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Le Congrès américain adopte une loi contre les prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants du Falun Gong

juin 17, 2016 11:30, Last Updated: juin 22, 2016 1:39
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Une décennie après l’exposition des preuves de l’une des plus graves violations des droits humains, la Chambre des représentants des États-Unis a voté la résolution H. Res. 343.

Cette résolution exprime la préoccupation de la Chambre des représentants suite aux « rapports de prélèvements d’organes systématiques, effectués par l’État sur des prisonniers de conscience non consentants en République populaire de Chine ». Cet article a été adopté à l’unanimité dans la nuit du 13 juin, après des discours engagés des membres du Congrès.

« Cette loi marque une étape importante dans la clarification des responsabilités et la volonté de transparence, dans ce qui apparaît aujourd’hui comme l’un, sinon le plus grand crime du XXIe siècle : une opération d’élimination de la pratique du Falun Gong qui dure depuis 17 ans maintenant », précise Chris Smith, co-sponsor de la résolution et représentant du New Jersey pour le Parti républicain. « Pour moi cela ne fait aucun doute que la campagne d’éradication du Falun Gong sera, un jour prochain, considérée comme l’une des plus grandes horreurs ».

Pour Ileana Ros-Lehtinen, représentante de la Floride pour le Parti républicain, qui a présenté la Résolution, cette loi « condamne une pratique horrible qui continue en Chine et qui consiste à prélever des organes… sur des prisonniers d’opinion, politiques et des minorités ethniques, non-consentants. Cette pratique contraire à l’éthique doit cesser ».

Une portée législative

Le passage de la Résolution H. Res. 343 est la plus importante confirmation législative de la réalité du crime de prélèvements d’organes de masse sur les pratiquants de Falun Gong. Les preuves de cette atrocité abondent depuis plus d’une décennie, mais n’avaient jusque-là pas été reconnues, ni condamnées à hauteur de leur gravité.

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Le Falun Gong est une discipline traditionnelle chinoise de méditation dont la popularité a explosé dans les années 1990, avant d’être l’objet à partir de 1999, d’une campagne d’élimination à l’échelle de l’État.

« Au cours des quatre dernières années, le Congrès américain a examiné les preuves des allégations de prélèvements forcés d’organes avec les précédents projets de résolution et des auditions. Aujourd’hui, le Congrès a reconnu que la pratique des prélèvements d’organes forcés continue, mais surtout qu’elle doit cesser », s’est réjoui Torsten Trey, le directeur exécutif de l’ONG, Médecins contre les prélèvements forcés d’organes (DAFOH), à Washington, DC.

Ethan Gutmann, auteur du livre « The Slaughter: Meurtres de masse » publié en août 2014. (Gracieuseté de Ethan Gutmann)

Le journaliste d’investigation Ethan Gutmann, qui a publié un livre sur les prélèvements d’organes effectués sur les pratiquants de Falun Gong, a confié par courriel que « le Congrès venait de reconnaître publiquement qu’en Chine, les prisonniers d’opinion sont tués pour leurs organes. On nous a dit que la première étape consiste à faire reconnaître le problème. Eh bien, c’est fait ! Nous devons maintenant agir et en faire quelque chose ».

Depuis de nombreuses années, Ethan Gutmann et beaucoup d’autres enquêteurs et auteurs indépendants n’ont cessé d’approfondir le sujet. Les événements de l’année écoulée, dont le passage de la loi, montrent que les résultats de leurs enquêtes sur ces pratiques mortifères ont été entendus dans les forums publics en haut lieu.

Michael Shapiro, directeur du programme de chirurgie à l’école médicale Rutgers dans le New Jersey et membre du comité d’éthique de la Transplantation Society, a exprimé dans un courriel sa « satisfaction » devant l’adoption de cette Résolution par la Chambre des représentants.

« C’est la première fois que le gouvernement des États-Unis reconnaît l’existence de ces odieuses pratiques et nous espérons que cela va permettre d’exposer cette atrocité aux yeux du pays entier », a-t-il ajouté.

Une reconstitution des prélèvements d’organes en Chine sur les pratiquants de Falun Gong, lors d’un rassemblement à Ottawa au Canada en 2008. (Epoch Times)

Dans son discours, Ileana Ros-Lehtinen explique : « La répression brutale et les violations des droits humains exercées par le régime chinois, sont connues du monde entier, mais c’est, Monsieur le Président, l’horrible traitement réservé aux pratiquants de Falun Gong qui est particulièrement grave et qui pourtant, ne reçoit pas toute l’attention qu’il mérite ». Et d’ajouter : « Les pratiquants de Falun Gong font partie des victimes les plus vulnérables aux excès de l’État, ce qui fait d’eux des victimes probables de cette horrible pratique en Chine ».

