Chaque année, des milliers de personnes retournent dans la rue à la fin de la trêve hivernale, qui court du 1er novembre au 31 mars.
Les associations de lutte contre la pauvreté ont demandé lundi 9 mars au gouvernement que, dans le contexte actuel de propagation du coronavirus, les sans-abri hébergés pendant l’hiver ne soient pas remis à la rue au 31 mars.
« Il serait inconcevable que l’État ferme des places d’hébergement dans ce contexte de crise sanitaire », explique Florent Gueguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe 800 associations.
Avec d’autres organisations d’aide aux plus démunis dont la Fondation Abbé Pierre, Emmaüs ou encore l’Armée du Salut, la fédération a adressé lundi une lettre au ministre du Logement Julien Denormandie, demandant que les plus de 11 000 places d’hébergement hivernales soient maintenues et qu’aucun sans-abri ne soit remis à la rue sans solution d’hébergement après le 31 mars.
France – Monde | Coronavirus : les associations réclament l’hébergement des SDF après l’hiver avec @FedeSolidarite https://t.co/RIfK6ICIa1
— Florent Gueguen (@florent_gueguen) March 10, 2020
Des personnes « à risque face aux virus »
Chaque année, des milliers de personnes retournent dans la rue à la fin de la trêve hivernale, qui court du 1er novembre au 31 mars. Car la fin de l’hiver signe la fin de l’interdiction des expulsions locatives, mais aussi la fermeture des places supplémentaires dans les centres d’hébergement d’urgence pendant les périodes de froid.
« Le problème est que le public SDF fait partie des plus à risque face aux virus, car souvent atteint de maladies chroniques et parfois vieillissant », explique M. Gueguen.
Des instructions ont été données aux centres d’hébergement par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), mais selon les associations, elles sont « très difficiles à mettre en œuvre » sur le terrain. Quasiment aucune structure ne dispose par exemple de chambre individuelle pour appliquer des mesures de confinement en cas de personnes infectées. « Et il n’y a pas ou peu de point d’eau accessible pour l’hygiène des personnes à la rue ou en campement », souligne Florent Gueguen.
L’Insee recensait 150 000 personnes sans-domicile dans sa dernière enquête datant de 2012. Mais selon les associations, ce chiffre est largement sous-évalué et avoisinerait en réalité les 250 000.
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