Ce samedi 2 mai, le gouvernement entérine la prolongation pour deux mois de l’état d’urgence sanitaire contre le virus du PCC.
Le projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire de deux mois, jusqu’au 24 juillet est validé ce samedi en Conseil des ministres. Son examen au Sénat est prévu dès le 4 mai, avant qu’il ne soit transmis l’Assemblée nationale en vue d’une adoption définitive dans la semaine. Le texte précise que la mise en quarantaine et le placement à l’isolement, afin de lutter contre la propagation du virus, pourront intervenir « lors de l’arrivée sur le territoire national ».
La loi instaurant l’état d’urgence sanitaire était entrée en vigueur le 24 mars, pour un délai de deux mois. Cette loi permet au Premier ministre de prendre par décret des mesures listées dans la loi et assorties de sanctions sévères : restreindre ou interdire la circulation, adopter des mesures de confinement ou de quarantaine, limiter les rassemblements, ordonner la fermeture provisoire d’établissements et d’entreprises…
Bien que le gouvernement a dévoilé les cartes de déconfinement progressif, Emmanuel Macron a prévenu le 1er mai lors d’une réception à l’Élisée que le 11 mai serait « une étape importante » mais pas le passage « à une vie normale ».
Le virus du PCC (Parti communiste chinois), connu communément comme le nouveau coronavirus est responsable de la maladie infectieuse respiratoire appelée Covid-19.
Ouvertures des écoles
En tête des préoccupations, la réouverture des écoles qui s’annonce très périlleuse. La « majorité des écoles » maternelles et primaires seront au rendez-vous du 11 mai, a affirmé Jean-Michel Planquer au Figaro, avec un maximum de 15 enfants par classe. Mais certains édiles ne veulent pas en entendre parler. Ainsi, huit maires centristes de Seine-Saint-Denis (Bobigny, Drancy, Saint-Ouen, Coubron, Livry-Gargan, Noisy-le-Sec, Le Raincy et Le Bourget) avaient déjà exprimé, avant même le discours du Premier ministre mardi, leur intention de ne pas rouvrir leurs établissements scolaires. Ces édiles, comme beaucoup d’autres, s’inquiètent de la possible mise en cause de leur responsabilité pénale en cas de contamination d’enfants, d’enseignants ou de personnels.
À Paris, la réouverture des écoles sera réservée, au moins dans un premier temps, « à un public prioritaire », c’est-à-dire aux enfants de certaines professions et aux élèves décrocheurs, a indiqué vendredi l’adjoint de la mairie en charge de l’éducation. Pour accueillir des élèves, les écoles devront respecter un protocole sanitaire très strict, dont les grandes lignes ont été dévoilées jeudi : lavage de mains répétés, jeux proscrits, désinfection du matériel, sens de circulation marqué au sol…
Masques obligatoires dans les transports
Autre source de tension en prévision du 11 mai : la vente des masques dont le port sera obligatoire dans les transports publics. Le non-respect du port du masque dans les transports publics pourrait être sanctionné d’une amende de l’ordre de 135 euros à partir du 11 mai.
Prix des masques
À dix jours du déconfinement, le gouvernement a décidé de plafonner le prix de vente des masques chirurgicaux à 95 centimes l’unité, mais pas celui des masques en tissu, en raison de la diversité des modèles et de leur provenance. On trouve sur internet des masques vendus 20 ou 30 euros pièce. Face au risque d’abus, la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher a promis des enquêtes de la DGCCRF « chaque semaine, avec des relevés de prix, circuit de distribution par circuit de distribution », pour garantir l’accès à des prix raisonnables. L’objectif est « qu’une offre abondante de masques lavables et réutilisables à filtration garantie soit mise à disposition du public à un coût de l’ordre de 20 à 30 centimes d’euros à l’usage », a précisé le ministère de l’Économie dans un communiqué.
« CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR »
Vente de masques : les Ordres de professions de Santé monte au créneau
Face à l’abondance de l’offre après une période de rareté, les Ordres des professions de santé se sont offusqués dans un texte cinglant du nombre « sidérant » de masques annoncés à la vente par la grande distribution. Celle-ci a répliqué qu’elle n’avait pas de « stocks cachés » et que les commandes n’allaient être livrées que « très progressivement ». « Il n’y avait pas de stocks de masques cachés en France », a également assuré vendredi soir le directeur de la Santé Jérôme Salomon, interrogé sur le sujet.
La grande distribution, qui pourra vendre des masques à partir du 4 mai, « s’investit dans la distribution de masques grand public (…) Il ont aussi commandé des masques sanitaires comme c’est autorisé en tenant compte des règles strictes de la réquisition qui effectivement s’appliquent. Ce sont des petits volumes », a-t-il ajouté. La sénatrice de Gironde Nathalie Delattre (Mouvement radical) a demandé la constitution d’une commission d’enquête sur le sujet, dans un courrier au président du Sénat Gérard Larcher.
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