Attentat à Conflans : le Conseil de défense étudie des « réponses concrètes » contre les associations ou auteurs de messages de soutien au terroriste

Par Epoch Times avec AFP
18 octobre 2020 18:38 Mis à jour: 19 octobre 2020 13:39

De nouvelles mesures pourraient venir renforcer le projet de loi sur le séparatisme en préparation destiné à lutter contre l’islam radical.

Réuni depuis le dimanche 18 octobre, le Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron étudie des « réponses concrètes, à court et moyen terme », contre les associations ou individus auteurs de messages de haine ou de soutien après l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty dans les Yvelines, a-t-on appris auprès de l’Élysée.

Le chef de l’État « a demandé qu’on passe rapidement à l’action et qu’on ne laisse aucun répit à ceux qui s’organisent pour s’opposer à l’ordre républicain », a ajouté l’Élysée, à l’issue de cette réunion de 2H30 avec six ministres : Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale), Florence Parly (Armées), Gérald Darmanin (Intérieur), Eric Dupond-Moretti (Justice) et Marlène Schiappa (Citoyenneté), et le procureur anti-terroriste Jean-François Ricard.

Le projet de loi sur le séparatisme « approfondi »

Ces mesures pourraient venir renforcer le projet de loi sur le séparatisme en préparation destiné à lutter contre l’islam radical, qui peut être « complété, élargi, approfondi », et qui doit être présenté le 9 décembre prochain après avoir été envoyé dans une quinzaine de jours au Conseil d’État. « Nous ne sommes pas dans l’ajout, la surcharge ou l’émotion mais dans un travail de fond, mais quand survient un tel événement il est nécessaire de faire un ‘retour d’expérience’,  pour identifier ce qui peut être amélioré », a précisé le Président de la République, selon ses propos rapportés par l’Élysée.

Les réseaux sociaux pointés du doigt

Le conseil pourrait notamment se pencher sur des mesures concernant les réseaux sociaux, sur la défense des professeurs menacés ou encore sur l’expulsion d’étrangers radicalisés, autant de sujets soulevés par l’assassinat de l’enseignant. Les ministres ont consulté tout le week-end pour préparer des propositions et plusieurs pistes ont déjà été évoquées.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a souligné dimanche la « responsabilité » de ceux qui ont participé au « lynchage public » de Samuel Paty sur Internet, mais aussi celle des réseaux sociaux. Après la censure de la loi Avia par le Conseil constitutionnel au nom de la liberté d’expression, il a précisé que le gouvernement travaillait à « un dispositif juridique de lutte contre la haine sur les réseaux sociaux ». 

231 étrangers en situation irrégulière

Il y a sur le territoire français 231 étrangers en situation irrégulière suivis pour radicalisation « qu’il nous faut expulser », dont 180 actuellement incarcérés pour lesquelles « consigne a été donnée de pouvoir expulser » à leur sortie de prison, a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Emmanuel Macron s’était rendu dès vendredi soir sur les lieux de l’attaque, à Conflans-Sainte-Honorine, où il avait appelé à « faire bloc » face à « l’obscurantisme ».

Hommage mercredi

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Paris et partout en France en hommage au professeur Samuel Paty, décapité vendredi pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet, un attentat islamiste qui a suscité une émotion nationale. Son agresseur, un Russe tchétchène de 18 ans, a ensuite été tué de neuf balles par la police. Onze personnes sont toujours en garde à vue.

Un hommage national sera rendu mercredi à l’enseignant assassiné, en coordination avec la famille.

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