Les ministres des Finances européens se retrouvent mardi en visioconférence pour tenter de s’entendre sur des propositions économiques communes face à la pandémie de coronavirus.
Leurs conclusions seront soumises aux chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, qui avaient été incapables de s’entendre le 26 mars lors d’un sommet « virtuel ».
Les discussions des dernières semaines ont exacerbé la fracture entre les pays du Nord, plus riches et aux finances plus saines, et ceux du Sud, accusés d’être laxistes et par ailleurs particulièrement touchés par le virus.
L’objectif des ministres est de présenter une riposte d’envergure, qui viendrait s’ajouter aux mesures déjà entérinées: la suspension des règles de discipline budgétaires et l’assouplissement de la réglementation sur les aides d’Etat.
Etat des lieux des outils à leur disposition
Le Mécanisme européen de stabilité (MES), créé en 2012 lors de la crise de la dette de la zone euro pour aider les Etats rencontrant des problèmes de financement sur les marchés, pourrait octroyer des prêts à certains pays touchés de plein fouet par la crise.
Jean-Marc Daniel: les « coronabonds », une façon de rançonner les vertueux au profit des irresponsables? pic.twitter.com/WfXDrFTdjs
— BFM Eco (@bfm_eco) March 27, 2020
Ces prêts pourraient atteindre jusqu’à 2% du PIB du pays concerné.
Les bénéficiaires doivent, théoriquement, mettre en oeuvre des réformes, parfois douloureuses, comme ce fut le cas pour la Grèce, en contrepartie des crédits consentis le MES, doté d’une force de frappe de 410 milliards d’euros.
Mais les Etats membres pourraient atténuer cette « conditionnalité » étant donné la spécificité de la crise.
Emprunt commun aux 19 pays
L’Italie, l’Espagne et la France, et d’autres pays de la zone euro souhaitent la création d’un « instrument » pour un emprunt commun aux 19 pays ayant adopté la monnaie unique.
Ces obligations, parfois surnommées « corona bonds » mutualiseraient les dettes des pays membres de la zone euro pour répondre aux problèmes économiques engendrés par le coronavirus.
Un tel instrument de solidarité briserait un tabou dans l’UE, où les Etats membres dont la dette est jugée la plus sûre, Allemagne en tête, ont toujours refusé de mutualiser le risque au bénéfice des pays jugés moins vertueux, comme l’Italie.
Durée limitée à cinq ou dix ans
La France propose un fonds financé par de la dette commune aux 27, pour une durée limitée à cinq ou dix ans, qui compléterait le budget de l’UE et serait géré par la Commission européenne.
On ne peut qu’être d’accord avec Bruno Le Maire. A Merkel vient de refuser le principe des coronabonds. Les conservateurs Européens veulent conserver leur domination sur l’Europe à n’importe quel prix social. L’argent avant les hommes . L’Europe n’a plus aucun sens . https://t.co/bwCP3Jl57f
— MERLIN♦️(ds l’opposition ) ♥️1 (chiffre suivant) (@MERLINCLUBHOUSE) April 2, 2020
Fortement opposés à cette idée, les Pays-Bas proposent pour leur part un fonds d’urgence allant jusqu’à 20 milliards d’euros, alimenté par les Etats membres qui en ont les moyens, pour soutenir les structures sanitaires, mais sans capacité d’emprunt.
Comme un « plan Marshall » face à la crise
Quant à la Commission, elle suggère de s’appuyer sur le budget à long terme de l’UE (2021-2027), actuellement en négociations, qui pourrait être utilisé comme un « plan Marshall » face à la crise.
La Banque européenne d’investissement, l’institution financière des Etats membres, propose de créer un fonds de garantie paneuropéen.
Doté d’un montant de 25 milliards d’euros, il serait soutenu par des garanties des Etats membres, ce qui permettrait de mobiliser jusqu’à 200 milliards d’euros supplémentaires.
Destinés aux PME européennes
Ces fonds seraient essentiellement destinés aux PME européennes.
La Commission européenne propose de créer un instrument pour garantir jusqu’à hauteur de 100 milliards d’euros les plans nationaux de chômage partiel, renforcés ou créés en raison de l’épidémie.
La Commission compte emprunter sur les marchés financiers en profitant « des faibles coûts » de l’UE, puis prêter cet argent « à des conditions favorables » aux Etats membres les plus dans le besoin.
La capacité d’emprunt de la Commission serait confortée par « un système de garanties volontaires des États membres », qui devront fournir un montant minimum de 25 milliards d’euros pour que l’instrument fonctionne à plein.
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