Les États-Unis co-organiseront mardi et mercredi à Bahreïn une conférence sur le volet économique du futur plan américain pour résoudre le conflit israélo-palestinien, intitulée « De la paix à la prospérité ».
Cette rencontre, prévue à Manama, capitale de l’émirat de Bahreïn, doit rassembler des officiels, des membres de la société civile et des hommes d’affaires. Elle vise à persuader les Palestiniens, confrontés à une sévère crise économique, qu’un accord de paix avec Israël, selon les termes encore inconnus que proposerait Washington, signifierait pour eux un spectaculaire développement.
L’administration américaine a évoqué samedi l’objectif de lever plus de 50 milliards de dollars en une décennie pour l’économie palestinienne. Mais la conférence de Bahreïn ne devrait pas concerner les questions politiques, pourtant au cœur du conflit israélo-palestinien. Les Palestiniens réclament notamment la fin de l’occupation israélienne afin de constituer un Etat indépendant.
Les Palestiniens refusent de prendre part à cette conférence, au sujet de laquelle ils assurent ne pas avoir été consultés à l’avance. « C’est une décision collective, du président Mahmoud Abbas, du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), de tous les partis politiques palestiniens, des personnalités nationales, du secteur privé et de la société civile », a indiqué l’OLP.
« Commencez par arrêter le vol par Israël de notre terre, de nos ressources et de notre argent, donnez-nous la liberté de mouvement et le contrôle sur nos frontières et ensuite regardez-nous construire une économie dynamique », a lancé samedi aux Américains la conseillère du président Abbas, Hanane Achraoui.
Les Palestiniens ont boycotté l’administration américaine depuis que le président Donald Trump a reconnu unilatéralement Jérusalem comme capitale d’Israël, en décembre 2017, rompant avec le consensus international sur le statut de cette ville disputée.
Les Palestiniens considèrent Jérusalem-Est comme la capitale de leur futur État et refusent le futur plan de paix américain estimant qu’il serait trop favorable à Israël. Jérusalem-Est est occupée depuis 1967 par Israël qui l’a annexée, annexion non reconnue par l’ONU.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué le 18 juin que des Israéliens assisteraient à la conférence. « Une réunion importante va avoir lieu bientôt à Bahreïn et les Israéliens vont bien sûr y participer« , a-t-il dit, sans préciser s’il s’agirait d’officiels ou d’hommes d’affaires. L’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, grands alliés des Etats-Unis, ont salué la tenue de cette conférence.
Ryad prévoit d’y envoyer son ministre de l’Économie, Mohammed al-Toueijri. Sa participation réaffirme la position saoudienne, qui est de « permettre au peuple palestinien de parvenir à la stabilité et à la croissance », selon l’agence de presse saoudienne officielle SPA.
Le chef de la diplomatie des Émirats a indiqué qu’il enverrait une délégation, tout en réitérant son soutien à la création d’un État palestinien, avec Jérusalem-Est comme capitale.
Il n’est pas encore certain que le Qatar, sous blocus et isolé de ses voisins, dont Bahreïn, par une dispute diplomatique, participera. Doha, un autre allié proche des États-Unis, « a répondu à l’appel des USA », selon son ministère des Affaires étrangères, qui n’a toutefois pas précisé si une délégation qatarie irait à Bahreïn.
Le Koweït et Oman n’ont pas encore confirmé leur venue. La Jordanie et l’Égypte, les seuls pays arabes à avoir signé un accord de pays avec Israël, enverront des responsables des ministres des Finances malgré des opinions publiques très anti-israéliennes.
La Maison Blanche a indiqué la semaine dernière que le Maroc serait présent, mais ce pays n’a pas confirmé. Les Nations unies enverront à Bahreïn leur coordonnateur spécial adjoint pour le Moyen-Orient, Jamie McGoldrick.
D.C avec AFP
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