Détresse de la jeunesse en raison de la crise sanitaire, le chef de l’État pourrait décider d’un confinement national plus souple afin de préserver les jeunes.
Quitte à reconfiner, Emmanuel Macron souhaiterait cette fois préserver davantage les jeunes, pour rééquilibrer une stratégie sanitaire qui depuis le début privilégie la protection des plus âgés. « Rééquilibrer en faveur des jeunes, c’est bien l’idée », glisse un membre de son entourage partisan d’un confinement plus ouvert pour les jeunes.
Les signaux envoyés depuis quelques semaines vont dans le sens d’une prise en compte de la détresse de la jeunesse : selon un sondage Ipsos publié jeudi, près d’un tiers des 18-25 ans évoquent des pensées suicidaires.
Il y a moins d’une semaine, le Président, en réponse au désarroi étudiant, avait annoncé à Saclay leur retour en « présentiel » à la fac un jour par semaine pour le 1er février. Depuis cette annonce, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, planche sur sa mise en oeuvre. « C’est une demande très forte à la fois des étudiants, mais aussi des enseignants », a souligné jeudi la ministre, qui espère qu’elle pourra s’appliquer.
Depuis le 25 janvier, « il est possible pour les établissements d’accueillir des étudiants en gardant une jauge globale de leur capacité d’accueil à 20% en mettant en place des protocoles qui évitent que les étudiants ne se déplacent dans les bâtiments et ne se croisent trop », a-t-elle expliqué sur France Bleu Paris.
La possibilité de poursuivre ce retour partiel « va dépendre de la dureté » des mesures à venir mais « on fera tout pour que ce soit possible », a-t-elle dit, en confirmant avoir averti mercredi en Conseil de défense que refermer les facs serait terrible pour les étudiants.
La jeunesse, une « priorité absolue » ?
Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, qui s’est battu pour le maintien des écoles ouvertes, a aussi souhaité jeudi matin que la jeunesse devienne « la priorité absolue ». « Il y a des mesures qui sont prises mais il faut aller plus loin et être extrêmement bienveillant pour cette génération », a-t-il déclaré sur France 2.
Prise de conscience de Jean Castex
Lundi, le Premier ministre Jean Castex a décroché son téléphone pour discuter avec le youtubeur Gaspard G, qui avait posté sur Instagram un texte poignant sur les difficultés des étudiants, leur vie réduite à leur chambre, l’isolement, le risque de décrocher, la précarité, parfois le suicide et l’impression d’irremplaçables années de jeunesse volées.
M. Castex lui a laissé entendre prudemment que la promesse de M. Macron pourrait être tenue même en cas de reconfinement. « Même quand on est confiné, on a pu parfois prévoir un certain nombre d’exceptions. Là aussi, est-ce que compte tenu de la réalité des étudiants, on les fait entrer dans les exceptions ? Ces questions restent ouvertes », a dit le chef du gouvernement.
L’exécutif veut aussi répondre aux manifestations qui ont eu lieu la semaine dernière, où au cri de « Rouvrez les facs ! », des milliers d’étudiants avaient exprimé leur détresse, révoltés d’être « les seuls qui en sortent pas » contrairement aux salariés et aux écoliers ou lycéens.
Un prêt à taux zéro de 10 000 euros proposé
La question de la jeunesse est aussi devenue un argument pour l’opposition. Outre la réouverture des facs, les Verts et la gauche réclament d’élargir le RSA aux 18-25 ans. Plutôt qu’un revenu garanti qu’il refuse, le gouvernement phosphore sur des aides à l’« égalité des chances » orientées notamment vers les jeunes en difficulté qui veulent entrer sur le marché du travail.
Le délégué général de LREM Stanislas Guerini a proposé de créer un prêt à taux zéro de 10 000 euros pour chaque jeune de 18 à 25 ans pour les aider à se lancer dans la vie active, remboursable sur 30 ans, suggestion que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a jugé intéressante.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.