Une conférence alternative sur la transplantation d’organes tenue à Hong Kong

29 août 2016 11:10 Mis à jour: 29 août 2016 22:25

HONG KONG – Alors que le 26e Congrès international de la Société de transplantation se tenait au Centre des Conventions et des Expositions de Hong Kong, une conférence alternative a été organisée non loin de là par Epoch Times Hong Kong.

La conférence d’Epoch Times Hong Kong a duré un peu plus de deux heures avec la participation d’une demi-douzaine d’intervenants. Elle était consacrée aux abus de transplantations en Chine.

Le choix d’un tel sujet a été clairement expliqué par Cheryl Ng, porte-parole d’Epoch Times à Hong Kong.

« Nous avons la responsabilité civile d’informer les gens sur ce sujet et de présenter un avis différent de la version aseptisée des transplantations en Chine qui pourrait autrement être présentée », a-t-elle déclaré dans une interview. « Nous voulons donner la parole aux victimes ».

En 2006, Epoch Times a été le premier média à couvrir les prélèvements d’organes massifs sur les prisonniers de conscience – des affirmations reçues à l’époque avec beaucoup de scepticisme dans certains milieux.

Une décennie plus tard, il est de plus en plus largement reconnu qu’en effet un grand nombre d’innocents ont été utilisés en tant que sources d’organes. Selon les experts, les premières victimes de ces atrocités sont les pratiquants de Falun Gong, une pratique spirituelle paisible basée sur les principes d’authenticité, bienveillance et tolérance.

Cheryl Ng a précisé qu’Epoch Times avait couvert clairement et en détail la campagne du Parti communiste chinois contre les pratiquants de Falun Gong, ainsi que leur résistance à cette répression.

Une demi-douzaine d’experts ont pris parole lors de la conférence, parmi eux David Matas et David Kilgour, respectivement avocat et ancien membre du Parlement canadien et auteurs des rapports les plus importants sur les prélèvements d’organes en Chine ; le Dr Ghazali Ahmad, néphrologue venu de Malaisie ; la Dr Maria Singh (participation par skype), membre du conseil de l’ONG Doctors Against Forced Organ Harvesting, ainsi que plusieurs chercheurs non gouvernementaux qui ont fait leurs propres recherches sur les pratiques abusives de transplantation d’organes en Chine.

David Matas, avocat des droits de l'homme et enquêteur sur les pratiques abusives de transplantation d'organes. (Sun Mingguo / Epoch Times)
David Matas, avocat des droits de l’homme et enquêteur sur les pratiques abusives de transplantation d’organes. (Sun Mingguo / Epoch Times)

David Matas a mis l’accent sur le nouveau rapport qu’il avait rédigé avec ses collègues qui estime qu’entre 60 000 et 100 000 opérations de transplantation par an ont été effectuées en Chine.

Cette estimation est basée sur un examen méticuleux d’un hôpital après l’autre, du nombre de lits, des effectifs, des subventions et bourses, des publications, des constructions de nouvelles salles de transplantation, etc. Le rapport a examiné 164 hôpitaux et présenté les résultats d’une enquête sur plus de 700 hôpitaux ayant effectué des transplantations en Chine au cours des dernières années.

« Ce que les chiffres nous montrent constamment, hôpital par hôpital, en considérant tous les facteurs dans leur ensemble, est le fait que le nombre de transplantations en Chine est beaucoup plus important que les chiffres officiels nationaux », a déclaré David Matas.

Le Dr. Aahmed Ghazali, néphrologue de la Malaisie, présente les données sur le tourisme de transplantation en Chine. (Sun Mingguo / Epoch Times)
Le Dr. Aahmed Ghazali, néphrologue en Malaisie, présente les données sur le tourisme de transplantation en Chine. (Sun Mingguo / Epoch Times)

Le Dr. Ghazali est venu de Malaisie pour présenter directement les chiffres concernant les receveurs de transplantation rénale tirés de la base de données publique de ce pays. Il a souligné que le plus frappant était le fait que les reins greffés provenant de donneurs prétendument morts en Chine fonctionnaient ainsi bien que ceux provenant des donneurs vivants en Malaisie. Cela permettait de conclure qu’en Chine, les reins étaient prélevés sur des personnes tuées dans ce but.

Le Dr Wang Zhiyuan, ancien médecin militaire en Chine et fondateur de l’ONG Organisation mondiale d’enquête sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG), a présenté une version condensée de sa recherche de preuves sur les prélèvements forcés d’organes en Chine, qui est également disponible sous forme de vidéo en ligne.

