S’il est pour l’heure « trop prématuré » pour mesurer l’impact du coronavirus sur l’économie mondiale, selon le FMI, de nombreuses entreprises internationales sont exposées à des conséquences pénalisantes pour leur activité du fait de l’importance de la Chine, tant comme marché que comme pays producteur.
Signe que le sujet est sensible, le porte-parole du Fonds monétaire international a expliqué jeudi que le FMI examinait les indicateurs économiques « en temps réel », même si c’est avant tout la Chine qui, pour le moment, subit les impacts « directs » de l’épidémie.
« Si les chaînes d’approvisionnement mondiales étaient systématiquement affectées ou si les marchés financiers mondiaux étaient considérablement touchés par une incertitude croissante, alors évidemment, l’impact serait plus important », a-t-il ajouté, relevant un possible effet de contagion dans toute l’Asie.
Principal secteur touché: le transport et le tourisme
Principal secteur touché pour l’heure, le transport et le tourisme. La Chine a décidé de fermer les portes de plusieurs de ses villes et a interdit les voyages organisés de ses ressortissants à l’intérieur du pays et vers l’étranger, pour tenter de contenir la contamination.
Plusieurs compagnies aériennes, dont Air France, British Airways et Lufthansa, ont suspendu leurs vols vers la Chine continentale, où des pays comme le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Etats-Unis déconseillent tout voyage. La Russie a annoncé qu’elle fermerait vendredi ses 4.250 km de frontière terrestre avec la Chine.
Les activités touristiques ne sont pas en reste: Disney a fermé ses parcs d’attraction de Shanghai et de Hong Kong tandis que plusieurs compagnies maritimes, MSC Cruises, Costa Cruises et Royal Caribbean, ont annulé des croisières au départ de ports chinois. En Italie, quelque 7.000 personnes sont bloquées depuis jeudi matin sur un navire de croisière arrivé de Palma de Majorque en raison de deux cas suspects.
Foxconn n ouvrira pas avant à mi-février
Le géant taïwanais Foxconn, principal fournisseur au monde de composants électroniques, ne rouvrira pas ses usines chinoises avant mi-février. « Nous sommes capables de répondre aux demandes de nos clients tout en préservant la santé de nos employés », a assuré le sous-traitant, qui avait déjà été confronté par le passé à une épidémie virale, le Sras, en 2003.
Mais nombre d’entreprises technologiques dépendent de la société taïwanaise pour la fabrication d’objets de grande consommation, des iPhones aux téléviseurs à écran plat en passant par les ordinateurs portables.
Apple a des fournisseurs alternatifs
« Nous sommes encore en train de collecter des données et nous surveillons cela de très près », a expliqué le patron d’Apple, Tim Cook, mercredi. Il a précisé qu’Apple avait des fournisseurs alternatifs. Pour tenir compte des incertitudes, Apple a toutefois donné une prévision de chiffre d’affaires pour son second trimestre plus large que d’habitude.
Wuhan, l’épicentre de l’épidémie du nouveau coronavirus, est une ville industrielle où se sont installés de nombreux groupes automobiles internationaux. Présent depuis les années 1990, le Français PSA y gère trois usines et emploie 2.000 employés, dont 38 expatriés. Ces derniers doivent être rapatriés en France.
Les restrictions pour le secteur automobile
Renault, qui possède à Wuhan une usine de production et un centre de recherche et développement avec son partenaire DongFeng, emploie sur place 2.000 personnes, dont une cinquantaine d’expatriés. Les deux constructeurs sont toutefois faiblement implantés en Chine. Quant à Nissan, il a commencé à rapatrier du personnel de Wuhan.
De leur côté, General Motors, Fiat Chrysler et Ford Motor ont mis en place des restrictions pour leurs équipes tandis que le pionnier de la voiture électrique Tesla a averti que le coronavirus pourrait perturber la montée en puissance de sa nouvelle usine géante à Shanghai.
Dans une Chine où l’épidémie perturbe les réseaux de distribution et où les prix des légumes s’envolent, certaines multinationales ont dû fermer tout ou partie de leurs enseignes.
Starbucks a fermé la moitié de ses 4.000 points
Starbucks, pour qui la Chine est le second marché mondial, a fermé la moitié de ses 4.000 points de vente dans le pays. « Plusieurs centaines » de fast-foods McDonald’s ont également gardé porte close dans la province du Hubei, dont Wuhan est la capitale. 3.000 autres restaurants restent ouverts. Pizza Hut ou encore KFC ont aussi connu des fermetures d’enseignes, imposées par leurs co-entreprises chinoises respectives.
Enfin, après l’annulation de plusieurs compétitions sportives internationales, dont les épreuves de Coupe du monde de ski alpin, la Chine a annoncé jeudi le report de sa saison 2020 de football.
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