Le 16 juillet, Sébastien Klem, 41 ans, effectue un test PCR. Il s’avère être positif et appelle immédiatement à son travail. Son employeur, l’office HLM M2A Habitat de Mulhouse, décide cependant de le licencier pour faute grave, lui reprochant d’avoir mis ses collègues en danger, rapporte France3 Alsace.
L’historique
Le 15 juillet 2020, Sébastien Klem, gestionnaire sinistre à l’office HLM M2A de Mulhouse, reprend le travail après un congé. Le lendemain, alors qu’il vient de terminer une mission dans le quartier des Coteaux, il remarque un stand drive de dépistage de Covid sur le parking d’un hypermarché. Il ne soupçonne rien, mais encouragé par les campagnes sanitaires pour le dépistage, il décide de faire le test PCR. Il reprend ensuite le travail au bureau.
« À part une légère toux, je n’avais vraiment aucun symptôme », raconte Sébastien à France 3. « Il s’agissait d’une opportunité sur ma route, je n’ai fait que suivre les recommandations du gouvernement, l’appel à réaliser des tests était tellement médiatisé », raconte-t-il. « Je me sentais en pleine forme ; la veille, j’étais même allé courir. »
Licencié pour test Covid positifhttps://t.co/GdZK0nZozt pic.twitter.com/PCyh88BAaR
— France 3 Alsace (@F3Alsace) October 2, 2020
Le périple kafkaïen commence
Il reçoit le résultat plus tard dans la soirée. Il découvre qu’il est positif au coronavirus. Dès qu’il le sait, il prévient son lieu de travail et rentre en quarantaine.
Un mois plus tard, il est convoqué à un entretien préalable de licenciement pour faute grave. Selon son employeur, « on ne fait pas un dépistage si on n’a pas de suspicion », explique la lettre. Selon la direction, Sébastien Klem a mis ses collègues en danger par le fait de retourner au travail après le dépistage. Elle lui reproche un comportement « totalement irresponsable », qui « constitue une violation de votre obligation de sécurité ».
Selon France 3, la direction de l’office affirme que selon les témoignages écrits par ses collègues, Sébastien Klem « était pâle, avait les yeux rouges et une forte toux », et même « de la fièvre ».
L’employeur affirme également qu’un questionnaire d’auto-diagnostic avec une liste exhaustive de symptômes avait été envoyée par mail aux salariés dès le 11 mai, en demandant aux employés de rester chez eux au moindre symptôme. Cependant, la toux n’apparaît pas sur la liste.
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Sébastien Klem s’est tourné vers le prud’homme. Pour se défendre, il déclare qu’il a demandé à ses parents, personnes âgées et donc à risque, de garder sa fille de 4 ans. Ce qu’il n’aurait pas osé faire s’il avait eu le moindre soupçon sur son état. Un certificat médical confirme qu’il n’a souffert que d’une toux légère.
« Je vais faire un test et je suis puni, je me retrouve au chômage. Si j’avais pas fait de test, j’aurais encore mon emploi », déplore Sébastien, « mais j’aurais peut-être tué des gens », rajoute-t-il.
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