Son intervention, intitulé « Le cuirassé et les preuves irréfutables », a été présenté sous forme d’une vérifications des publications officielles qui, selon le Dr. Wang, montrent irréfutablement que les prélèvements d’organes se produisent en Chine à grande échelle, sont gérés par l’État et visent des prisonniers qui ne sont pas condamnés à mort.

Le Dr Wang Zhiyuan, porte-parole de l’Organisation mondiale d’enquête sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG).
Le Dr Wang Zhiyuan, porte-parole de l’Organisation mondiale d’enquête sur la persécution du Falun Gong (WOIPFG).

Étant donné que les pratiquants de Falun Gong constituent le groupe le plus important des prisonniers de conscience en Chine, qu’ils n’ont aucune protection juridique et qu’ils subissent systématiquement des tests sanguins en détention, les chercheurs sont arrivés à la conclusion que ce groupe était la cible principale des prélèvements d’organes en Chine.

Une telle conclusion se révèle de plus en plus  exacte, y compris par des personnalités politiques aux États-Unis et en Europe.

En juin dernier, dans un discours devant la Chambre des Représentants du Congrès américain en faveur d’une résolution contre les prélèvements d’organes en Chine, la député Ileana Ros-Lehtinen a précisé : « Les pratiquants de Falun Gong sont parmi les plus vulnérables aux abus effectués par l’État chinois, ce qui fait d’eux les victimes probables de cette pratique macabre. »

Le député Chris Smith était parmi les initiateurs de cette résolution, qui a été approuvée à l’unanimité. Il a écrit aux organisateurs de la conférence à Hong Kong :

«  Le gouvernement chinois affirme qu’il se dirige vers le respect des normes éthiques et des procédures contrôlées, mais en l’absence d’informations précises et transparentes et tenant compte de la longue histoire de répression et de censure, nous ne pouvons pas prendre les paroles des fonctionnaires chinois au pied de la lettre. »

« On a des preuves qui indiquent que le commerce d’organes se poursuit en Chine, que les organes de prisonniers continuent d’être prélevés sans leur consentement et qu’un système d’hôpitaux existe pour profiter de la vente de ces organes. C’est inacceptable, condamnable et illégal et la pratique des prélèvements d’organes doit être arrêtée immédiatement », a poursuivi Cris Smith dans sa lettre.

Edward Mcmillan-Scott, ancien vice-président du Parlement européen, a envoyé une lettre à la conférence, où il parle du voyage qu’il avait entrepris en 2006 à Pékin pour rencontrer des témoins qui lui avaient confié : « Le régime chinois prélève de force les organes des pratiquants de Falun Gong emprisonnés pour les vendre dans une industrie de la transplantation d’organes en pleine expansion. »

Martin Patzelt, membre du Comité des droits de l’homme du Parlement allemand, a déclaré dans une lettre adressée au forum : « Tous les pays démocratiques du monde doivent adopter des résolutions du même genre » que celle récemment adoptée par le Congrès des États-Unis.

Selon les organisateurs, une délégation d’observateurs du bureau du Congrès américain, ainsi que plusieurs représentants diplomatiques locaux, étaient aussi présents au forum.

 Leung Kwok-hung, membre du Conseil législatif de Hong Kong (Sun Mingguo / Epoch Times)

Leung Kwok-hung, membre du Conseil législatif de Hong Kong (Sun Mingguo / Epoch Times)

Leung Kwok-hung, membre du Conseil législatif de Hong Kong, mieux connu par le surnom de « Cheveux longs », a joué le rôle du modérateur (il n’avait pas beaucoup de temps car il devait être présent au tribunal plus tard dans l’après-midi).

En disant qu’il était solidaire avec ceux qui cherchent à dénoncer les pratiques abusives en Chine, Leung Kwok-hung a souligné qu’il était attristé par le fait que « pas un seul médecin de Hong Kong » ne soit venu au forum.

« J’exhorte les médecins de Hong Kong… à faire un bon travail pour le peuple chinois » en menant une enquête et en s’exprimant sur la question, a-t-il dit sur podium habillé en T-shirt.

« J’ai un peu honte. Pas un seul médecin n’est venu. Je souhaite voir à la prochaine réunion les délégations de Chine et de Hong Kong participer à ce forum. »

Version anglaise : Rebel Transplant Conference Held in Hong Kong

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