Un conflit oppose un couple du village de Fontaine (territoire de Belfort) à cinq de ses voisins, qui ont déposé plusieurs plaintes au sujet de deux coqs nains qui chanteraient un peu trop souvent à leur goût. Cette nouvelle affaire, qui rappelle celle du célèbre coq Maurice, risque de se terminer en justice puisque aucun compromis n’a été trouvé lors d’une réunion de conciliation organisée par la mairie.
Laetitia et Olivier Hemberger ont un petit élevage familial de poules et de coqs, en toute légalité. « Cela fait deux ans que nous habitons ici avec nos enfants et nous avons toujours eu des volailles », racontent-ils à L’Est républicain. « Jusqu’à présent, nos relations avec les voisins étaient cordiales, nous leur donnions des œufs, on échangeait des conseils. »
Toutefois, la situation a changé brusquement il y a quelques semaines pour ces habitants de ce village de 600 habitants. Ils ont reçu des courriers anonymes et un de leurs poulaillers a été volé une nuit. « On nous a menacés, devant nos filles, de faire un barbecue de nos poules », dénonce le couple.
« Des bruits et des chants répétitifs toute la journée »
Selon Roland, 78 ans, qui est l’un des voisins gêné par le chant des coqs de la famille Hemberger, il y a « des bruits et des chants répétitifs toute la journée, à n’importe quelle heure, et c’est pénible… », explique-t-il à la caméra de France 3.
Il leur en a parlé quand il a commencé à être gêné. « Ils m’ont répondu que si je n’aimais pas entendre chanter les coqs, je n’avais qu’à partir dans une maison de retraite », déplore celui qui aurait aimé trouver une solution à l’amiable, comme de déplacer les coqs sur un autre terrain, ou encore de couvrir les cages pour qu’ils chantent moins souvent dans la journée.
Laeticia et Olivier affirment pourtant avoir fait des efforts : « Nous étions ouverts au dialogue. La preuve en est : nous nous sommes séparés d’un troisième coq trop bruyant. »
Des plaintes ont été déposées en gendarmerie, cinq voisins ont aussi signé une pétition contre ces nuisances. De leur côté, les propriétaires des gallinacées ont aussi mis en ligne une pétition – déjà signée par 36 000 personnes au moment d’écrire ces lignes – afin de faire stopper les plaintes sur les sons et odeurs des campagnes.
« La loi était censée régler ce genre de problèmes »
Le couple rappelle en effet qu’il existe une loi sur le patrimoine sensoriel, promulguée le 29 janvier 2021, afin de protéger les bruits et effluves de nos campagnes. Celle-ci a été adoptée après plusieurs affaires bien médiatisées telles que celle du coq Maurice, celle de la mare aux grenouilles de Grignols, ou plus récemment celle du coq Philippe.
« Dans toute la France, il y a des cas comme le nôtre. La loi était censée régler ce genre de problèmes, et en fin de compte ça n’a rien changé », remarque Olivier.
Pour les nuisances sonores créées par les coqs nains du village de Fontaine, le couple Hemberger s’étonne aussi du fait que cela « gêne visiblement plus que les décibels des voitures passant à vive allure dans la rue » alors qu’il habite au bord de la route principale où « il y a toujours du trafic bien plus bruyant que nos coqs », indique Laeticia au micro de France Bleu.
Olivier rappelle qu’« un coq, ça n’a pas de télécommande, il chantera le matin quand il a un concurrent dans les parages pour protéger son territoire, il chantera quand une de ses poules va faire un œuf, il va être content ».
Devant l’échec de la conciliation organisée par la mairie, le maire, Pierre Fiétier, est embêté. « Je pense malheureusement que ça ira devant les tribunaux », déplore l’édile, qui habite lui aussi dans la rue où ont surgi les conflits de voisinage.
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