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Coronavirus: un immense hôpital de campagne ouvre à Londres

avril 3, 2020 15:50, Last Updated: avril 3, 2020 17:55
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Un immense hôpital de campagne, mis en place en seulement neuf jours dans un centre de conférences de Londres, a ouvert vendredi pour absorber la déferlante de malades du nouveau coronavirus s’abattant sur le système de santé britannique.

Critiqué pour avoir tardé à imposer un confinement de la population puis pour les ratés du dépistage, le gouvernement cherche à montrer sa détermination à agir face au Covid-19 qui a fait près de 3.000 morts sur le sol britannique.

Il a ainsi promis de décupler le nombre de tests disponibles, notamment pour les soignants, et cherche à ouvrir dans l’urgence des dizaines de milliers de lits d’hôpitaux.

Construit avec le concours de l’armée, l’hôpital de Nightingale, d’une capacité initiale de 500 lits, pourra atteindre 4.000 lits, soit l’équivalent de dix hôpitaux classiques.

Inauguré par le prince Charles en vidéoconférence de sa résidence écossaise et par le ministre de la Santé Matt Hancock sur place, il s’agit du premier d’une série d’établissements provisoires prévus au Royaume-Uni.

-Le centre ExCel de Londres le 31 mars 2020, a été transformé en hôpital de campagne comprenant deux salles, chacune de 2000 personnes, qui sera connue sous le nom de NHS Nightingale Hospital, pour aider avec la nouvelle pandémie de coronavirus COVID-19. Photo par STEFAN ROUSSEAU / POOL / AFP via Getty Images.

Le fils de la reine Elizabeth II a qualifié cet hôpital de campagne de « lumière éclatante dans ces temps sombres ».

« C’est sans aucun doute une prouesse sur tous les plans, de la rapidité de sa construction en tout juste neuf jours au talent de ceux qui l’ont créé », a insisté l’héritier de la couronne, sorti cette semaine de quarantaine après avoir été lui-même contaminé.

Testé positif il y a une semaine, le Premier ministre Boris Johnson a quant à lui annoncé vendredi prolonger sa quarantaine au-delà des sept jours recommandés par les autorités sanitaires britanniques, car présentant toujours de la fièvre.

Un personnel prévu de 16.000 soignants

La pandémie a officiellement contaminé 33.718 personnes, faisant 2.921 morts, au Royaume-Uni et le pic est attendu autour de Pâques, le 12 avril.

Avec un personnel prévu de 16.000 soignants, cet hôpital géant, sans équivalent en Grande-Bretagne, tente de répondre à l’accélération de sa propagation.

Il précède quatre autres établissements du même type annoncés en Angleterre, à Birmingham (centre), à Manchester (nord), Harrogat (nord) et Bristol (sud-ouest), représentant au total plus de 7.000 lits.

En Écosse, un centre de 300 lits – 1.000 lits à terme- doit lui aussi ouvrir ses portes, quand le Pays de Galles prévoit 6.000 lits supplémentaires répartis dans plusieurs hôpitaux de campagnes construits dans des stades ou centres de loisirs.

Si la rapidité de la construction de l’hôpital de Nightingale est impressionnante, sa gestion présente des défis. Selon des documents révélés par le Health Service Journal, ses patrons s’inquiètent déjà du nombre d’ambulances disponibles pour y transférer les patients et de la formation des équipes, pas toujours spécialisées dans les soins intensifs et qui découvriront les locaux pour la première fois.

Le personnel vit mal le manque d’équipements

Le gouvernement est confronté à une situation délicate dans les hôpitaux, où le personnel vit mal le manque d’équipements de protection et de tests.

A peine guéri du coronavirus, le ministre de la Santé a reconnu jeudi soir des ratés et promis d’atteindre 100.000 tests par jour d’ici la fin avril, soit dix fois plus qu’actuellement.

-Le secrétaire britannique à la santé Matt Hancock parle devant un moniteur, alors que Ruth May, infirmière en chef de l’Angleterre écoute lors de l’ouverture de l’hôpital de campagne « NHS Nightingale », à Londres le 3 avril 2020, Photo de TOLGA AKMEN / AFP via Getty Images.

L’objectif est notamment de pouvoir dépister massivement le personnel soignant, dont 8% en moyenne est à l’isolement car présentant des symptômes. Ceux qui seront testés négatifs pourraient ainsi repartir travailler et soulager les hôpitaux actuellement débordés.

A terme, quand des tests sérologiques seront disponibles, le but sera de déterminer qui est immunisé pour permettre une sortie du confinement de la population, aux effets économiques et sociaux dévastateurs.

L’activité du secteur privé britannique a connu en mars un plongeon record et près d’un million de personnes ont déjà déposé des demandes d’aides sociales, malgré les mesures de soutien sans précédent adoptés par le gouvernement.

Jeudi soir, le ministre de la Santé a évoqué l’idée de « certificats d’immunité, peut-être des bracelets ». Mais plusieurs scientifiques se sont déjà dits sceptiques concernant cette idée.

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