Depuis 2005, au moins 120.000 enfants à travers le monde ont été tués ou mutilés en raison d’un conflit, soit une moyenne de près de 20 enfants par jour, a indiqué lundi le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), relevant avoir recensé en tout, depuis 2005, 315.000 violations graves commises à l’encontre d’enfants vivant en zones de conflit.
L’UNICEF détaille ainsi les chiffres lourds concernant les violations graves commises contre les enfants en zone de conflit sur les 18 dernières années. En tout, « entre 2005 et 2022, les Nations Unies ont vérifié 315.000 violations graves commises à l’encontre d’enfants en zones de conflit, ce qui illustre de manière frappante l’impact dévastateur de la guerre et des conflits sur les enfants. »
? NON à la discrimination.
? NON aux harcèlements.
? NON à la violence.
? NON au racisme.Chaque enfant a le droit de grandir dans un environnement sûr, sain et chaleureux. ? pic.twitter.com/z07OZl4NJj
— UNICEF (FR) (@UNICEF_FR) June 4, 2023
Les chiffres remontent à 2005, et non avant, car cette année marque la mise en place d’un système de surveillance des Nations Unies sur ce sujet. Alors que les États, les donateurs et la communauté humanitaire se réunissent en Norvège pour la Conférence d’Oslo sur la protection des enfants dans les conflits armés, l’UNICEF a indiqué que, depuis le début de la mise en place d’un système de surveillance en 2005, les Nations Unies ont indiqué que ces violations graves ont été commises par les belligérants dans plus de 30 situations de conflit en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique latine.
« Toute guerre est, en fin de compte, une guerre contre les enfants », a déclaré dans un communiqué Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Année après année, les Nations Unies documentent les manières brutales, tragiques et bien trop prévisibles dont les vies de ces enfants sont déchirées. »
Ces données incluent les cas d’enfants « tués ou mutilés », mais aussi « 105.000 enfants recrutés ou utilisés par des forces armées ou des groupes armés, plus de 32.500 enfants enlevés, plus de 16.000 enfants victimes de violences sexuelles (…) plus de 16.000 attaques contre des écoles et des hôpitaux, et plus de 22.000 cas de refus d’accès à l’aide humanitaire pour les enfants ».
Respecter les lois internationales en place pour protéger les enfants en temps de guerre
Ne s’agissant que des cas qui ont pu être vérifiés, le bilan réel est probablement beaucoup plus lourd. En outre, des millions d’autres enfants ont été déplacés de leur foyer et de leur communauté, ont perdu des amis ou des membres de leur famille, ou ont été séparés de leurs parents ou des personnes qui s’occupent d’eux.
Pour faire diminuer ces chiffres, l’UNICEF appelle à respecter les lois internationales en place pour protéger les enfants en temps de guerre, à condamner les responsables et à augmenter les financements pour la protection des enfants subissant des conflits. Pour l’agence onusienne, il faut arriver à demander aux auteurs de violations des droits de l’enfant de répondre de leurs actes.
Il s’agit également d’accroître les ressources essentielles au financement de la protection des enfants dans les conflits, à un volume et un rythme adaptés aux besoins grandissants. L’UNICEF appelle également les acteurs humanitaires à investir dans des politiques qui placent les enfants et leur protection au centre de l’action humanitaire dans les situations de conflit armé.
« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour venir en aide à tous les enfants qui en ont besoin, en particulier les plus vulnérables », a affirmé Mme Russel, ajoutant que « l’exposition aux conflits a des effets catastrophiques qui bouleversent la vie des enfants ». « Nous savons ce qu’il faut faire pour les protéger de la guerre, et pourtant nous n’en faisons pas assez », a-t-elle regretté.
« Les services de protection des enfants doivent s’appuyer sur les systèmes et les structures communautaires existants et soutenir les droits des enfants, leur participation et leur intérêt supérieur », a conclu la Cheffe de l’UNICEF.
L’article publié avec l’aimable autorisation de l’ONU.
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