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Coronavirus: l’armée française confirme des contaminations sur son porte-avions

avril 10, 2020 16:36, Last Updated: avril 10, 2020 16:54
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Le doute était faible, il est désormais écarté. L’armée française a confirmé vendredi la présence de 50 cas d’infection au coronavirus de Wuhan, sur le porte-avions Charles de Gaulle et s’attelle maintenant à déterminer l’origine de la contamination.

Le ministère des Armées avait annoncé mercredi l’apparition de 40 cas suspects et l’envoi immédiat d’une équipe du Service de santé des armées (SSA) à bord du bâtiment nucléaire, qui a écourté sa mission et fait route vers Toulon (sud-est de la France) où il est attendu d’ici quelques jours.

« Les résultats des 66 tests réalisés ont conclu à la présence de 50 cas de Covid-19 à bord du Charles de Gaulle », a-t-il confirmé vendredi dans un communiqué. « Aucune aggravation de l’état de santé des marins à bord n’est constatée à l’heure actuelle ».

Origine de la contamination  inconnue

La question de l’origine de la contamination reste inconnue. Le navire, actuellement au Portugal, n’a pas été en contact avec un élément extérieur depuis le 15 mars. Trois semaines se sont donc écoulées entre cette escale et l’identification des premiers cas, ce qui interroge sur la période de 14 jours habituellement évoquée par les scientifiques comme seuil de contamination.

« L’objectif est d’identifier le circuit de contamination et d’appuyer le protocole permettant de limiter la propagation du virus », a ajouté le ministère des Armées précisant que l’équipe du SSA était composée de deux épidémiologistes, un expert en biosécurité et un médecin en charge des prélèvements.

Ce dernier a quitté le navire dès mercredi afin d’analyser les prélèvements.

Les marins évacués ont été transférés à l’Hôpital d’instruction des armées (HIA) Sainte-Anne, à Toulon pour « préserver les capacités médicales » du bâtiment, a ajouté le ministère. Le port du masque, au départ prévu pour ceux qui montraient des symptômes de la maladie, a été généralisé à l’ensemble de l’équipage.

127 personnes, isolée

Outre la désinfection des rampes et poignées de portes sur le navire, le nombre de réunions et de participants a été réduit. Une tranche de l’avant du bâtiment, d’une capacité de 127 personnes, a été isolée pour accueillir le personnel confiné. La zone a été mise en dépression, suivant des méthodes déjà utilisées par le porte-hélicoptères Tonnerre lorsqu’il avait évacué des patients de Corse fin mars.

Le porte-avions avait quitté la France le 21 janvier et passé plusieurs semaines en Méditerranée dans le cadre de l’opération Chammal, volet français de l’opération internationale Inherent Resolve en Irak et en Syrie. Il croisait depuis quelques temps dans l’Atlantique. Mais le cabinet de la ministre Florence Parly martèle que la décision de rappeler le navire à Toulon ne pose aucun problème stratégique ou opérationnel.

Les forces armées continuent leurs missions

La ministre a affirmé à plusieurs reprises que la pandémie n’empêchait pas les forces armées de remplir leurs missions ni de participer activement au combat contre la maladie sous le parapluie de l’opération Résilience en France.

Celle-ci comprend notamment des évacuations sanitaires de malades et de personnels soignants, l’ouverture d’un hôpital de campagne équipé de 30 lits de réanimation à Mulhouse (est) ainsi que la sécurisation et le convoyage de matériel médical et l’envoi de renforts en outre-mer.

Les contamination ne sont pas détaillés au sein des armées

Mais les chiffres de contamination ne sont pas détaillés au sein des armées. La dernière estimation date de samedi dernier, lorsque Florence Parly avait évoqué quelque 600 cas (civils et militaires). Aucune autre estimation n’a été communiquée depuis.

Quatre officiers déployés au Sahel dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane font partie des cas, les premiers rendus publics parmi les forces projetées en opérations extérieures. Un agent civil rattaché au Service d’infrastructure de la défense est décédé.

La pandémie de Covid-19 a déjà frappé le porte-avions américain USS Theodore Roosevelt, dans le Pacifique.

L’événement a provoqué une crise d’ampleur. Le commandant du navire a été démis de ses fonctions après avoir demandé l’évacuation immédiate de son bâtiment, immobilisé à l’île de Guam. Le secrétaire à l’US Navy Thomas Modly, vivement critiqué pour la gestion de la crise, a dû ensuite démissionner.

 

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