Le Covid-19 menace-t-il aussi les grands singes, connus pour être sensibles aux virus humains ? En France, des zoos prennent d’infinies précautions pour ne pas risquer de contaminer leurs précieux hôtes.
« On évite d’être trop près des animaux », explique à l’AFP Jean-Christophe Gérard, le vétérinaire du parc zoologique de Saint-Martin-la-Plaine (centre), qui compte un millier de pensionnaires parmi lesquels des chimpanzés et une douzaine de gorilles.
Pas de confinement, mais « on fait très attention ». « Les primates, et surtout les grands singes, sont très sensibles aux virus transmis par les humains, comme la grippe, la gastro-entérite et la varicelle », en raison de la proximité entre ces espèces et l’homme.
Homme et chimpanzé ont ainsi 98% de leur ADN en commun.
En Afrique chimpanzés et gorilles décimés par le virus Ebola
« Le Covid-19 semble avoir un pouvoir de mutation élevé. Ce serait catastrophique s’il était transmis aux grands singes ».
En Afrique, chimpanzés et gorilles ont été décimés par le virus Ebola.
A ce jour, « il n’y a pas de certitude de transmission du coronavirus aux grands singes, mais on prend toutes les précautions pour limiter les risques », assure M. Gérard.
Pédiluve, gants et masques pour la préparation et la distribution des rations alimentaires, prise de la température des soigneurs chaque matin, distance encore plus grande vis-à-vis des animaux, etc., énumère-t-il, lui-même constamment sur le terrain.
« Mesures très strictes »
Dans le département voisin de l’Allier, le PAL, qui rassemble 700 animaux, mais aussi un parc d’attractions et des hébergements, a également « mis en place des mesures très strictes », dit à l’AFP Arnaud Bennet, le président de cet ensemble qui enregistre en temps normal 620.000 entrées entre avril et septembre.
« Des protocoles spéciaux ont été mis en place dans le secteur » qui accueille les grands singes, explique-t-il.
Partout, la santé de l’équipe qui s’occupe des animaux est aussi bien sûr une priorité : « nous faisons en sorte que les soigneurs se croisent le moins possible », souligne le vétérinaire de Saint-Martin-la-Plaine. « Et ils respectent les mesures barrières ».
Coronavirus: comment font les zoos en temps de confinement ? pic.twitter.com/rnhctwQA8P
— BFMTV (@BFMTV) March 31, 2020
Collecter la nourriture destinée aux animaux
Les soigneurs-animaliers et la personne qui assure la tournée des abattoirs et des grandes surfaces pour collecter la nourriture destinée aux animaux sont les seuls encore en activité depuis la fermeture de ce parc qui reçoit 160.000 visiteurs par an.
Le reste du personnel (restaurant, boutique, accueil, administration, techniciens, etc.) a été mis au chômage. Les chantiers sont également à l’arrêt.
« Les animaux sont aussi habitués aux allers et venues des visiteurs. Ce silence inhabituel doit les intriguer », relève M. Gérard.
L’association Tonga recueille les animaux sauvages
A proximité du parc, l’association Tonga Terre d’accueil, un refuge qui recueille les animaux sauvages saisis par les autorités, continue de fonctionner. Les mêmes précautions y sont prises.
« Le gouvernement nous a demandé le nombre de places disponibles pour recueillir des animaux de cirque » que leurs propriétaires, privés de ressources, ne peuvent plus nourrir. « Nous en avons aujourd’hui une dizaine de libres pour des fauves », précise le vétérinaire.
Du côté des animaux domestiques, les cas de contamination restent en revanche rares. Un chat a été infecté en Belgique et deux chiens ont été testés positifs à Hong Kong.
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