Pour de nombreux habitants, les mesures de quarantaine strictes prises par la ville sont difficiles à surmonter. Beaucoup sont confrontés à un manque de produits de première nécessité, comme la nourriture et les médicaments.
Le 29 mars, Wan Wenying, 56 ans, habitante du district de Baoshan à Shanghai, explique à Epoch Times qu’elle est à court de nourriture. Les autorités locales refusent de l’aider.
« Notre immeuble est confiné depuis hier, mais notre complexe résidentiel l’est depuis quatre jours », explique-t-elle. Les habitants de son immeuble doivent tous se soumettre à des tests d’acides nucléiques.
Demandant de l’aide aux responsables de la communauté locale pour se procurer de la nourriture, il lui a été répondu de solutionner le problème toute seule.
Un fonctionnaire a eu l’amabilité de lui suggérer de se faire livrer des repas à domicile. Elle n’en a évidemment pas les moyens, étant sans revenus et n’ayant pas droit aux prestations sociales.
« Le gouvernement ne se soucie pas de savoir si son peuple vit ou meurt. Je n’ai pas d’argent et je suis coincée chez moi. »
Selon les médias chinois, les autorités ont placé Baoshan « sous un régime de scellés » du 26 au 28 mars.
Explosion des cas
Baoshan est un des nombreux quartiers de Shanghai durement touchés par la propagation du variant Omicron. Shanghai compte une population d’environ 26 millions d’habitants.
La ville a signalé 4 477 nouveaux cas d’infection le 28 mars, puis 5 982 le lendemain. Sachant que la Chine réduit drastiquement les chiffres depuis le début de la pandémie, le nombre de cas est probablement beaucoup plus élevé.
L’escalade d’Omicron a poussé la municipalité de Shanghai à imposer au 27 mars un confinement en deux temps. La ville a été divisée en deux zones à l’est et à l’ouest du fleuve Huangpu afin de rendre plus simple le dépistage massif de la population.
Ceux qui vivent à l’est du fleuve, dans des zones comprenant les districts de Punan et de Pudong, ne sont plus autorisés à sortir de chez eux depuis le 28 mars jusqu’au 1er avril. Les habitants de Puxi (centre historique), sur la rive gauche du Huangpu, seront confinés du 1er au 5 avril. Baoshan est situé au nord de Puxi.
Le régime chinois poursuit donc sa politique zéro Covid et continue à tester massivement la population quels que soient les impacts économiques ou psychologiques.
Au 30 mars, les autorités de Shanghai ont déclaré avoir effectué 9,1 millions de tests d’acides nucléiques depuis le début du confinement (le 28 mars).
La municipalité a commencé à imposer des mesures strictes sur la rive gauche en ce mercredi 30 mars, soit un jour avant la date prévue du 1er avril.
Certains résidents ont reçu un avis de leur comité de logement dès le 28 mars, les informant qu’ils ne pourraient pas quitter leur complexe pendant les sept prochains jours.
« Nous allons bientôt reprendre une vie normale, mais au cours de la prochaine période, nous demandons à chacun de respecter scrupuleusement les mesures mises en place pour contrôler la pandémie, de ne pas se rassembler et de réduire les déplacements », selon un communiqué du comité du logement dont Reuters a pris connaissance.
L’épidémie a contraint le constructeur automobile américain Tesla, le fournisseur de pièces automobiles irlandais Aptiv et le fabricant allemand de composants automobiles Thyssenkrupp à fermer leurs usines à Shanghai. Le géant japonais de l’habillement Uniqlo a également fermé plusieurs de ses boutiques en ville.
Les habitants
Certains habitants de Shanghai se démènent pour recevoir des soins médicaux appropriés malgré l’épidémie qui sévit dans la ville.
Le 28 mars, Lin Mei (pseudonyme), une habitante du district de Pudong, déclare à Epoch Times avoir été prise par surprise par le confinement. Selon elle, la municipalité aurait dû prévenir les habitants afin qu’ils puissent anticiper et faire des réserves.
Lin Mei, une dame d’une soixantaine d’années, estime que les autorités locales devraient être plus attentives aux personnes âgées, car beaucoup ont besoin de soins médicaux en continu. Dans son cas, elle souffre de douleurs provoquées par des calculs rénaux depuis plus de 10 ans.
« La semaine dernière, mes calculs rénaux ont à nouveau fait des vagues. Je voulais aller voir un urologue dans un grand hôpital, mais son service était fermé », explique-t-elle. « Je suis allée dans une petite clinique, mais les médicaments prescrits par le médecin étaient insuffisants pour calmer la douleur. »
« La douleur a persisté et j’ai fini par avoir de la fièvre. »
Ne pouvant pas sortir, il lui reste une seule option désormais : boire beaucoup d’eau.
Quant à Yang Lei (pseudonyme également), elle s’indigne de l’augmentation spectaculaire du prix des produits alimentaires. Mme Yang vit à Jing’an, à l’ouest du Huangpu.
Si elle a encore la possibilité de sortir, nombre de ses voisins n’y sont plus autorisés. Deux immeubles de son quartier ont été mis sous scellés. Dans chacun de ses deux immeubles, un résident a été testé positif.
Certains aliments, comme les œufs, la viande et les légumes, sont désormais hors de prix sur les marchés locaux, poursuit Mme Yang, tandis que d’autres, comme les nouilles instantanées, sont en rupture de stock.
Selon elle, les épidémies ne seraient pas aussi graves en Chine si les responsables se souciaient davantage de la population.
« Le principe directeur du régime chinois ne consiste pas du tout à assurer la subsistance du peuple », explique-t-elle. « Sous prétexte de servir le peuple, il travaille en réalité à amasser de l’argent. »
Reuters, Zhao Fenghua et Hong Ningcai ont contribué à cet article.
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