Après la confirmation de trois cas positifs au coronavirus chinois en France, les premiers en Europe, les autorités sanitaires doivent prendre le virus de vitesse pour éviter qu’une épidémie se propage, comme on « circonscrit un incendie ».
Il s’agit de deux patients hospitalisés à Paris, à l’hôpital Bichat, et d’un à Bordeaux, au CHU Pellegrin. Les trois patients ont « séjourné en Chine » et font l’objet de « mesures d’isolement » pour éviter la contagion, a indiqué le ministère de la Santé.
Coronavirus : les masques de protection en rupture de stock dans « la plupart » des pharmacies d’Ile-de-France, selon les professionnelshttps://t.co/HzqRn3L8c3 pic.twitter.com/JM5jcI7FF5
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Celui qui est hospitalisé à Bordeaux a 48 ans. Il est revenu le 22 janvier en France après « quelques jours » en Chine où il est notamment « passé par Wuhan », a précisé vendredi soir la ministre de la Santé Agnès Buzyn. « Il va bien », a-t-elle assuré.
On a pour l’instant peu de détails sur les deux patients hospitalisés à Paris. On sait simplement qu’il s’agit de « proches parents », selon le ministère.
« Traiter une épidémie comme on traite un incendie »
« Il faut traiter une épidémie comme on traite un incendie », c’est-à-dire la « circonscrire le plus vite possible », a expliqué Mme Buzyn.
Pour cela, les autorités sanitaires doivent mener une enquête épidémiologique pour repérer tous les gens qui ont pu être en contact avec les trois patients, et les isoler le cas échéant.
« Toutes les personnes ayant été en contact étroit avec ces patients sont en cours de recensement. Elles vont recevoir de la part des autorités sanitaires des consignes spécifiques pour éviter tout contact, afin de limiter la propagation du virus », selon le ministère.
L’une des difficultés auxquelles les autorités sanitaires risquent de se heurter vient de « la coexistence avec une épidémie grippale en plein pic en Europe comme en Chine », a expliqué le numéro 2 du ministère, le directeur général de la santé Jérôme Salomon, avant même la confirmation des trois cas positifs.
Difficultés de repérage
En effet, les symptômes de la grippe sont proches de ceux provoqués par le coronavirus, « ce qui entrave les possibilités de repérage », selon le Pr Salomon.
Selon le bilan hebdomadaire diffusé mercredi par les autorités sanitaire, l’épidémie de grippe touche actuellement cinq régions de métropole (Ile-de-France, PACA, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Pays-de-la-Loire) et huit autres devraient suivre puisqu’elles sont en phase pré-épidémique.
Une équipe de scientifiques chinois a détaillé les symptômes provoqués par le nouveau coronavirus, dans des travaux publiés vendredi par la revue médicale The Lancet.
Selon des observations réalisées sur les 41 premiers cas repérés en Chine, les effets de ce coronavirus sont proches de ceux du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait fait 774 morts dans le monde (sur 8.096 cas) en 2002/2003 : pneumonie, fièvre, toux, difficultés respiratoires et fatigue générale.
Sur les 41 patients de cette étude, six sont morts.
Madame Buzyn a-t-elle une explication sur le fait que la France soit le premier pays européen touché par le coronavirus chinois ? pic.twitter.com/G5tG0vrReg
— Barbara78 (@dragonduclos) January 25, 2020
Les autorités sanitaires le martèlent depuis le début de la crise : si on pense être infecté par le coronavirus, il ne faut pas aller chez son médecin traitant ni aux urgences, pour éviter toute potentielle contamination, mais rester chez soi et appeler le 15 (Samu) « en faisant état des symptômes et du séjour récent en Chine ».
Au-delà des risques de contamination, un afflux aux urgences de patients paniqués serait compliqué à gérer dans un secteur qui se plaint déjà d’une surcharge de travail et d’un manque de moyens. Les services d’urgences ont lancé il y a 10 mois, en mars 2019, un mouvement de mobilisation qui s’est étendu depuis à tout l’hôpital.
Une fois pris en charge après avoir appelé le 15, les patients susceptibles d’avoir été infectés par le coronavirus sont dirigés vers des hôpitaux dits « de référence ».
C’est ensuite le Centre national de référence de l’institut Pasteur (basé à Paris et Lyon) qui vérifie si le patient est positif ou négatif, grâce à un test mis au point après le séquençage du virus par les Chinois.
Pas de médicament contre le coronavirus
Il n’existe pas de médicament contre le coronavirus et la prise en charge consiste à traiter les symptômes.
Par ailleurs, les autorités insistent sur l’importance des « mesures barrières » (lavage de mains, etc.) pour éviter d’éventuelles contaminations, comme pour la grippe.
Contrairement à d’autres pays, la France n’a pas mis en place de mesure de contrôle aux frontières des passagers venant de Chine, avec contrôle de leur température par caméra thermique.
« L’Organisation mondiale de la santé n’a pas souhaité déclarer une urgence de santé publique de portée internationale, donc il n’y a pas de recommandation particulière aujourd’hui destinée aux voyageurs », a déclaré Mme Buzyn vendredi après le Conseil des ministres.
A défaut, des messages de précaution sont diffusés dans les avions et des affiches ont été placées dans les aéroports internationaux.
En Chine, 18 villes dont Wuhan, épicentre de l’épidémie, font l’objet d’un gigantesque cordon sanitaire qui concerne 56 millions de personnes, pour éviter que le virus se propage.
« Il y a 86 vols par semaine venant en direct de Chine et se posant à Roissy-Charles-de-Gaulle, les 26 vols de Wuhan sont maintenant annulés, donc il nous reste une soixantaine de vols directs », a précisé Mme Buzyn vendredi. Selon elle, « tous les voyageurs reçoivent un flyer (prospectus, ndlr) en français, en anglais et en chinois » où est expliquée « la conduite à tenir ».
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