Il voulait faire ses adieux à son père, mourant. Après avoir parcouru 300 km, un homme a été contrôlé par un gendarme qui a jugé son motif de déplacement non valable en cette période de confinement. Celui-ci a été forcé de faire demi-tour et de rentrer chez lui.
Patrice Dupas tenait à aller faire ses adieux à son père âgé de 82 ans, qui réside à l’île de Ré et qui souffre d’un cancer généralisé. Selon France Inter, M. Dupas qui réside à 300 kilomètres dans le Loir-et-Cher, s’est muni d’une attestation de dérogation pour motif familial impérieux. Afin d’éviter d’être dans l’illégalité, il contacte les gendarmes de son département avant son départ qui lui assurent que c’est bien un motif de dérogation et qu’il n’y a aucun problème.
Contrôlé à l’entrée de l’autoroute par les gendarmes en Charente-Maritime, il passe sans encombre. Mais lorsqu’il arrive à l’île de Ré, à la sortie du pont et qu’il se trouve à 3 kilomètres d’où se trouve son père, il se fait contrôler par un maréchal des logis, inflexible. Pour lui, le motif n’est pas impérieux et l’homme écope d’une amende. « En regardant mon attestation, il me dit : « Vous ne passez pas, ce n’est pas impérieux, on n’a pas le droit d’aller visiter les anciens dans les Ehpad » », raconte-t-il. « Je réponds que mon père n’est pas dans un Ehpad, il est en hospitalisation à domicile et il est en phase terminale d’un cancer. Sa réponse : « Non, non, vous ne passez pas, je vous mets une amende », raconte-t-il sur France Inter.
? »On m’a empêché de le revoir (…) C’est anormal, je suis tombé sur quelqu’un de borné »
Patrice a fait 300km pour dire au revoir à son père mourant.
À l’Île de Ré, un gendarme l’a verbalisé et obligé à repartir.? Un témoignage bouleversant #AudreyAndCo @audrey_crespo pic.twitter.com/1xKrJ8u4PR
— LCI (@LCI) April 16, 2020
« Pas le temps et des contrôles à faire »
Par téléphone, la mère de Patrice et le médecin de son père tentent tant bien que mal d’expliquer la situation au gendarme, mais rien n’y fait. Le militaire se contente d’expliquer qu’il n’a « pas le temps et des contrôles à faire ». Finalement, après cinq heures de négociations et de coups de téléphone à la gendarmerie, aux élus locaux et à la préfecture, qui restent tous sourds à ses demandes, Patrice Dupas décide de céder et fait demi-tour.
L’octogénaire est finalement mort trois jours plus tard à son domicile et Patrice Dupas est revenu à l’île de Ré pour assister à ses obsèques. « J’y suis allé avec l’attestation de décès, comme ça, ça passait plus facilement. Je n’ai pas vu de gendarmes ».
M. Dupas compte contester son amende, il a saisi le procureur de la République de La Rochelle et a fait un signalement auprès de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). De son côté, la gendarmerie a plaidé pour une erreur d’appréciation.
« L’erreur est humaine, ça, je le conçois, mais ce gendarme avait l’obligation, au moment où il avait le médecin en ligne, de dire : « Je me suis planté, excusez-moi ». Mais il est resté zélé et borné », déplore Patrice Dupas auprès de France Inter.
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