Coronavirus: niveau de menace maximum pour l’OMS, l’économie mondiale déstabilisée

Par Epoch Times avec AFP
29 février 2020 06:42 Mis à jour: 29 février 2020 07:42

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a relevé à son degré maximum le niveau de la menace liée au nouveau coronavirus dont la propagation, qui s’accélère notamment en Corée du Sud, déstabilise l’économie mondiale.

La Corée du Sud est le deuxième pays le plus touché

En Corée du Sud, les autorités ont recensé samedi trois nouveaux décès, portant à 16 morts le bilan de l’épidémie dans le pays. Et 594 cas supplémentaires de contamination ont été comptabilisés, la plus forte hausse quotidienne à cette date. Avec près de 3.000 cas, la Corée du Sud est le deuxième pays le plus touché au monde par l’épidémie, derrière la Chine.

L’OMS, qui a porté à « très élevé » le niveau de la menace, a appelé tous les pays encore épargnés à se préparer à l’arrivée du Covid-19, et averti: se croire à l’abri de la maladie serait une « erreur fatale ».

Trois cas distincts de contamination d’origine inconnue ont été confirmés aux Etats-Unis, deux dans le nord de la Californie et un dans l’Oregon, chez des patients n’ayant pas voyagé dans des zones à risque et n’ayant pas eu de contact établi avec des personnes porteuses du virus.

Aux Etats-Unis, 62 patients recensés

Aux Etats-Unis, 62 patients infectés ont été recensés sans aucun mort à déplorer comme l’a relevé le président Donald Trump lors d’un meeting en Caroline du Sud vendredi. « La presse est en mode hystérique », a-t-il lancé, affirmant que quelque 35.000 personnes mouraient de la grippe chaque année dans son pays.

« Nous nous préparons pour le pire. Nous sommes prêts, totalement prêts », a dit le président républicain.

Le gouvernement américain a reporté sine die un sommet avec l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) qui devait se tenir en mars à Las Vegas, par crainte de l’épidémie.

« Ne pas paniquer mais de se préparer pleinement »

A New York, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a affirmé que ce n’était « pas le moment de paniquer mais de se préparer pleinement » à contenir la propagation du coronavirus.

L’Arabie saoudite, qui avait déjà suspendu l’entrée des pèlerins se rendant à La Mecque, a interdit vendredi aux ressortissants des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) d’entrer dans ses villes saintes (La Mecque et Médine).

Ryad n’a annoncé aucune infection au Covid-19 sur son sol mais la plupart des pays voisins ont enregistré des dizaines de cas ces derniers jours, en majorité des personnes revenant d’un pèlerinage chiite en Iran où la maladie a fait 34 morts.

Après le Brésil, un deuxième pays d’Amérique latine a été touché vendredi: le Mexique avec trois premiers cas de coronavirus, trois personnes ayant voyagé en Italie.

Eviter les voyages non indispensables en Italie

Les Etats-Unis ont recommandé vendredi à leurs ressortissants d’éviter les voyages non indispensables en Italie, pays d’Europe le plus touché à ce jour par l’épidémie.

En Chine, où le virus est apparu en décembre, le nombre de nouveaux décès et contaminations continue, soi-disant, de diminuer grâce aux mesures de quarantaine visant plus de 50 millions de personnes.

Mais d’autres pays deviennent des sources de propagation du Covid-19, au premier rang desquels l’Italie, l’Iran et la Corée du Sud.

Le Liban, qui a décidé la fermeture des écoles et universités, a interdit d’entrée sur son territoire les voyageurs en provenance de Chine et de ces trois pays.

Les Bourses asiatiques et européennes ont dégringolé

Dans ce contexte d’incertitude, les Bourses asiatiques et européennes ont dégringolé vendredi, enregistrant des pertes oscillant entre 3% et 5% tandis que la Bourse de New York a connu une semaine noire, avec un Dow Jones en baisse de plus de 12% sur les cinq derniers jours.

Les marchés financiers connaissent une de leurs pires semaines depuis la crise financière de 2008-2009, qui avait plongé l’économie mondiale dans la récession. Les cours du pétrole continuaient eux aussi de chuter.

Avions cloués au sol, centres commerciaux déserts en Chine, écoles et parcs d’attraction fermés au Japon, événements ou salons internationaux annulés, le monde s’immobilise à mesure que le nouveau coronavirus se propage et l’économie mondiale est déstabilisée.

L’activité manufacturière en Chine a ainsi touché en février son plus bas niveau jamais enregistré.

A Genève, c’est le Salon de l’automobile, un rendez-vous majeur du secteur, qui a été annulé, puis le symposium annuel de l’Agence mondiale antidopage (AMA) prévu à Lausanne. A Berlin, le Salon international du tourisme prévu du 4 au 8 mars a également été annulé.

Le président Trump a appelé la Fed, la banque centrale américaine, à prendre des mesures pour soutenir l’économie face à l’épidémie. « J’espère qu’ils vont agir bientôt », a-t-il déclaré.

« Nous utiliserons nos outils et agirons en conséquence pour soutenir l’économie », avait auparavant assuré le président de la Fed, Jerome Powell.

Tous les regards se tournent depuis une semaine vers l’Italie, où le coronavirus a déjà contaminé 888 personnes, dont 21 mortellement, et le pays est devenu une plateforme de diffusion du Covid-19.

Mesures drastiques

Rome a pris des mesures drastiques pour enrayer l’épidémie sur son territoire, comme la fermeture des écoles, l’annulation d’événements sportifs ou culturels et la mise en quarantaine de 11 communes du Nord, poumon économique du pays.

De nombreux Etats européens se préparent à une hausse des contaminations sur leur sol et une réunion des ministres de la Santé de l’Union européenne sur le coronavirus est annoncée pour le 6 mars. En France, où 57 contaminations ont été recensées, le président Emmanuel Macron préside samedi un conseil de Défense et un conseil des ministres exceptionnels.

Les autorités chinoises ont publié samedi un bilan de 427 nouveaux cas et de 47 morts, pour un total de 79.251 cas et 2.835 décès depuis le début de l’épidémie.

Dans le reste du monde, le coronavirus a contaminé plus de 5.000 personnes et fait plus de 80 morts.

Chiffre encourageant toutefois: sur les 84.000 personnes à avoir été contaminées dans le monde, 36.500 sont déjà guéries, selon un décompte effectué par l’université Johns Hopkins aux Etats-Unis, qui compile des données de l’OMS et des autorités sanitaires de chaque pays.

 

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