Wuhan est connue pour être la plus française des villes chinoises. Une centaine de grands groupes français y sont installés parmi lesquels PSA, Renault, Alstom, Carrefour, Areva, Total, etc, ainsi que des écoles françaises. La ville, à l’épicentre de l’épidémie mortelle du coronavirus, concentre à elle seule 40 % des investissements français en Chine.
C’est le constructeur automobile PSA (Peugeot-Citroën) qui s’y est implanté le premier à Wuhan dès 1992. Le groupe a créé trois usines sur ses 5 sites industriels chinois, même si en 2019 la coentreprise du constructeur français, avec ses partenaires chinois Dongfeng et Changan, a indiqué qu’ils allaient vendre un de ses sites et en fermer un autre.
Renault a inauguré en 2016 avec son partenaire Dongfeng une usine employant 2000 salariés pour fabriquer des SUV Kadjar. Schneider, Keolis, Eurocopter et Saint-Gobain s’y sont installés quatà eux à partir de 2011 ainsi que Suez Environnement qui y a construit une usine de retraitement de l’eau.
À Wuhan, ville de l’automobile, véritable détroit de l’Empire du Milieu : production 2 millions de véhicules /an. Peugeot Citroën, Renault aussi . Valéo, Plastic Omnium et Faurecia ,y sont également présents.https://t.co/YlMGE01dJK
— Denis Bangala (@DBangala) February 3, 2020
Plusieurs autres fleurons de l’industrie française (Alstom, Seb, L’Oréal, Total, Pernod Ricard, etc.) y ont élu domicile du fait de sa place de carrefour géographique entre Canton et Pékin d’une part, Shanghai et Chengdu d’autre part.
« Wuhan, la ville modèle de la coopération franco-chinoise »
La relation entre Wuhan et la France débute en réalité en 1966, sous l’impulsion du Général de Gaulle et de Zhou Enlai, le Premier ministre de Mao Zedong. D’aprèsLes Echos, « ils ont décidé de faire de Wuhan, la ville modèle de la coopération franco-chinoise », se souvient Serge Lavroff, l’ancien consul général de France à Wuhan,
Jusqu’à la fin des années 1980, cette coopération est essentiellement universitaire. L’université de Wuhan forme chaque année 1,2 million d’étudiants, dont environ 2 000 passent chaque année par les plus grandes écoles et universités françaises. Jumelée avec Bordeaux, Wuhan compte deux écoles françaises de la Mission laïque française : l’École française internationale de Wuhan et l’École Peugeot Citroën.
L’un des hôpitaux de la ville, Zhongnan, coopère également avec la France. Son président est un médecin chinois francophile, son vice-président est français et tous les étudiants passent par la France pour être formés. Dans les couloirs de l’établissement, la signalétique se fait d’ailleurs dans les deux langues : en français et en chinois.
#Coronavirus en Chine : la sulfureuse coopération franco-chinoise à Wuhan (Challenges) des «soupçons très forts autour de l’existence d’un programme biologique offensif chinois.»https://t.co/23eoAiT6mu
— Philippe Herlin (@philippeherlin) January 26, 2020
Selon Challenges, un laboratoire Pathogènes de classe 4 (P4) y a été construit récemment grâce à une coopération franco-chinoise. Après l’épidémie de SRAS, en 2003, la France avait livré à la Chine ce laboratoire très décrié de haute sécurité biologique, pouvant héberger les virus les plus dangereux de la planète (Ebola, Coronavirus, H5N1…).
L’impact du coronavirus sur l’économie chinoise va être colossal et pourrait affecter la stratégie des grands groupes français en Chine. Si la crise perdure, les constructeurs ont de quoi s’inquiéter selon L’Usine nouvelle. La Chine constitue le premier marché mondial pour l’automobile et les deux constructeurs français – PSA et Renault – souffrent déjà de ventes médiocres dans cette région stratégique.
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