Un concert à la maison, une idée originale qui connaît un franc succès sur YouTube. On y voit les musiciens de l’Orchestre national de France, confinés comme il se doit, jouer le « Boléro » de Ravel.
Ainsi que le relate 20 Minutes, le violoniste David Rivière explique : « On a eu l’idée il y a une semaine, et tout est allé très vite. On voulait juste donner un peu de joie aux gens dans un format qui convienne au Web, donner l’image virtuelle d’un orchestre qui existe toujours. »
Mais si le résultat final est remarquable, cela n’a pas été aussi simple qu’il y paraît. Le travail fournit pour réaliser cette vidéo a occupé les musiciens plusieurs jours durant. « On avait tous la même bande sonore avec un ‘clic’ et des ‘tops’ au synthétiseur, pour lancer les différentes parties et être calés. On a tous joué avec une oreillette. On a filmé, chacun de notre côté, avec nos téléphones et on a tout envoyé. Puis il y a eu un super boulot de Dimitri Scapolan, du service vidéo de Radio France, qui a fait le montage », raconte le musicien.
Heureux de se retrouver pour partager ce moment, les musiciens disent pourtant à l’unanimité : « On est comme tout le monde, on a hâte que ça se termine, et de pouvoir recommencer à jouer ensemble, pour un public. » Pour autant, ils ne subissent pas de plein fouet cet isolement, déjà habitués dans leur quotidien à faire cavaliers seuls. « Le métier de musicien est d’abord solitaire. Il y a une part de solitude qui fait partie de notre formation. Quand on arrive aux répétitions, l’apprentissage musical a été fait, seul », fait remarquer David Rivière.
Mais pourquoi avoir choisi le Boléro de Ravel ?
Le Boléro de Ravel par l’Orchestre national de France en #confinement #ensembleàlamaison https://t.co/AQ9ZZlixWY
— musicalchairs news (@mch_news) April 2, 2020
« C’est une montée en puissance avec une succession de solos. Pour la vidéo, on a raccourci ces parties, pour que le format convienne au Web. Mais à la fin, quand tous les instruments se rassemblent, c’est magnifique. Dans la vidéo, grâce au montage et à la musique, bien sûr, il y a une vraie impression symphonique visuelle et sonore. C’est très réussi, on est assez fiers de notre coup », répond le violoniste.
David Rivière est conscient que cette expérience leur a apporté une note joyeuse dans ce sombre morceau de notre histoire. « Dans cette période difficile, tragique même, la technologie nous apporte quand même quelque chose de formidable, et permet de maintenir le contact, d’avoir accès à la culture. Mais une véritable répétition symphonique en visioconférence à plus de dix personnes, c’est impossible. L’accumulation sonore sur le net, c’est compliqué… », convient-il, avant de conclure : « Ça nous a fait un bien fou de nous revoir comme ça, il y avait beaucoup d’émotion. Un orchestre, c’est une petite société humaine, il y a beaucoup d’amitiés. »
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