Dans les Alpes-Maritimes, concernant le coronavirus, les chiffres avancés par Santé publique France – établissement sous la tutelle du ministère de la Santé – diffèrent de ceux fournis directement par les hôpitaux. Après avoir publié les chiffres de Santé publique France dans ses colonnes, Nice-Matin a reçu des courriers de médecins hospitaliers surpris de constater une telle divergence. Nice matin a souhaité « faire état de la réalité de la situation, aussi objectivement que possible ».
Les malades du Covid-19, accueillis dans les établissements hospitaliers des Alpes-Maritimes, sont recensés chaque jour. Cela permet de connaître précisément le nombre de lits occupés par les patients souffrant de formes graves du virus. Ces chiffres sont ensuite transmis à l’ARS (Agence régionale de santé), le gouvernement s’appuyant sur ces données dans ses prises de décisions au niveau des mesures sanitaires, le but étant de limiter la saturation dans les hôpitaux.
Des données divergentes
Nice-Matin, qui a réussi à se procurer les données des établissements hospitaliers des Alpes-Maritimes depuis le 1er octobre 2020, a donc comparé leurs chiffres avec ceux publiés par Santé publique France. Les différences étaient notoires au niveau des lits occupés et de l’évolution de la courbe des hospitalisations.
Pourquoi le nombre de malades entre les données de Santé Publique France et celles des hôpitaux est si différent. Notre décryptage – Nice-Matin https://t.co/dPSZV0uEb6
— Véronique Genest (@veroniquegenest) January 18, 2021
Le graphique des données révèle effectivement que lorsque la courbe de Santé publique France affichait une augmentation constante des hospitalisations, courant novembre 2020, en contrepartie, la courbe des acteurs de terrain montrait une toute autre réalité. En effet, à partir du 10 novembre 2020, une baisse de ces hospitalisations, qui a perduré pendant plusieurs semaines, s’était enclenchée, ainsi que le montre la courbe des chiffres des établissements hospitaliers. Mais le gouvernement, lui, annonçait à ce moment-là une recrudescence des cas de coronavirus, alors même que le second confinement national venait tout juste d’être mis en vigueur, le 29 octobre 2020.
D’où proviennent de telles différences dans les chiffres ?
Après que les deux sources ont fourni des explications à Nice-Matin au sujet de ces différences, il en est ressorti que les chiffres des hospitalisations fournis directement par les hôpitaux « inclut les patients en soins critiques, en lits de médecine, mais ne tient pas compte à juste titre de ceux qui ont eu le Covid par le passé, et qui sont toujours hospitalisés en soins de suite et réadaptation (SSR), pour une prise en charge des séquelles de leur maladie », indique Nice-Matin qui précise encore que ces patients « ne sont plus contagieux pour la grande majorité d’entre eux ».
Un spécialiste en santé publique indique : « Au bout de 14 jours, ces patients devraient être sortis des bases. » Mais il souligne que ce n’est pas le cas « dans la réalité […] tant qu’ils restent présents dans les unités de SSR ». « Comme Santé publique France fait des extractions de ces données, elles sont mathématiquement supérieures à la réalité », soulève-t-il encore.
RT @quatremer @anne_moorleghem
« Enquête hallucinante de @Nice_Matin
(https://t.co/WfM7HSXEWb)
qui montre une divergence préoccupante entre les chiffres de @SantePubliqueFr et la réalité de terrain (pour les Alpes-Maritimes)|#COVID_19https://t.co/EXRt8sLFdY— Paul Gaspais (@Paul_Gaspais) January 17, 2021
Par ailleurs, lorsqu’un patient est hospitalisé pour une toute autre pathologie que le coronavirus, mais qu’il est testé positif au Covid, même en n’ayant aucun symptôme, alors il est enregistré dans les bases de données comme « personnes hospitalisées pour Covid ».
Encore un autre cas de figure, lorsque le patient n’a qu’une suspicion de Covid, il est automatiquement enregistré dans les données du SI-VIC. Ensuite, s’il s’avère qu’il n’a pas le coronavirus, il ne sera pas automatiquement retiré de la base, ce qui vient inévitablement augmenter les chiffres de manière erronée.
« L’outil SI-VIC d’identification et de suivi des victimes d’attentats et de situations sanitaires exceptionnelles est un portail web, mis en œuvre à la suite des attentats de Paris de novembre 2015 afin d’assister au mieux les victimes », est-il indiqué sur le site de l’Agence du numérique en santé. Cette plateforme est également utilisée dans cette crise sanitaire.
Par ailleurs, les personnes résidentes d’établissements sanitaires et sociaux (EHPAD, MAS, FAM) qui sont testées positives, même sans être hospitalisées, viennent grossir les chiffres des personnes « hospitalisées avec diagnostic Covid-19 », sur le site de Santé publique France, nous précise Nice-Matin.
Il serait bien que les journalistes fassent le même type d’enquête dans tous les départements….Le chiffre de malades COVID est-il surévalué nationalement comme dans les Alpes Maritimes? (moins 50% de malades COVID en données hospitalières par rapport à Santé publique France) https://t.co/U3E4pxn1BV
— Daniel Fraczak (@daniel_fraczak) January 17, 2021
Des chiffres biaisés sur lesquels s’appuie le gouvernement !
Il est donc clair que plus on teste, plus on trouve de cas positifs, donc plus les chiffres gonflent. Les professionnels de santé sont inquiets de ces chiffres biaisés, « alors que toute la communication est en effet basée sur les chiffres de Santé Publique France », s’indigne l’un d’entre eux, qui préfère garder l’anonymat sous peine d’être taxé de « complotiste » et d’en subir de pénibles conséquences. Il suppose également que cette problématique « est certainement nationale ».
« En pleine décroissance des hospitalisations, les journaux titraient : l’épidémie repart ! Et lorsque le couvre-feu à 18 heures a été instauré, on a aussi dit : ça explose à Nice ! La réalité, c’est que ça n’évoluait pas plus qu’ailleurs », confie encore ce professionnel de santé à Nice-Matin.
Nouvel Horizon – Covid-19 : Des médecins indépendants proposent un plan B
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