Corrèze : une maire vante le chant du coq et le monde rural sur 2 pancartes, elles sont retirées

Par Léonard Plantain
15 août 2020 17:52 Mis à jour: 15 août 2020 17:52

La maire de Péret-Bel-Air, une petite commune en Corrèze, a fait installer deux pancartes humoristiques défendant les bruits et odeurs de la ruralité. Un geste que certains habitants n’ont apparemment pas apprécié, entraînant le retrait quasi immédiat des pancartes.

En voulant vanter la vie à la campagne avec ses odeurs et bruits caractéristiques, via des affichages humoristiques pour prévenir les citadins récalcitrants, la maire de Péret-Bel-Air, Nadine Courteix, ne s’attendait pas à un tel retour négatif de la part de certains habitants.

Peu avant, Nadine Courteix avait vu un reportage montrant que son homologue du Gard avait fait installer une pancarte avec le message suivant : « Attention village français, vous pénétrez à vos risques et périls. » La pancarte, listant les caractéristiques de la campagne, se terminait par : « Si vous ne supportez pas ça, vous n’êtes pas au bon endroit », relate Ouest-France.

Également agricultrice, Nadine Courteix a déclaré se faire parfois klaxonner quand ses vaches « sont sur les routes », ou critiquer par des nouveaux ruraux « parce qu’elles mettent de la boue partout ». L’idée des pancartes lui paraissait donc amusante. Et avec le soutien du conseil municipal, 2 pancartes ont donc été installées.

Cependant, « quelques habitants de la commune n’ont pas du tout apprécié », commente Nadine, d’après La Montagne. « Les couleurs bleu blanc rouge, le ton… Ils y ont vu Le Pen et même Pétain », se désole la maire. L’un d’eux aurait même déclaré qu’il s’agit « d’un manque de tolérance complet et d’une maladresse », en expliquant que sa génération, « celle des plus de 80 ans, y a vu le reflet d’une sale période », et que « beaucoup de gens l’ont très mal ressenti ».

Un retour négatif qui a un peu obligé Nadine Courteix à retirer ses pancartes, quelques jours après leur installation. « On va voir avec le conseil municipal ce qu’on va en faire », conclut la maire, dépitée.

Cependant, d’un autre côté, sur internet, les commentaires positifs pleuvent : « Hé bin, moi j’aime l’humour de madame la Maire. Je n’y vois rien qui chagrine, au contraire, ça s’appelle l’humour français. Mais certains y voient dieu sait quel rapprochement », commente l’un d’eux.

« Le bleu, le blanc et le rouge sont les couleurs de notre emblème national. Voir derrière une affiche humoristique un rappel d’une part sombre de notre histoire dénote un esprit tortueux et fragile. Mme la maire, persistez, vous êtes dans le vrai, et souvenez-vous qu’on peut rire de tout, mais malheureusement pas avec certains !!! » commente un autre.

« J’approuve et je regrette que les pancartes ne soient pas restées en place. Quand on vient à la campagne, on s’intègre ou l’on va voir ailleurs », « Ce n’est pas parce que un ou deux aigris n’étaient pas d’accord qu’il fallait enlever ces excellents panneaux », « Je trouvais que c’était une bonne initiative », soutiennent d’autres internautes.

D’ici là, peut-être que Nadine Courteix aura également connaissance des nombreux commentaires et soutiens positifs.

« Madame la maire, faites un référendum ou un sondage avec les habitants pour décider du oui ou non de ces pancartes, et je suis persuadé que le oui l’emportera, cela légitimera votre action bien humoristique, ne doutez pas de votre réelle intention du départ. VOUS êtes dans le vrai », conclut un autre.

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