Un approvisionnement d’organes sur demande

Depuis 2006, les enquêteurs ont apporté les preuves montrant que dès leur détention, les pratiquants de Falun Gong subissaient des tests de compatibilité sanguine, avant qu’on leur prélève leurs organes vitaux selon les besoins. Ce système d’approvisionnement « sur demande » est à l’opposé de ce qui se fait dans le reste du monde, où les demandeurs d’organes doivent souvent patienter des mois, voire des années, avant de se voir proposer un organe.

Dès les années 2000, les hôpitaux chinois ont été en mesure de garantir en un minimum de temps – parfois en quelques jours ou quelques semaines, voire quelques mois – des organes dont le prélèvement entraîne la mort du donneur. Ces organes sont généralement le foie, le cœur et les poumons.

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Le bilan des morts de ces abus est difficile à chiffrer précisément, mais de récentes recherches suggèrent que les victimes se comptent en centaines de milliers.

Avec la Résolution H. Res. 343, le Congrès américain rejoint la position du Parlement européen, du Comité des Nations Unies contre la torture, de la Commission américaine sur la liberté religieuse et d’autres organismes mondiaux, qui ont mis en évidence les preuves de prélèvements d’organes sur les pratiquants de Falun Gong et exigé que la Chine fasse preuve de transparence sur ses pratiques d’approvisionnement en organes.

Même si la Résolution n’a pas le caractère contraignant d’une loi, les enquêteurs et les défenseurs qui ont longtemps travaillé sur le sujet estiment que sa puissance symbolique est immense pour sensibiliser et informer largement sur les crimes qu’elle condamne.

« Il n’est possible de faire adopter un texte officiel aux membres d’un Congrès, ou de n’importe quel parlement, que si ses membres sont persuadés qu’un crime a eu lieu. L’adoption de la Résolution est la reconnaissance de la réalité de ce qui se passe actuellement », a déclaré Torsten Trey.

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« Le Parti communiste chinois se comporte avec nous comme une amibe : nous le chassons avec nos informations, lui s’adapte à ces dernières et continue ses pratiques », a expliqué Torsten Trey dans une interview en marge de la Conférence Américaine de Transplantation à Boston.

« Maintenant, les preuves dont nous disposons et la prise de conscience générale ont atteint un effet de masse critique », annonce-t-il. « L’étau se resserre de plus en plus sur le gouvernement chinois ».

David Matas (à gauche) et David Kilgour, qui apparaissent tous les deux dans le film « Human Harvest: China’s Illegal Organ Trade » (Ndr. Prélèvement humain : Le commerce illégal d’organes de la Chine), tiennent la récompense du Peabody Award, remportée par le film lors des 74e Peabody Awards à New York le 31 mai 2015. (Benjamin Chasteen / Epoch Times)

Ouvrir la voie aux autres nations

David Kilgour, un ancien parlementaire canadien et co-auteur du premier rapport majeur sur le sujet en 2006, voit dans la H. Res. 343, « une autre étape importante franchie par un important organe législatif ». Selon lui, « d’autres États de droit devraient s’en inspirer le plus rapidement possible ».

À mesure que la réalité du crime se confirme, ceux qui apprennent les faits qui s’y rattachent sont plus aptes à y répondre. Cela a été le cas d’Eliot L. Engel, un membre du Congrès de New York, qui s’est exprimé à la Chambre des représentants : « Ces allégations sont particulièrement flagrantes : les autorités chinoises ciblent des prisonniers en détention à cause de leurs croyances religieuses, avant d’en faire du trafic avec leurs organes… pour moi c’est la chose la plus horrible au monde ».

Cette mesure réclame l’arrêt des prélèvements d’organes et de la persécution qui frappent le Falun Gong et d’autres prisonniers d’opinion en général. Elle appelle le régime chinois à accepter une enquête indépendante sur la question et exhorte instamment l’État.

C’est au Département d’État d’introduire un suivi de la situation des prélèvements d’organes dans son rapport annuel sur les droits de l’Homme. Les défenseurs des droits de l’Homme pourraient prochainement porter l’affaire devant le Sénat et aussi tirer parti de la H. Res. 343 pour pousser le Département d’État à aller de l’avant.

« C’est bienvenu et cela arrive au bon moment », a déclaré David Matas, avocat des droits de l’Homme installé au Canada, co-auteur avec David Kilgour, du premier rapport majeur sur les prélèvements d’organes.

David Matas a écrit dans un courriel : « Tout au long de ma carrière, j’ai assuré la défense des droits de l’Homme. Mon expérience est que les voix qui s’opposent aux violations des droits de l’Homme commencent comme un murmure, avec des victimes dont la voix affronte l’incrédulité et l’indifférence. Au fil du temps, les efforts engagés créent un élan qui devient inarrêtable. La lutte commence sur les marges avant de gagner le cœur de la société. La résolution des États-Unis, pour citer Winston Churchill, marque le début de la fin ».

Une nouvelle déclaration écrite 48/2016 devrait être votée dans les prochaines semaines au Parlement européen pour préciser davantage les termes de la précédente déclaration de 2013.

Version anglaise : US House of Representatives Unanimously Passes Legislation Condemning Organ Harvesting of Falun Gong

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