La direction du groupe d’ameublement Conforama a confirmé jeudi la suppression de 1 900 postes et la fermeture de 32 magasins en France, dans un climat houleux marqué par la suspension d’un comité central d’entreprise après l’intrusion de salariés en colère.
Plusieurs centaines de salariés, selon la CGT et FO, ont manifesté dans la matinée devant l’hôtel de Torcy, proche du siège de Conforama à Lognes (Seine-et-Marne), où était convoqué le CCE.
La réunion a été interrompue après une vingtaine de minutes lorsque des salariés sont entrés dans la salle et la direction a aussitôt quitté les lieux pour regagner le siège de Lognes, selon les syndicats.
Les salariés de @Conforama sont entrés dans la salle de réunion. Les vigiles dépassés. Echange houleux avec le directeur de Conforama. Police sur place. @RTLFrance pic.twitter.com/BFeHlA0r83
— Arnaud Tousch (@nanotousch) 11 juillet 2019
La direction de Conforama, détenu par le groupe sud-africain Steinhoff, a dénoncé dans un communiqué les « violences et menaces verbales inacceptables » et « se réserve le droit de donner toutes les suites judiciaires à cette intrusion ».
D’autres rassemblements se sont tenus devant des magasins, notamment celui de Toulon La Valette (Var). Selon la direction, les débrayages ont touché 26 magasins sur 193 et 224 salariés étaient en grève.
Les documents présentés jeudi confirment les chiffres communiqués aux syndicats la semaine dernière : suppression de 1 900 postes, fermeture de 32 magasins Conforama et de 10 magasins de l’enseigne Maison Dépôt, la direction invoquant des pertes de près de 500 millions d’euros depuis 2013.
La liste des fermetures – dont Paris Étoile et Paris Pont-Neuf – ne comprend toutefois plus le magasin de Laon (Aisne), initialement évoqué, remplacé par celui d’Ormesson-sur-Marne (Val-de-Marne).
#Conforama 1900 suppressions de postes. La durection sème des dicuments dans la précipitation 1/2 pic.twitter.com/rOUYYAaOX3
— FO Sanofi A. Groupe (@fo_sag) 11 juillet 2019
Les mesures sociales sont « minimales alors que beaucoup de salariés qui ont 25 ou 28 ans de maison vont se retrouver à la porte », souligne Jacques Mossé-Biaggini, de FO.
La réunion intervenait dans un climat de défiance, après une première tentative avortée de CCE le 2 juillet, les syndicats ne s’étant pas présentés après un changement soudain de lieu la veille au soir.
Le limogeage du directeur général du groupe Frank Deshayes mardi a ajouté à l’inquiétude. La direction lui impute les pertes subies par Conforama tandis que les syndicats estiment qu’il avait commencé à redresser l’entreprise.
Publié dans @UnionArdennais #Conforama #actualité pic.twitter.com/dLKrxtzFv0
— CHAUNU (@EmmanuelChaunu) 2 juillet 2019
« On a appris avec stupeur son limogeage mardi, alors que les résultats du premier semestre étaient bons sous son impulsion. Cela veut dire que l’entreprise est aux mains des créanciers », renchérit Jacques Mossé-Biaggini de FO.
Il se dit « très pessimiste »: « Notre hypothèse est que la direction compte dépecer le groupe en réduisant la masse salariale pour vendre à la découpe ».
Une intersyndicale FO, CGT, CFDT et CGC a été reçue mardi à Bercy pour exprimer ses craintes d’une « deuxième vague de fermetures et de licenciements ».
La direction dément tout « plan caché ». Sur les 196 magasins Conforama en France (dont 3 franchisés), « 76 ont été déclarés déficitaires à la suite d’une analyse financière. Des mesures d’optimisation ont été appliquées ensuite à ces 76 magasins mais il s’est avéré que malgré cela, 32 d’entre eux devaient être fermés », a expliqué la direction, démentant « fermement que les 44 autres soient promis à la fermeture ».
D. S avec AFP
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