Les maigres ressources de Fabienne ne lui permettent pas de chauffer correctement son logement mal isolé.
Âgée de 61 ans, Fabienne Delquignie habite dans un logement social de 45m2 dans le cœur historique d’Uzerche, en Corrèze, depuis six ans. Le logement de Fabienne est situé au premier étage d’un bâtiment datant de la fin du XVe siècle classé aux Monuments Historiques.
« Au quotidien, il n’y a jamais de soleil et il y a beaucoup d’humidité : je suis exposée plein nord et une rivière se trouve à quelques dizaines de mètres en contrebas. Cette humidité me donne des maux de tête et contribue à mon insuffisance respiratoire. Bref, ma santé est foutue », a confié Fabienne aux journalistes de franceinfo.
Outre l’humidité, la sexagénaire a bien du mal à chauffer correctement son appartement et se trouve en proie au froid. Au mois de janvier, le thermostat dépasse rarement les dix degrés dans son appartement.
« Pour essayer d’améliorer l’isolation, l’année dernière, j’ai condamné une fenêtre de mon salon en fermant les volets et en plaçant un placard devant. Je n’ouvre pas non plus dans ma cuisine, ni dans ma chambre », explique-t-elle.
« Avec tout ça, j’ai très peu de lumière du jour. Cette vie sous éclairage artificiel est angoissante. Et me fait souffrir d’un gros déficit de vitamine D », poursuit Fabienne.
« Mes radiateurs, je ne m’en sers pas : je n’en ai pas les moyens. J’ai bien essayé celui du salon, un petit convecteur électrique bas de gamme, dont le plastique jaunit quand je l’allume. Il fonctionne, mais il est trop loin de mon canapé pour me tenir chaud.
J’ai donc acheté un radiateur à bain d’huile, que je garde près du canapé. Je ne peux pas me permettre d’en utiliser un deuxième. Pourtant, je meurs de froid », ajoute-t-elle.
« Mes radiateurs, je ne m’en sers pas : je n’en ai pas les moyens. » Dans le cadre de son opération #LesMalChauffés, franceinfo donne la parole à Fabienne, qui raconte comment le froid a fragilisé sa santé et sa vie sociale.https://t.co/fI7YaHxMDo pic.twitter.com/ewUVTO1qrI
— franceinfo plus (@franceinfoplus) February 26, 2020
Si elle ne paie qu’un modeste loyer de 92 euros par mois, cette ancienne interprète et traductrice qui vit désormais avec une pension d’invalidité de 705 euros mensuels, ne peut pas se permettre le moindre écart.
« Après les APL, je paie 92 euros de loyer mensuel. Mes factures EDF sont de 49 euros par mois. Ce n’est pas énorme, mais je dois éviter les écarts, car je ne vis qu’avec une pension d’invalidité de 705 euros mensuels. Et je dois garder de quoi acheter les cachets contre l’arthrose pour mes animaux, qui me coûtent 70 euros par mois », observe Fabienne.
« Mes problèmes de logement entraînent d’autres frais, comme l’achat de recharges pour mes trois bacs absorbeurs d’humidité. J’en ai pour 15 ou 20 euros par mois, été comme hiver. Ils se remplissent très vite en eau, c’est impressionnant. Et c’est indispensable, pour ne pas que cette eau finisse dans mes poumons », poursuit l’Uzerchoise.
« Le froid a cassé ma vie. Je perds mes journées. Je reste au lit beaucoup plus longtemps qu’avant, à jouer au Scrabble sur mon ordinateur ou à regarder les infos. Heureusement que je dois me lever pour sortir Foxtrot’h. Parfois, on prend la voiture pour une grande sortie aux champignons. Quand on rentre, il fait tellement froid que je me rallonge sur le canapé, avec mes couvertures et mes animaux. Sans eux, je ne sais pas ce que je ferais… Ils me tiennent en vie contre les idées noires qui m’habitent », ajoute-t-elle.
Une situation qui a petit à petit poussé Fabienne vers l’isolement.
« De temps en temps, je m’occupe de personnes âgées ou d’animaux, ou je garde des maisons. Cela me permet d’être au chaud et de gagner 10 euros par jour. Sinon, je reste seule, chez moi. Le froid a beaucoup d’impact sur la vie sociale. Je suis devenue sauvage, peureuse. Moi qui étais patiente, j’ai tendance à très mal réagir », souligne l’Uzerchoise.
« J’espère que mon témoignage touchera quelqu’un qui voudra me proposer un autre logement. Mon bailleur m’a déjà fait des propositions mais c’est du chauffage collectif. Je veux du chauffage individuel, pour maîtriser mes factures et éviter des charges trop lourdes », conclut la sexagénaire.
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