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Coronavirus : une mère de famille empêchée d’entrer dans un hypermarché Leclerc à cause de ses enfants

avril 9, 2020 13:05, Last Updated: avril 9, 2020 13:05
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Sans possibilité de faire garder ses enfants âgés de 5 ans et de 18 mois, une Reuilloise n’a eu d’autre choix que de les emmener avec elle pour faire ses courses. Les vigiles de l’enseigne ont refusé de les laisser pénétrer à l’intérieur de l’hypermarché.

Les faits se sont déroulés le mercredi 25 mars devant un hypermarché Leclerc de Rueil-Malmaison.

Vers 18 h, Noémie Kongo, une mère de famille qui est seule avec ses deux enfants alors que son conjoint est bloqué à l’étranger depuis le début du confinement, décide d’aller faire des courses.

Enceinte de sept mois et sans solution de garde, elle emmène son fils de 5 ans et sa fille de 18 mois avec elle. Sur sa liste de courses, divers produits de première nécessité comme du lait pour son nourrisson, des œufs ou de la farine.

Mais une fois devant l’hypermarché, tout ne se passe pas comme cette mère de famille l’avait imaginé.

« À mon arrivée, il y avait trois hommes de la sécurité qui, au loin, me font signe de rebrousser chemin. Je ne comprends pas, donc je continue d’aller vers eux en leur demandant si le magasin est fermé. Ils me répondent que non, mais que je ne peux pas rentrer car je suis avec mes enfants », a expliqué la jeune femme aux journalistes d’actu.fr.

Mme Kongo garde son calme et leur expose sa situation : « J’explique alors au monsieur que je n’ai personne à qui confier mes enfants et que j’ai besoin d’effectuer des courses dites de première nécessité. Il me répond que ce n’est pas possible. Je lui demande alors comment je dois faire. »

Malgré les explications de la mère de famille, les vigiles se montrent inflexibles. La Reuilloise affirme qu’ils lui auraient répondu sans ambages : « Démerdez-vous, appelez quelqu’un pour les faire garder, ce n’est pas notre problème ! »

Interloquée, Noémie Kongo refuse néanmoins de quitter les lieux. « Je lui réponds que nous sommes en période de confinement et que je ne peux confier mes enfants à personne. Je suis en droit de faire des courses, je comprends qu’il interdise les enfants dans le magasin mais que dans ces cas là, il devrait y avoir une solution pour les personnes dans ma situation », raconte la jeune femme.

Le ton monte et les vigiles menacent de prévenir la police. « J’insiste et je dis que je ne partirai pas sans mes courses. Alors, je force pour entrer et quatre autres personnes de la sécurité, dont deux de la sécurité incendie, arrivent pour m’interpeller », poursuit Mme Kongo.

Abasourdie, elle exige de rencontrer le directeur de l’hypermarché, sans succès. « Maintenant, qu’est-ce qu’il y a ? Je ne te fais pas rentrer ! » lui rétorque un agent de sécurité.

De guerre lasse, la Reuilloise finira par accepter la proposition bienveillante d’un passant qui lui proposait de faire ses courses à sa place.

Ulcérée par le comportement des vigiles de l’enseigne de grande distribution, Noémie Kongo n’entend toutefois pas en rester là.

« J’ai appelé à plusieurs reprises pour pouvoir m’entretenir avec le directeur, mais on me raccroche au nez ou on refuse de me le passer en me demandant de rappeler, car il est soi-disant absent. Et une dame de l’accueil m’a clairement dit que je ne devais pas venir avec mes enfants dans la galerie de leur magasin car ce sont les ordres ! » confie la mère de famille.

Le Défenseur des droits rappelle que les supermarchés ne peuvent refuser l’entrée à un enfant

Contacté par les journalistes du site actu.fr, le groupe Leclerc est resté relativement vague.

« L’enseigne E. Leclerc recommande de faire ses courses seul et d’appliquer le principe d’une personne par caddie lorsque c’est possible. Localement, ces mesures peuvent faire l’objet d’adaptation pour faire respecter au mieux les gestes barrières comme les distances de sécurité », a ainsi expliqué l’enseigne.

Si le cas de Noémie Kongo n’est pas isolé, d’autres mères de famille s’étant vu refuser l’accès à des supermarchés depuis la mise en place des mesures sanitaires destinées à enrayer la propagation du virus du Parti communiste chinois (PCC), connu sous le nom de nouveau coronavirus, le Défenseur des droits a rappelé dans un communiqué de presse publié ce mercredi qu’aucune disposition légale n’autorisait les commerces alimentaires à interdire à un parent de venir faire ses courses avec ses enfants.

« Les magasins d’alimentation ne peuvent donc légalement interdire leur accès aux personnes accompagnées d’un ou de plusieurs enfants, ni demander à ces personnes de laisser leurs enfants à l’entrée du magasin, y compris au niveau des caisses ou à la garde d’un vigile », indique en effet Jacques Toubon.

La veille, le Défenseur des droits avait déjà condamné cette pratique dans une série de billets publiés sur Twitter.

« Le refus d’accès des enfants aux magasins d’alimentation ne fait pas partie des mesures restrictives relatives à la lutte contre la propagation du Covid-19, telles que détaillées dans la loi du 23 mars 2020 relative à l’état d’urgence sanitaire et les ordonnances d’application. Ces pratiques portent atteinte aux droits des personnes, particulièrement des parents isolés et de leurs enfants. »

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