Alissia, une aide-soignante qui est venue en renfort aider ses collègues de Paris, dénonce l’injustice à laquelle elle et plusieurs autres soignants font face : ils ne toucheront pas la prime de 1 500 € promise. En colère et écœurée de son travail, elle annonce mettre un terme à sa carrière dans le domaine.
La jeune femme, originaire de Normandie mais qui exerce habituellement à Montpellier, est allée prêter main forte à ses collègues de Paris à partir du 11 avril.
« J’avais un rythme de jour et je suis passée de nuit, j’ai posé des congés sans solde… Je ne me suis pas posé de questions, car j’avais besoin de venir en aide à mes collègues sur Paris », raconte Alissia à France 3.
Ce vendredi 29 mai, l’aide-soignante a appris qu’elle ne toucherait pas un centime de l’aide promise pouvant atteindre 1 500 € dans les 40 départements les plus touchés par l’épidémie du virus du PCC*, communément appelé coronavirus.
Lorsque l’on gagne 1 350 € net par mois de salaire mensuel comme Alissia, incluant la prime du travail des week-ends, l’aide du gouvernement est d’autant plus importante. De plus, le logement et les déplacements à Paris de l’aide-soignante n’étaient pas pris en charge par l’hôpital qu’elle était venue aider. Elle a quand même eu la chance de se faire prêter un appartement grâce aux réseaux sociaux.
Elle-même et Morgane, une collègue venue de Nantes, sont arrivées en renfort à l’APHP (Assistance publique des hôpitaux de Paris) le 11 avril. Cependant, la prime concerne les soignants y ayant travaillé pendant toute la durée du confinement, soit à partir du 17 mars.
« On trouve ça injuste car on a été au contact, au même titre que (nos collègues), de cette maladie. On était loin de notre famille, loin de nos proches, loin de notre confort de vie. On a tout quitté pour venir aider la France et au final, c’est comme ça qu’on est remerciés », s’insurge Morgane.
Un intérimaire qui dit avoir travaillé une moyenne de 51 heures par semaine en première ligne, en service réanimation covid, témoigne quant à lui sur Facebook qu’il s’est fait remercier par ces mots : « Vous les intérimaires, vous êtes bien payés, vous avez pas besoin de la prime. » Il annonce qu’il restera chez lui en cas de deuxième vague.
Un peu partout en France, le même ras-le bol gagne le personnel soignant. Une partie du personnel du centre hospitalier de Tulle (Sud-Ouest) a ainsi manifesté devant l’établissement mardi 2 juin, réclamant, entre autres, une prime de 1 500 € pour tous, rapporte La Montagne.
À Lyon, ce sont les soignants exerçant dans les hôpitaux privés qui réclament cette prime dans un communiqué conjoint de l’hôpital St-Joseph-St-Luc et de l’Infirmerie protestante, selon Tonic Radio.
« Les deux établissements se sont intégralement réorganisés pour assurer l’accueil et le soin des patients atteints du Covid-19 et ont triplé en quelques jours leur capacité de réanimation pour répondre au mieux à la crise et à l’afflux massif de patients nécessitant une prise en charge en soins critiques », ont-ils écrit.
Pour Alissia, cette histoire de prime qu’elle ne touchera finalement pas est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Elle annonce mettre un terme à sa carrière d’aide-soignante.
« Je vais arrêter parce que je suis fatiguée. Ça fait des années qu’on est dans la galère, je suis passée par tous les services et j’ai toujours travaillé en sous-effectif. J’ai déjà été écœurée de mon travail parfois car ça ne rentrait plus dans mes valeurs de travail, je me trouvais maltraitante avec mes patients. Le personnel est vraiment fatigué et on en a marre ! » explique-t-elle presque en larmes.
*Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.
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