L’épidémie de coronavirus recule de plus en plus et Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, estime en effet qu’elle est « sous contrôle ». L’épidémiologiste et médecin de santé publique, Martin Blachier, estime que l’ « on peut largement relâcher la pression ». Il juge toutefois prudent d’avoir un plan si l’épidémie reprenait. Il s’est exprimé au micro d’Europe 1 ce dimanche.
« Relâcher la pression sur les gens », et surtout dans les écoles
« Il n’y a pas de raison d’attendre pour relâcher la pression sur les gens », affirme Martin Blachier. « Il faut lever les mesures trop contraignantes qui empêchent tout le monde de vivre », renchérit-il. À commencer par les écoles, dont il conseille d’« alléger le dispositif sanitaire ».
En effet, selon une étude menée par le professeur Robert Cohen, vice-président de la Société française de pédiatrie, les enfants ne seraient que de très faibles contaminateurs du coronavirus. « Il n’y a pas de débat à avoir parce que c’est une réalité de santé particulière : les enfants ne sont pas à risque et transmettent très très peu », affirme également l’épidémiologiste Martin Blachier.
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Jean-François Delfraissy prône lui aussi un allègement des règles sanitaires pour les enfants dans les écoles, d’ici la fin de l’année scolaire, ainsi que le relate le Journal du dimanche. « Même en continuant à respecter des règles un peu lourdes, on pourrait les simplifier en périscolaire d’ici la fin juin : pendant les repas, les récréations ou le sport », préconise Jean-François Delfraissy.
Relâcher la pression partout sauf…
Une précaution cependant est à prendre, en ce qui concerne les professeurs « qui ont des problèmes de santé et seraient à risque de faire une maladie sévère s’ils étaient infectés », selon Martin Blachier. Ceux-ci devraient, par sécurité, être mis « à l’écart du système jusqu’en septembre », conseille-t-il.
De plus, si « plein de choses peuvent rouvrir », il doit cependant y avoir « une ligne rouge à ne pas dépasser », rappelle Martin Blachier. Il fait référence à « tous les grands événements dans les lieux confinés », qu’il considère comme des rassemblements « trop dangereux » et qui pourraient « relancer de manière trop brutale l’épidémie ». Donc selon lui, « en dehors des boîtes de nuit, des concerts, des salles de théâtre où il y aurait beaucoup de monde pendant très longtemps sans mesures barrières, on peut largement relâcher la pression ».
Martin Blachier n’est toutefois pas inquiet par rapport aux manifestations contre les violences policières de ces derniers jours en France. Selon lui, « ce n’est pas ce genre d’événements qui ont été ciblés comme ayant lancé l’épidémie sur le début de la première vague ».
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Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique : « Laissons les gens vivre » – Le Journal du dimanche https://t.co/pbrxlGwCfR via @GoogleNews— DUPONCHELLE matricule 5247 (@JPDUP3) June 8, 2020
Et attention aux populations vulnérables !
Martin Blachier recommande également aux plus de 70 ans, ainsi qu’aux personnes fragiles ou à risque, de prendre leurs précautions. « Même si les restaurants rouvrent, je dirais aux gens qui ont plus de 70 ans, qui ont une maladie chronique ou qui s’identifient comme à risque, de faire attention et ne pas trop fréquenter ces lieux-là », conseille-t-il. Il ajoute : « On peut voir ses petits-enfants, avoir des interactions ciblées. Mais ces gens-là doivent éviter de fréquenter les grands endroits assez peuplés pendant et après l’été. »
Le médecin de santé publique conclut : « Mais en revanche, il faut avoir un plan si le virus re-circule largement en France, y compris si on ne s’en rend pas compte. »
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