Jean-François Toussaint, directeur de l’institut d’épidémiologie Irmes (Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport) et professeur de physiologie à l’Hôtel-Dieu (AP-HP, université Paris-Descartes), assure que les pays qui n’ont pas confiné leur population « ont les mêmes résultats » en ce qui concerne la lutte contre le nouveau coronavirus que ceux qui ont fait subir un confinement sévère à leur population. Son analyse ne plaît pas à tout le monde, d’autres épidémiologistes remettant en question les exemples qu’il donne.
Dans des entrevues accordées à CNews et à Europe 1, le Professeur Jean-François Toussaint compare les résultats des pays selon le confinement ou pas de leur population.
« Les pays qui ont confiné et ceux qui n’ont pas confiné ont le même taux de mortalité à la fin de cette vague », explique le médecin. « Pour les pays qui n’ont pas confiné en Europe, comme la Suède et les Pays-Bas, ou qui font un confinement très ciblé comme l’Allemagne, on voit que l’ensemble des phases ascendantes puis descendantes sont les mêmes. »
« Au moment où tous les pays ont passé le pic, un peu en-dessous de la moitié de l’ensemble de la vague, ces trois pays [la Corée du Sud, la Suède et les Pays-Bas – ndlr] ont le même résultat en moyenne que les autres pays européens qui ont confiné de façon stricte », assure le Pr Toussaint.
Toutefois, le médecin reconnaît l’importance des gestes barrières mis en place dans les pays qui n’ont pas confiné leur population, tels que la distance d’un à deux mètres entre les tables instaurée dans les bars et restaurants suédois, ce qui leur a permis de rester ouverts : « Tout cela un effet beaucoup plus important que le confinement ».
D’autres épidémiologistes interrogés par 20 Minutes ne sont absolument pas d’accord avec l’affirmation du professeur Toussaint selon laquelle les résultats sont les mêmes pour les pays, qu’ils soient confinés ou pas.
« Il n’est pas exact de dire que tous les pays européens ont la même courbe », assure l’épidémiologiste Catherine Hill, qui pense que « le confinement a été extraordinairement utile. »
Toutefois, la spécialiste cite la province du Hubei en Chine, où se situe Wuhan, comme exemple pour justifier son raisonnement : « Les autorités ont confiné très tôt et ont eu des résultats rapides. » Selon des preuves documentées par Epoch Times, les chiffres réels sont pourtant loin de ceux avancés par le régime chinois. De plus, 5 millions de personnes ont fui la ville de Wuhan avant le confinement de la ville le 23 janvier.
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Un autre épidémiologiste de l’École des hautes études en santé publique (EHESP), Pascal Crépey, est quant à lui « en complet désaccord avec Jean-François Toussaint ». Selon ce spécialiste de l’épidémiologie, « l’Allemagne a fait du confinement, peut-être plus efficace et moins fort que le nôtre, mais elle n’avait pas non plus subi le cluster de Mulhouse, qui a particulièrement impacté la dynamique de l’épidémie en France ».
L’autre exemple qu’il conteste est celui de la Suède : « Son nombre de cas ne baisse pas, contrairement à ce qu’il [le Pr Tousaint] avance. »
« Les modes de comptabilisation et les données étant encore temporaires, il est trop tôt pour trancher sur les effets directs de cette mesure », conclut 20 Minutes, qui qualifie les propos du directeur de l’Irmes de « fake off ».
Pour le professeur Toussaint, cependant, « les mesures qui marchent extraordinairement bien sont les gestes barrière, les masques et la distanciation », des gestes encore plus importants avec le déconfinement qui commence bientôt.
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