Un infirmier libéral de la région lyonnaise rapporte qu’à cause de sa profession, il dérange des personnes méfiantes qui ont peur de contracter le coronavirus de Wuhan par sa faute. Il a ainsi été interpellé à deux reprises.
Pendant que certains applaudissent les soignants tous les soirs à 20 h, d’autres les craignent et font toutes sortes d’actions pour leur montrer leur défiance. C’est ce que rapporte au Progrès Laurent Sauzède, infirmier à Lyon.
La première histoire choquante qu’il a vécue s’est déroulée le 23 mars alors qu’il rentrait chez lui, lorsqu’il a croisé un voisin qui lui a demandé s’il était médecin après l’avoir vu avec un masque et des gants. Le ton est monté malgré la réponse négative du professionnel. « Il craignait que je rapporte le virus dans l’immeuble. Il a menacé d’écrire au syndic de copropriété pour lui en faire part », raconte l’infirmier.
M. Sauzède a eu une deuxième altercation quelques jours plus tard avec la voisine d’une de ses patientes, qui voulait savoir s’il allait soigner une personne atteinte du Covid-19. « Je lui ai dit que ça ne la regardait pas, que cela relevait du secret médical. Elle m’a rétorqué que je ferais mieux de soigner les gens dans un cabinet. »
Coronavirus | Infirmier à Lyon, il suscite maintenant la méfiance de ses voisins – https://t.co/96IJy0ecRT
— bebert (@jeanlu30) April 7, 2020
Ailleurs également, le personnel médical reçoit des menaces, comme une infirmière de l’Essonne qui a découvert un message odieux sur le pare-brise de son véhicule, ou encore une étudiante en soins infirmiers, réquisitionnée pour travailler dans un hôpital de La Rochelle, qui s’est fait chasser de sa chambre par sa propriétaire.
Axel Gambey, un autre infirmier de la région lyonnaise, a quant à lui rapporté des faits similaires à ceux vécus par Laurent Sauzède en publiant une photo d’un message scotché à sa porte le 24 mars, indiquant : « Étant infirmier, il y a des grandes possibilités que vous soyez infecté du virus. Nous vous demandons de ne pas toucher les éléments des parties communes ou mieux de déménager en attendant la fin de l’épidémie. Merci de penser à notre santé ! »
Le 31 mars, M. Gambey a trouvé un autre message anonyme dans le hall d’entrée de son immeuble, lui demandant de déménager. Heureusement, cette fois, un autre voisin – qui, lui, a signé son mot – a pris sa défense sur la même feuille de papier : « Il travaille sûrement pour sauver des vies ou autres ! Quelle honte de poster ce message ! »
D’autres personnes décident quant à elles d’aider autant qu’elles peuvent le personnel soignant. Ainsi, une propriétaire de Rouen a décidé de loger des infirmières et aides-soignantes près de l’hôpital sans rien leur demander en retour.
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