je ne comprends vraiment pas cette société ; il y a un tel fossé entre les riches et les pauvres », dit Jiang. « Nous travaillons si dur, et nous ne pouvons pas nous offrir un logement décent. »
Il se concentre désormais sur la ferme et partage son mode de vie sur les médias sociaux.
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